Éliette Abécassis a réussi un coup de force, celui de publier un Harlequin au prix d'un «pas Harlequin». Une histoire d'amour guimauve où l'héroïne Anna Attal (libraire, juive orthodoxe, divorcée civilement ... a priori sans longues jambes fuselées comme tout personnage central féminin dans la collection précitée mais on n'en est pas loin) découvre et se love devant le beau (adorable, sexy, patient, gentil et profondément laïc et on ne raye rien !) Sacha Steiner, une lutte sans merci face au méchant Simon Attal (ex-mari d'Anna, pervers, avare, violent manipulateur psychologique qui refuse de lui accorder le guet). 0r, sans cette autorisation, Anna reste définitivement sa femme devant les juifs orthodoxes français. S'en suivent une procédure longue, très longue, avec de nombreux rebondissements (très nombreux) et une quête désespérée d'Anna pour retrouver la liberté de se marier religieusement avec qui elle veut. Alors, Anna cache sa relation avec Sacha (sinon, elle paraîtrait adultérine) auprès de sa communauté tout en continuant ses démarches. Une situation générant des tensions entre nos deux amoureux: page 163 Sacha: «Mais je ne peux m'empêcher de penser que tout ceci n'a pas de sens, Anna. Comment peux-tu te soumettre à une loi aussi injuste ?»...«Il ne s'agit pas de loi divine, mais de loi des hommes.» ... Anna :«Tu ne peux pas t'empêcher de me mépriser au nom de ta laïcité. Mais qui es-tu pour me juger ? Pour nous juger ? Toi dont le fils n'est même pas juif !» Sympa).
L'unique avantage de ce livre réside dans la grande connaissance et la bonne maîtrise du sujet des Agounas, femmes juives divorcées civilement et à qui les maris refusent le guet, leur interdisant une autre relation (et donc une autre progéniture, car celle-ci deviendrait Mamzer, c'est-à-dire un ensemble des bâtards du Dieu juif pendant dix générations). Car s'il est vrai que, contrairement aux Catholiques ne concédant aucunement le divorce religieux, les Juifs ont la possibilité de se défaire d'une première union et d'en envisager une seconde s'il y a accord entre les deux parties et si le premier mari cède le guet à son ex-épouse. L'attitude des rabbins décrits acceptant (et même proposant) des accords financiers (on monnaye la liberté d'une femme tout de même !) reste proprement hallucinante. L'auteure aurait dû envisager un pamphlet sur cette situation plutôt que ce roman médiocre, où on observe Anna et où on ne comprend pas sa démarche, tant la description de sa foi semble si peu tangible (bien sûr, elle respecte les rites et cultes religieux, peut-être plus par habitudes familiales d'ailleurs, mais en quoi, cela fait d'elle une grande croyante ? Disons que les mots d'Éliette Abécassis à ce propos ne la transcrivent pas), où les personnages sont excessifs, trop de tout et si peu naturels (envisager un nouvel enfant avec un homme, que l'on connaît depuis peu, me paraît bien prématuré, surtout lorsqu'on vit une rupture aussi ardue d'une première relation), où l'écriture reste violente, énervée et écorchée (un conseil à l'auteure : pensez à vous détendre un peu, la vie est courte.).
emprunté à ma biblio chérie (que je remercie pour l'économie réalisée)
évasion musicale : C'est du sirop - Renaud Hantson
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C'est bizarre car je suis abonnée à la newsletter mais récemment je n'ai pas reçu les nouveaux articles... Encore mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2012 pleine de bonnes choses, lectures, découvertes et rencontres !
RépondreSupprimerJe ne comprends pas en effet car je n'ai pas effet modifié mon compte. Je surveille cela et je te souhaite également une très belle année 2011 !
RépondreSupprimerLa newsletter fonctionne maintenant !
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