Ils ne sont pour rien dans mes larmes - Olivia Rosenthal ***

Ma copine A-L, très inquiète de me savoir sans lecture (une situation impensable) et toujours en quête de surprise et d'émerveillement, m'a de suite lancé le petit dernier d'Olivia Rosenthal en me précisant « tu verras, c'est génial ».
Verdict : bien mais sans plus (que m'arrive-t-il ?).
Je vais toutefois nuancer mon résumé succinct. D'abord un titre magnifique, certaines phrases écrites restent des perles, une collection que j'apprécie beaucoup mais je n'ai pas su être émue par les textes, peu m'ont touchée. 
Il s'agit de quatorze témoignages relativement courts montrant l'implication forte d'un film sur la vie du narrateur/de la narratrice. L'idée intelligente de ce projet ne me semble pas complètement aboutie. Bien sûr, on peut penser que le peu de pages contenues dans chaque récit empêche l'imprégnation totale de la lectrice que je suis. Mais dans ce cas, je rétorque : faux, Régis Jauffret avec son grandiose Microfictions a brillamment réussi l'exercice. Mon manque de culture cinématographique a concouru certainement à ce détachement certain. Cette lecture ne m'a pas motivée plus que cela à visionner les films en question. Peut-être que j'attendais davantage de profondeur dans les récits souvent plats, de nuance dans les propos, une plus grande corrélation entre l'existence des héros et leur filmographie préférée. Pourtant, ce recueil avait tout pour me plaire avec les thèmes abordés : vertige et sororité, éducation, mémoire de la Shoah, amour, amitié, liberté, liens familiaux etc. Aussi, pour vous donner envie de le découvrir, je vous laisse ces quelques phrases qui le défendront mieux que moi :
page 140 : « Ils ne sont pour rien dans mes larmes » 
page 80 : « On devient éducatrice pour soigner rétrospectivement ses propres douleurs d'enfant »
page 81 : « On devient éducatrice parce qu'on devine que mettre un enfant au monde ne donne pas nécessairement accès à l'amour maternel»
page 72 : « Parfois on collectionne ses rêves pour ne pas qu'ils se brisent»
page 55 : « On peut vivre par procuration des choses incroyablement douloureuses »
page 62 : « Le cinéma permet d'accorder de l'importance à des choses sans chair, sans odeur, sans goût, il privilégie les fantômes ». etc.

Collection «minimales» - Éditions Verticales

emprunté à la biblio

16 commentaires:

  1. Je n'avais pas accroché à son précédent livre...

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    1. Très grosse information pour moi : je ne suis donc pas sûre de poursuivre l'aventure Olivia.

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  2. Le sujet est certes original, mais il ne me tente pas...

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    1. Oui, et je ne peux pas dire que je suis super convaincante.

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  3. Ah Phili... j'ai détesté, mais détesté "Microfictions"... et je ne suis pas arrivée au bout tellement cela m'a hérissée... J'aimerais beaucoup qu'on en parle ! Bisous :)

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    1. Microfictions est, pour moi, un livre à découvrir par petites touches : j'en ai lu 80 et une m'a particulièrement marquée (à tel point que lorsque je la raconte, mes interlocuteurs sont impressionnés du si peu de pages qu'elle contient pour une émotion aussi forte). Oui, ce livre demeure, Jauffret va vers le noir, très noir mais il écrit parfaitement et possède une plume incisive.

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  4. Je me souviens d'une histoire de rennes, associés à cette auteure. Bon alors, les citations me laissent aussi dubitatives...

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    1. Olivia Rosenthal a reçu le prix Inter 2011 pour son livre Que font les Rennes après Noël ? Non lu. Pour les citations, je les ai sorties de leur contexte, elles perdent un peu de saveur. Je sens que je motive tout le monde !

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  5. Quel beau titre! Rien que pour ça j'aurais envie de le lire!

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    1. Oui, je suis d'accord : c'est aussi pour cela que j'ai eu envie de le lire. Je reconnais qu'Olivia Rosenthal possède un vrai sens de la formule, si rare, qu'elle devrait vraiment développer.

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  6. Bon je vois que ce livre laisse tout le monde de marbre... je n'ai jamais lu cette auteure, je crois que les rennes.. m'intéresserait davantage.

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    1. Si tu as l'occasion de le lire, je serai contente de lire ce que tu en penses. Bises.

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  7. Je n'ai toujours pas sorti de ma PAL, "que font les rennes après Noël"

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    1. Je vais certainement le lire prochainement car ma biblio l'a emprunté à la chef des biblios.

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