La mer noire - Kéthévane Davrichewy ****

Après la déclaration d'indépendance en 1918, la Géorgie est rapidement annexée par l'armée russe pour constituer l'URSS. L'héroïne, Tamouma, raconte cette période (son père était militant pour l'indépendance et deviendra ministre du gouvernement trop provisoire), puis l'exil familial et leur vie parisienne. Récit émouvant, où les souvenirs perdurent grâce aux traditions familiales fortes, au clan géorgien, à la difficulté de consolider des amitiés françaises. Entre ses cousins et sa sœur Théa, l'amour de sa vie Tamaz qui apparaît par intermittence, son amie russe, sa maman, on découvre la culture géorgienne, sa grande richesse faite de chants, de cuisine, de silences, d'engueulades saines mais tout de suite oubliées, ses espoirs et sa fierté. Ce livre nous offre une page d'histoire : celle où notre pays La France savait recevoir, celle difficile de la Seconde guerre mondiale, où au sein de la communauté il y eut des distensions entre les partisans de l'armée allemande (et non des SS) qui luttait contre l'ennemi russe et ceux qui défendaient leur nouvelle terre française. Beaucoup de Géorgiens ont choisi de rester apatrides (pour ne pas abandonner l'espoir de revenir dans leur pays d'origine). Les aller-retour entre la fête d'anniversaire de Tamouma (90 ans) et son passé se déroulent parfaitement. N'ayez pas peur de tous ces personnages, la lecture vous offre au fur et à mesure leur position familiale par rapport à l'héroïne. Seuls bémols : l'histoire entre Tamouma et Tamaz se rapproche d'un mauvais Harlequin et le style un peu léger mais du coup accessible (usage exclusif du présent; des phrases constituées essentiellement d'un sujet, d'un verbe et d'un complément). Néanmoins, livre riche, La mer noire mérite d'être lu. 

En éditions 10/18 et Sabine Wespieser. 

emprunté à ma biblio chérie

2 commentaires:

  1. Peut-être que c'est dû à la traduction ? Tu sais, le géorgien et le basque sont deux langues atypiques et difficiles (pas indo-européennes).
    En tout cas, je ne connais pas la culture géorgienne, je le note !

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  2. J'opte plutôt pour le manque de lyrisme de l'auteure qui est née en France et a poursuivi des études de lettres. Ici pas de traducteur/trice responsable d'une prose moyenne !

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