T'en souviens-tu, mon Anais ? et autres nouvelles - Michel Bussi *****

Voilà, j'interviens sur Jemelivre avec mes photos, rarement avec mes chroniques. Je lis moins dans l'année scolaire (enfin, je lis moins des lectures autres que professionnelles) et l'envie de les résumer ne me tente pas plus que cela. Le temps des congés arrive, et la disponibilité aussi !

Voilà, en ce moment, j'enfile les bouquins et c'est un vrai bonheur de tomber sur des ouvrages très sympas à lire. Mais la fainéantise m'accable pour passer à l'écrit. Alors, dans ce cas, il faut un truc en plus pour dépasser la paresse, une petite pichenette du destin... et quand ce n'est pas une image, un autre roman, c'est donc de l'ordre musical. Dans le passé, déjà, un chanteur (Benjamin Biolay avec son somptueux Aime mon amour) m'a fortement incitée à rédiger un avis sur le tout aussi sublime La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson : je ne l'ai jamais regretté ; ce moment du passé reste un super souvenir entre les commentaires chouettes des blogocopains et blogocopines, la liaison entre deux arts que j'affectionne (littérature et musique) même si je ne suis ni écrivaine-auteure, ni instrumentiste-musicienne.
T'en souviens-tu, mon Anaïs ? par Bussi
Image issue du site Babélio
Là, cette chronique est due à deux femmes : la première, interprète archi connue, Miley Cyrus, dont le Wrecking ball me tord les tripes à chaque fois que je l'écoute  (j'y entends toute sa douleur lorsqu'elle l'a créé ; j'adore le clip, j'adore l'artiste, la femme qui ose et avance et fait avancer les mentalités, parfois en les heurtant, mais c'est toujours le cas des artistes qui ont dix ans d'avance sur leur contemporains) ; la seconde plus subtile, Johana, la magistrale et si fragile héroïne (un personnage donc) de la quatrième nouvelle du recueil T'en souviens-tu, mon Anaïs ? de Michel Bussi, notre Weckring ball humaine qui mérite plus que tout le bonheur et qui l'a effleuré.

Dans T'en souviens-tu mon Anais? et autres nouvelles, vous y découvrirez une femme en quête de renaissance (T'en souviens-tu, mon Anaïs ?), un couple à la recherche d'une disparue (L'armoire normande), un homme en quête de souvenirs (Vide de grenier) et un nouvel an qui dévoile trop ou pas assez , c'est selon (Une fugue au paradis).  
Dans ce recueil donc, vous rirez surpris par des fins spectaculaires ou facétieuses, vous pleurez des fins malheureusement achevées (et qui laissent une occasion ratée pour certains personnages). Michel Bussi est un auteur à succès : son Nymphéas noirs m'avait scotchée, son T'en souviens-tu, mon Anaïs et autres nouvelles m'attendrit et je lui suis reconnaissante d'avoir écrit un recueil aussi varié par la forme (tantôt épistolaire comme un récit policier, tantôt un récit linéaire, rythmé par des témoignages ou des voix annexes, des dialogues qui tombent à pic) que par le fond, avec à chaque fois, une chute juste impeccable. 
Les longueurs des nouvelles sont également variables : T'en souviens-tu, mon Anaïs ? en référence à Anaïs Aubert et à Victor Hugo ne pouvait pas s'écourter (cela aurait été sacrilège), Vide de grenier s'arrête avant de s'épuiser, L'armoire normande est une private joke à elle toute seule, et Une fugue au paradis s'achève et nous achève (parce qu'elle représente, à elle toute seule, la somptueuse chanson Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve* de Serge Gainsbourg écrite pour et chantée par un des amours de sa vie, Jane Birkin) .

Michel Bussy a l'art de l'écriture, s'excuse d'avoir imaginé un bout de vie de deux monstres sacrés (Aubert et Hugo), ne s'encombre pas de phrases alambiquées, cherche à être efficace et laisse planer l'émotion (ou du moins la susciter chez son lectorat) par l'intermédiaire de ses personnages à qui il arrive des trucs pas croyables. Il y a une vraie humilité et une forme de sagesse de l'existence chez cet homme-là, une intelligence qui n'a pas besoin d'artifices ridicules pour s'imposer. L'art des nouvelles est compliqué, il est rare de marquer l'esprit en si peu de mots, de conduire à une impasse ou un ailleurs. Je n'oublierai pas de sitôt Johana et Une fugue au paradis et je remercie son auteur et sa maison d'édition de lui avoir laissé une place de choix : celle d'achever le recueil, parce qu'après son histoire, la messe est dite et il est inutile d'en ajouter.

Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire le recueil T'en souviens-tu, mon Anaïs ? et autres nouvelles. Et si Michel Bussy a autant de succès en librairie, de ventes de romans, c'est qu'il le vaut bien !

Éditions Pocket
 
du même auteur : Nymphéas noirs

Évasion musicale : Weckring ball - Miley Cyrus

* en cliquant sur le lien vous aurez la version live du Bataclan, qui pour moi, est une des meilleures versions de cette chanson, chantée magnifiquement par la grande Jane.

8 commentaires:

  1. Prendre beaucoup de plaisir à la lecture d'un livre est un grand moment de bonheur

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  2. je n'a encore jamais lu Bussi mais ce sera fait sûrement avant la fin de l'année, mais pas sur ce livre là, je n'aime pas les nouvelles, enfin je n'y trouve pas de plaisir.
    Miley Cirus peut être top, quand elle est vraiment chanteuse, ce qu'elle devient, ou redevient...

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    1. On est d'accord sur tout. Je ne vois que l'artiste en Miley. Je sais qu'elle utilise les réseaux sociaux à la fois en vue de se protéger et de les maîtriser. Je crois sincèrement qu'elle a raison.

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  3. C'est fou ce que j'oublie vite ! J'ai lu et aimé ces nouvelles, mais je ne m'en souviens plus du tout !
    Bon mois d'août !

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    1. oui je suis pareille que toi mais je pense que certaines vont rester dans ma tête un petit moment (notamment la dernière qui m'a beaucoup remuée). Bel été à toi aussi

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  4. Coucou Philisine,
    Tu me donnes envie avec ce billet. J'ai lu les autres Bussi et j'aime les nouvelles mais je n'ai pas lu celui-ci. APrès un tel billet, je ne peux qu'y remédier!

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