Une ville à découvrir, un peuple à respecter

Καλημέρα,

L'olympion
voilà, ma semaine à Athènes s'est achevée tout doucement et avec un grand bonheur. Pourtant, lorsque j'annonçais à mon entourage cette destination, tous (à part quelques exceptions) s'inquiétaient de nous savoir là-bas avec leur mélopée « tu te rends compte, avec tout ce qu'on voit à la télé » et moi, invariablement, je répondais, quoique envahie par un petit doute, « ça tombe bien, je n'ai pas la télé ».

L'Erechthéion


Bien sûr, Athènes présente des vestiges magnifiques: la majestueuse Acropole avec son Parthénon, l'Erechthéion, le théâtre de Dionysos puis l'Olympion, l'agora romaine et l'agora grecque avec le grandiose temple d'Héphaïstos. 



Une vue sur l'Acropole

Déambuler dans Athènes est un bon prétexte à de magnifiques découvertes : ici une église byzantine, là les bains turcs. Les musées sont richement dotés et très bien présentés, à l'image de cette ville paisible et classe : on retiendra le nouveau musée de l'Acropole, le musée national d'Archéologie et le musée Bénaki, on oubliera celui de l'enfant. Tous recèlent de splendeurs, parfois amputés de biens retenus à l'étranger, en particulier celui de l'Acropole où manquent la dernière Caryatide et des métopes du Parthénon, non encore restitués par les Anglais, malgré la pression européenne.
 
un sourire doré !
Au-delà de ces sites merveilleux, il serait préjudiciable d'oublier l'accueil grec : on parle de «calme olympien» à juste titre, le mot anglais «peaceful» sied parfaitement à la population athénienne. Peu de bruit, pas de klaxons dans la rue (du coup, on entend très bien les ambulances ! ),  pas le droit de manger dans le métro (un lieu de toute beauté -stations recherchées- et ...très propre), une femme se fait copieusement enguirlander parce qu'elle gêne les usagers du bus bondé en communiquant avec son portable (résultat : elle l'éteint et le calme revient), et toujours cette discrétion et cette douce attention à l'autre : mille mercis à un bistrotier de l'île d'Égine pour ses petites attentions à notre C. et à notre V. (nous fournissant en eau, en petits gâteaux, en double ration de chocolat chaud car le temps s'y prêtait : des gestes purement gratuits, de beaux gestes), une très grande honnêteté (pas d'arnaques, plutôt des «tarifs touristes» et encore cela concerne seulement les trois taxis rencontrés), une volonté de ne pas oublier les conflits passés (nous avons été touchés par les rituels quotidiens de la relève de la garde et le recueillement des Evzones autour de la tombe du soldat inconnu, devant le Parlement: un spectacle magnifique et tout en délicatesse, à l'image de ce pays - à ne pas rater celui du dimanche vers 11h). A aucun moment, on ne s'est senti en danger : au contraire!
Je suis heureuse que la Grèce fasse partie de ma communauté et je tiens à ce qu'elle le reste. Nous reviendrons vous voir !

Un dernier mot aux Athéniens rencontrés pour les remercier de leur grande gentillesse, de leur sens de l'accueil et de leur hospitalité (si chère à Derrida) :  ευχαριστώ !
  
évasion musicale : Les enfants du Pirée - Dominique A

8 commentaires:

  1. L'une de mes passions et Zeus sait qu'elles sont nombreuses, est la collection d'antiquités archéologiques. donc ici je satisfait un de mes vices. Merci pour cette jolie promenade

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    1. Merci, Jeanmi, pour le compliment : j'ai écrit cette chronique (alors que je destine mon blog uniquement à ma lecture) dans le but d'exprimer mon profond respect à la culture et au peuple grecs.

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  2. Oh je suis si heureuse pour vous ! Ravie que vous ayez eu un si bon accueil, et ravie également de voir que les grecs ne sont pas tous les manifestants sauvages qu'on voit à la télé ! Tu me raconteras les détails !

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    1. Je pense que la télé montre ce qu'elle a envie de montrer, un peu comme quand les caméras viennent dans nos banlieues seulement dans les cas d’échauffourées (c'est-à-dire moins de 5% du temps réel) et stigmatisent de cette façon. J'éprouve une très grande méfiance vis-à-vis du pouvoir médiatique de cet vecteur qui mal exploité peut mener à des contre-vérités et des dérives.

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  3. Cela fend le coeur ce qui se passe depuis plusieurs mois.

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    1. En reprenant le titre de l'édito «Nous sommes tous Américains» de Jean-Marie Colombani le 13 septembre 2001, je pense sincèrement que nous (Les Français) sommes les Grecs de demain. Ne nous méprenons pas : en aidant ce peuple, ce sont nos modèles sociaux que nous défendons. Oui, les Grecs ont le droit (et même le devoir) de se révolter car les sanctions infligées sont proprement hallucinantes et intenables (comme l'est le renforcement du pacte de stabilité voulu par l'Allemagne mais non signé par l'Angleterre et la République Tchèque : on se demande bien pourquoi,surtout si ces mesures produisaient les miracles annoncés ? )

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  4. Ah, ben, c'est sûr le calme et la propreté, c'est pas comme en France !!! Ici, c'est plutôt l'inverse !

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    1. Tout pays possède ses qualités et ses défauts : ma chronique voulait un pendant de la Grèce qu'on ne nous montre pas en ce moment. Je pense que si on interdisait de manger de les transports en commun ( et qu'on veuillerait à ce que la loi s'applique), on aurait plus de propreté à partager !

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