Trois hommes, une femme : voici le quatuor intergénérationnel que propose Maylis de Kerangal dans Corniche Kennedy. Forcément déséquilibré et cela tombe bien car on y parle aussi de chutes (d'eau).
Le temps d'un été, des jeunes d'une cité profitent d'une météo clémente pour défier la pesanteur : se jeter du haut de la corniche Kennedy ravive leur goût du risque, leur inconscience aussi (un mauvais saut, une réception malheureuse et les voilà handicapés à vie ou sans vie). Mais Sylvestre Opéra, policier diabétique sur le déclin, veille au grain, carnet d'amendes à la main. Car l'heure est à la prévention voire à la répression et au souci d'exemplarité, sous fond de trafics en tout genre (routier, narcotique, proxénète). Un duel au sommet s'annonce : minots contre vieux, vertige contre vol plané, Jules-Eddy tout contre Jim-Mario pour les beaux yeux d'une Suzanne peu refroidie.
Maylis de Kerangal a toujours cet intérêt de décrire parfaitement l'univers dans lequel évoluent ses personnages : ici une corniche marseillaise, frontière physique et perméable de la légalité. Ce lieu estival de jeu et de rencontre d'ados, devient une mesure de contestation face à la décision des autorités locales d'interdire les sauts. C'est aussi un enjeu sociétal où des milieux contrastés (comme ceux de Mario et de Suzanne situés à des années-lumière) peuvent se côtoyer pendant la période des maillots de bain (moins discriminants que des vêtements de marque ou rapiécés). Corniche Kennedy raconte la transgression de l'interdit (de défi sportif, le saut paraît un bras d'honneur adressé à une société incomprise) et la mouvance des frontières du cœur (l'amour d'un policier pour une prostituée, le trio d'adolescents en devenir incertain). La tension palpable tout au long de la lecture navigue entre présent (Mario, Suzanne, Eddy dit le Bégé, Sylvestre avec ses jumelles) et passé (Sylvestre et Tania).
Nourrie d'une prose riche lexicalement, l'intrigue ne souffre pas de temps mort. Il a juste manqué un petit quelque chose pour que je m'attache aux personnages. Trop collés à leur environnement, peu empathiques (mis à part le commissaire pour le jeune Mario), ils évoluent telles des boules de flipper, se côtoient, s'attirent mais ne s'aiment pas. Tout m'a semblé effleuré : l'adolescence et ses premiers émois amoureux, les jeunes héros en mal demer mère et de (re)père(s), Opéra qui aurait mérité plus d'étoffe (malgré son allure ventripotente).
En résumé : Corniche Kennedy reste une lecture agréable, en deçà de Naissance d'un pont, Réparer les vivants et de Tangente vers l'est .
Éditions Folio (170 pages)
Maylis de Kerangal a toujours cet intérêt de décrire parfaitement l'univers dans lequel évoluent ses personnages : ici une corniche marseillaise, frontière physique et perméable de la légalité. Ce lieu estival de jeu et de rencontre d'ados, devient une mesure de contestation face à la décision des autorités locales d'interdire les sauts. C'est aussi un enjeu sociétal où des milieux contrastés (comme ceux de Mario et de Suzanne situés à des années-lumière) peuvent se côtoyer pendant la période des maillots de bain (moins discriminants que des vêtements de marque ou rapiécés). Corniche Kennedy raconte la transgression de l'interdit (de défi sportif, le saut paraît un bras d'honneur adressé à une société incomprise) et la mouvance des frontières du cœur (l'amour d'un policier pour une prostituée, le trio d'adolescents en devenir incertain). La tension palpable tout au long de la lecture navigue entre présent (Mario, Suzanne, Eddy dit le Bégé, Sylvestre avec ses jumelles) et passé (Sylvestre et Tania).
Nourrie d'une prose riche lexicalement, l'intrigue ne souffre pas de temps mort. Il a juste manqué un petit quelque chose pour que je m'attache aux personnages. Trop collés à leur environnement, peu empathiques (mis à part le commissaire pour le jeune Mario), ils évoluent telles des boules de flipper, se côtoient, s'attirent mais ne s'aiment pas. Tout m'a semblé effleuré : l'adolescence et ses premiers émois amoureux, les jeunes héros en mal de
En résumé : Corniche Kennedy reste une lecture agréable, en deçà de Naissance d'un pont, Réparer les vivants et de Tangente vers l'est .
Éditions Folio (170 pages)
LC partagée avec Valérie et effectuée dans la cadre du blogoclub de Sylire (sans le savoir : de plus en plus forte, Philisine !)
autres avis : Athalie, Sylire, Yv, Constance, Denis,
Ce livre voyage et il est dédicacé !
J'approuve ta conclusion ! Il ne me reste plus qu'à lire "Tangente vers l'Est ! Bon dimanche ! Bises et rebises
RépondreSupprimerJe pense que tu aimeras Tangente vers l'Est, une jolie rencontre à bord d'un train. Des bises
SupprimerEn deça de "Naissance d'un pont", je te rejoins ... Il y a malgré la beauté de l'écriture et son dynamisme, quelque chose de fabriqué qui retient un peu l'enthousiasme . La fin m'avait vraiment déçue, guimauve peu cohérente. Il reste la force de certaines pages toutes en tension et soleil ... Il me reste à lire " Réparer les vivants", ce sera pour bientôt.
RépondreSupprimerlien vers ton article ajouté, merci pour la correction en douceur de ma faute d'orthographe. Je suis d'accord ! Corniche Kennedy n'est pas très loin de l'exercice de style imposé et manque un peu de fluidité, même si les descriptions méticuleuses restent formidables. Maylis de Kerangal possède un talent indéniable et une jolie plume.
SupprimerIl y avait une faute d'orthographe ? Même pas vue ... Moi, j'appelle ça des fautes de frappe et même si je les traque, elles m'échappent ! Merci pour le lien en tout cas. Cela m'a permis de relire mon article ( ce que je fais rarement) et de m'apercevoir que je je n'avais pas été si emballée que cela par ce titre, alors que certaines pages me restent encore en tête ... c'est l'écriture, elle a un truc !
Supprimerj'ai écrit « en-deçà de » au lieu de « en deçà de ». De toute façon, j'en fais plein de fautes, j'essaie de me soigner ! Bisous
SupprimerIl est dans ma PAL... pour bientôt ! (enfin, c'est la même chose pour une trentaine d'autres)
RépondreSupprimeroui, je comprends et je découvrirai ton article avec plaisir... quand il sera publié !!!
SupprimerCa y est, je viens d'ajouter ton lien chez moi. Merci de m'avoir accompagnée dans cette LC. J'aime tout particulièrement ton dernier paragraphe.
RépondreSupprimermerci à toi d'avoir suggéré cette LC grâce à tes articles LAL et PAL motivants. Bises
SupprimerAuteure toujours pas lue, bizarrement elle ne m'attire pas trop.
RépondreSupprimerJe pense que tu serais sensible à sa forme d'écriture, du moins que tu tiendrais compte de sa valeur.
SupprimerJe ne saurais dire ce qui m'a laissée à distance dans ce roman, mais je n'ai pas réussi à le terminer. L'écriture sans doute, le manque d'empathie éprouvée pour les personnages... Ton billet me fait penser que je suis passée bêtement à côté.
RépondreSupprimerPourquoi tu pense que tu es bêtement passée à côté ? Si l'intrigue ne t'a pas accrochée, c'est qu'elle n'était pas parfaite, non ? D'ailleurs c'est ce que je pense aussi.
SupprimerJ'ai tellement entendu parler de Réparer les vivants que je me suis décidée à chercher un roman précédent en librairie, je cherchais Tangente vers l'Est et j'ai trouvé celui-ci. Si ça me plaît, les suivants risquent de me combler encore plus si je comprends bien ;-)
RépondreSupprimeroui (et je pense que tu vas être sensible à l'écriture) et j'aurais pu te l'envoyer ! Bises
SupprimerJe vous rejoins, toi et Valérie. Moins abouti que "réparer les vivants". Il me reste "tangente vers l'est" dans ma PAL.
RépondreSupprimerTu devrais apprécier le roman. C'est une très jolie rencontre.
Supprimerje viens de beaucoup apprécier Réparer les vivants, qui était le premier livre que je lisais de M De Kerangal, je continuerai ma découverte de cette auteure dans quelques temps!
RépondreSupprimerRéparer les vivants et Naissance d'un pont sont les plus forts. Tangente vers l'est, plus court, est aussi touchant. J'aime bien Maylis de Kerangal. Elle possède un univers particulier et écrit vraiment très bien.
SupprimerToujours pas lu Maylis de Kerangal... et pourtant, difficile de passer à côté de ce nom là en ce moment !
RépondreSupprimertu veux que je t'envoie les titres que je possède ? Bises
SupprimerJe vais pas noté ce titre car l'histoire ne m'attire pas. Je retiens l'auteur par contre.
RépondreSupprimerComment, tu n'as toujours pas lu Maylis ???????? Rhoooooooooo, je sens que cette info n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Bisouilles
SupprimerJe n'ai pas lu celui-ci. J'espère lire réparer les vivants.
RépondreSupprimeril est juste magnifique : Réparer les vivants mérite le succès et les prix littéraires qui l'accompagnent et de loin !
SupprimerComme je n'avais pas du tout aimé "Naissance d'un pont", je passe mon tour.
RépondreSupprimeroui, je pense que c'est un bon choix surtout que Naissance d'un pont fait partie des merveilles de Maylis selon moi. Des bises, mon Alex !
SupprimerPsst, j'ai terminé ton LV, je dois écrire le billet, mais à qui dois-je l'envoyer? Donne l'adresse par mail, STP
RépondreSupprimerMerci!!!
QUOI, déjà ????????? Tu es trop forte, Keisha. Et impressionnante surtout. Bisous
SupprimerJ'ai lu les mêmes titres que toi... il me reste justement Corniche Kennedy, il est dans ma pal, c'est pour bientôt!
RépondreSupprimerJe sens que je vais être très fortement incitée à la fidélité de Les mots de la fin ! Bisous
SupprimerJe n'y ai pas retrouvé le souffle de Réparer les vivants mais la barre était peut-être un peu haute !!
RépondreSupprimeroui, je crois qu'à part Naissance d'un pont, aucun roman de Maylis ne rivalise avec Réparer les vivants. Bisous
SupprimerLes réserves que tu émets à la fin de ton billet ne vont pas me pousser à découvrir cet auteur avec ce roman.
RépondreSupprimerNaissance d'un pont devrait te plaire et aussi Réparer les vivants. Bonne soirée, Geronimo !
SupprimerJ'ai commencé à lire l'auteure avec Corniche Kennedy que je n'ai pas aimé, mais j'ai beaucoup aimé Rois et couronnes et Naissance d'un pont, il me reste à découvrir Tangente vers l'est et Réparer les vivants qui m'attirent
RépondreSupprimerIl manque Rois et couronnes à mon palmarès (et tant d'autres d'ailleurs)
Supprimerj'ai bien aimé ce livre mais je ne suis pas objectif car j'aime vraiment ses livres, son style, sa vision du monde.
RépondreSupprimerelle a un don pour l'écriture, c'est indéniable mais je trouve que certaines de ses œuvres sont plus abouties que d'autres.
SupprimerJ'avais adoré Tangente vers l'est . Bon week-end Philisine.
RépondreSupprimerTangente vers l'est est un très chouette roman. C'est sûr.
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