Après Courir (biographie imaginée de Zatopek), Jean Echenoz se lâche et s'amuse ! Un vrai régal que ce court récit concernant Nikola Tesla, alias Gregor. Gregor, un génie de l'électricité, qui se fait avoir par les Grands de ce monde : Edison (courant continu), Westinghouse (courant alternatif avec un contrat juteux mais revu à la baisse car trop onéreux pour l'entreprise et les financiers), justement les banquiers nombreux et cupides dont l'impressionnant John Pierpont Morgan.
Heureusement, restent ses uniques amis loyaux et chers : le couple Axelrod, les multiples de 3 et les pigeons !
La vie de Gregor se résume en hôtels grand luxe, en expériences parfois hasardeuses mais géniales (Colorado Springs s'en souvient encore), en conférences grandiloquentes et en recherche de mécènes, et ceci malgré la gêne occasionnée par ses TOC réguliers d'asocial. Jean Echenoz nous livre une fable remarquablement écrite (comme toujours avec cet auteur) avec ce supplément d'humour et de simplicité que je n'avais pas autant repéré chez lui. Plusieurs exemples l'illustrent :
1) il prend à partie régulièrement le lecteur (page 171 : «Personnellement je n'en peux plus de ces pigeons.Vous n'en pouvez plus également, je le sens bien ») ,
2) il tutoie Gregor (page 82 : « Bon, Gregor, on n'est pas encore là. Quoique un de ces jours, va savoir. » ),
3) il se moque de lui-même (page 62 : « Ne comprenant pas plus que moi toutes ces choses scientifiques, le public ouvre déjà fort grand ses yeux, bouche bée devant un tel spectacle » ),
4) il encourage même son héros à une petite érection (je vous laisse découvrir la page mais Ys a donné l'information).
En bref, Des éclairs un livre formidable, volubile, tout simplement jouissif et explosif (il fallait le dire ..si,si !) que je conseille vivement.
Heureusement, restent ses uniques amis loyaux et chers : le couple Axelrod, les multiples de 3 et les pigeons !
La vie de Gregor se résume en hôtels grand luxe, en expériences parfois hasardeuses mais géniales (Colorado Springs s'en souvient encore), en conférences grandiloquentes et en recherche de mécènes, et ceci malgré la gêne occasionnée par ses TOC réguliers d'asocial. Jean Echenoz nous livre une fable remarquablement écrite (comme toujours avec cet auteur) avec ce supplément d'humour et de simplicité que je n'avais pas autant repéré chez lui. Plusieurs exemples l'illustrent :
1) il prend à partie régulièrement le lecteur (page 171 : «Personnellement je n'en peux plus de ces pigeons.Vous n'en pouvez plus également, je le sens bien ») ,
2) il tutoie Gregor (page 82 : « Bon, Gregor, on n'est pas encore là. Quoique un de ces jours, va savoir. » ),
3) il se moque de lui-même (page 62 : « Ne comprenant pas plus que moi toutes ces choses scientifiques, le public ouvre déjà fort grand ses yeux, bouche bée devant un tel spectacle » ),
4) il encourage même son héros à une petite érection (je vous laisse découvrir la page mais Ys a donné l'information).
En bref, Des éclairs un livre formidable, volubile, tout simplement jouissif et explosif (il fallait le dire ..si,si !) que je conseille vivement.
voici l'avis d'Ys qui m'a motivée à publier cette note de lecture écrite il y a longtemps et celui de Miss Leo très complet également.
les Éditions de Minuit
les Éditions de Minuit
emprunté à ma biblio.
C'est vrai qu'il se fait avoir le Grégor, mais bon impossible de le plaindre tant l'auteur nous met en décalage drôlatique. Je ne me souviens plus de l'encouragement à l'érection mais je vais de ce pas retrouver la page (ce qui risque de m'entrainer à relire tout le roman) Merci pour cette note qui va me faire passer, à nouveau, un bon moment de lecture !
RépondreSupprimerJ'espère juste que je ne l'ai pas rêvée (et voilà, comment passer pour une nymphomane en un clic ! )
SupprimerNon, non, tu n'as pas rêvé, page 134 : "Malgré son aversion, même avec elle, pour les contacts physiques - et malgré, brusque et irrépressible, la crainte le traversant un instant qu'elle l'étrangle -, il se surprend à trouver cela plaisant. Une petite érection, Gregor ? Allez, pour une fois."
RépondreSupprimerOui, c'est fou comme mon cerveau retient ce genre de détail. Étonnant, non ? Bon, cela dit, maintenant, tout le monde est obligé de lire ce livre pour comprendre le contexte. Bises et merci encore.
Supprimerune visite à la biblio s'impose en urgence !!!!!
RépondreSupprimerJe vois que certain(s) détail(s) ont émoustillé notre Clara nationale
SupprimerUn vrai roman pour les mardis de Stephie....
RépondreSupprimerNon, là, il ne faut t'imaginer des scènes torrides mais j'aime beaucoup achalander lorsque je juge que le livre en vaut la peine, comme celui-ci par exemple.
SupprimerIl en vaut vraiment la peine. Quel auteur !!!! jel'apprécie énormément
RépondreSupprimerYes, I agree ! Sa prose est maîtrisée et d'une beauté littéraire remarquable.
SupprimerJe crois ne jamais avoir lu cet auteur, mais bon, pauvres lecteurs que nous sommes ! Il faut dire aussi que j'investigue beaucoup le féminin, ce qui me prends pas mal de temps.
RépondreSupprimerC'est un auteur masculin qui mérite toute notre attention et il est vrai aussi que notre temps n'est pas incompressible.
SupprimerYs et toi m'avez convaincu... il faut que je lise Echenoz!
RépondreSupprimerAu moins celui-ci car il est vraiment drôle et accessible !
SupprimerJe n'ai pas encore lu cet auteur mais je l'ai noté.
RépondreSupprimerJ'ai lu de lui Des éclairs (of course), Courir, L'équipée malaise et Je m'en vais. Indéniablement, Des éclairs me semble le plus accessible, le plus réjouissant car Jean Echenoz a en quelque sorte « libéré » sa plume en écrivant ce texte tout en préservant ses qualités littéraires intrinsèques. Du grand art, franchement.
SupprimerBonjour, j'ai découvert Echenoz avec Courir, Des Eclairs est de la même eau: des romans très bien écrits, des histoires passionnantes et un bon moment de lecture. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerOui, je partage ton avis sur Echenoz : tu l'as bien résumé ! bises
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