Difficile de succéder au magnifique Ça ressemble à une vie, un de mes coups de cœur de l'année 2013. Pourtant, Roger Wallet, à travers cet écrit, laisse l'empreinte d'une prose délicate et maintient la recherche permanente de son travail sur la forme (les majuscules et l'italique introduisent les dialogues : pas de guillemets donc dans ce texte). Intéressant, forcément !
La blanche de Bruges représente la bière de l'amitié entre le héros Brice et le jeune militaire en permission Tanguy. Cet alcool populaire poursuit Brice puisque c'est à l'occasion de la mise en bière du corps paternel, qu'il éprouve l'envie de reprendre contact avec le mentor de ses premières fois : premier pot alcoolisé, première clope, première balade en scooter, premiers émois sexuels (premiers ébats aussi). Tanguy l'a fait grandir. Brice a maintenant atteint la quarantaine, il ressent le besoin d'un retour vers le passé.
Roger Wallet alterne la description de la fin de vie du père (avec un enterrement d’anthologie, proche d'une scène de Mauvaises nouvelles de Donald Westlake) et la période trouble de la guerre franco-algérienne (conflit armé et exactions là-bas, manifs et répression ici). Le retour des permissionnaires les met face à cette réalité : ce qu'ils vivent sur le terrain est monstrueux, fait de tortures, de violence à autrui, de viols aussi. La volonté de déserter cet enfer en devient salutaire, pour leur âme, pas pour celle des hauts dignitaires de l'armée qui gèrent/ digèrent la situation sans la subir frontalement. Des hommes de Laurent Mauvignier parle également avec délicatesse de ces civils blessés, à jamais meurtris par ce conflit qui mit un temps fou à se nommer guerre. Roger Wallet l'aborde au détour de réflexions de pilier de comptoir souvent choquantes ou d'anecdotes, sans pour autant en faire un thème majeur.
L'heure est à la réconciliation : familiale avec les derniers adieux au père détesté à tort, amicale avec les retrouvailles avec les copains d'avant sa fuite et intime (regagner cette part manquante : un parcours qui s'accompagnera de musique en Belgique). Vaste programme !
Éditions G&g (101 pages)
LV de Zazy que je remercie !!!!!!
Peut être un jour, je lirai cet auteur !!
RépondreSupprimerje te souhaite de le découvrir. J'y prendrai part dès que je récupèrerai Ca ressemble à une vie annexé par Heide ! bisous
SupprimerCe livre pourrait me plaire je pense
RépondreSupprimerj'ai un autre livre de lui que j'ai promis d'envoyer à ma Zaz (il faut juste que je le chronique) et je te l'enverrai aussi.
Supprimerce roman me semble un peu trop complexe donc je passe
RépondreSupprimernon, pas tant complexe que cela : peut-être que je le défends mal.
SupprimerWouah, tu en parles vachement bien
RépondreSupprimerjustement, lorsque j'ai publié cette chronique, je l'ai trouvée très mauvaise. Je suis vraiment surprise que tu l'apprécies et ce n'est pas de la modestie, je t'assure.
SupprimerPas grand chose à voir avec "ça ressemble à une vie", c'est évident, mais je suis vraiment ravi que tu découvres toute la palette littéraire de Roger.
RépondreSupprimerEt Zazy a raison, tu en parles très bien !
tu es super sympa, toi aussi avec moi et très indulgent. J'ai lu l'autre livre de Roger que tu m'as envoyé mais j ne l'ai pas encore chroniqué. Cela devrait se faire vite. Bises
SupprimerJ'avais beaucoup aimé : ça ressemble à une vie ! Je me relancerai bien dans la lecture d'une autre de ses oeuvres !
RépondreSupprimerJ'ai un livre de lui : je penserai à toi au moment de la publication de mon article. bisous
SupprimerJe n'ai pas encore lu "ça ressemble à une vie" mais son tour approche à grands pas.
RépondreSupprimerIl est exceptionnel : tu as beaucoup de chance de l'avoir ! bisous
SupprimerA lire en dégustant la bière du même nom.
RépondreSupprimerhé pourquoi pas ? en voilà une bonne idée ! Bisous
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