Je dois cette lecture à Autist reading spécialiste de haute voltige du Blondel littéraire. Sa présentation de Café sans filtre m'a intriguée et je me suis dit qu'il était temps que je reprenne un peu d'univers de l'écrivain troyen dont j'ai suivi les débuts et que j'ai abandonné par la suite. Cher Laurent, je te remercie !
Résultat : lecture sympa et agréable mais en-deça de mes "bests", à savoir Accès direct à la plage et Un minuscule inventaire, indétrônables à ce jour et je sens que cela va durer !
Café sans filtre au titre à double sens très réussi nous laisse entrevoir une farandole de personnages et de leurs pensées les plus intimes dans un bistro au nom un peu vieillot le Tom's : le patron Fabrice, le serveur José, la figure historique Jocelyne et des clients au passage plus ou moins prolongé, rappelant qu'un café du coin est un lieu de vie, de rencontres, de disputes, de conversations, de confidences bref avant tout un lieu d'échange(s). Chacun intervient à des heures précisées par l'auteur.
Que dire de plus sans rien dévoiler ? Café sans filtre est marqué par son époque (un récit post- confinement... je n'ose pas dire post-covid car on est encore en situation de crise sanitaire), par son auteur qui allie à merveille les entremêlements d'histoire (même si là j'ai trouvé que c'était moins réussi et moins voulu (dans le sens où chaque témoignage est d'une certaine façon indépendant des autres, en durée plutôt prolongée par ailleurs), excepté celui des deux cinquantenaires ex-amis et du couple mère-fils en surveillance et défiance approchées, assurément mes personnages préférés de ce roman). Café sans filtre est aussi un bon moyen de revisiter des thématiques chères de Jean-Philippe Blondel, en particulier le triangle amoureux, un nouveau départ après un "tout plaquer" et la perte d'un être cher (comme dans Et rester vivant ou Passage du gué), la musique dans une vie (avec le nom du bar et la référence à Suzanne Vega) comme dans Juke-Box. L'auteur s'essaie à l'expatriation européenne et là j'y ai moins cru parce que je n'ai pas visualisé l'environnement peu voire pas décrit, parce que l'usage d'un lexique étranger ne me suffit pas en tant que lectrice à "voir le pays".
J'attendais peut-être du tranchant, du vif, de la prise de risque de la part de Jean-Philippe Blondel à la fois dans les situations et les personnalités et j'ai eu le sentiment de lire un texte sympa mais peut-être un peu lisse et parfois tarabiscoté. Je reconnais à l'auteur une volonté saine d'exprimer pacifiquement la lassitude et l'inquiétude des commerçants au cours de cette période particulière aux multiples directives parfois contradictoires. Dans ce registre, c'est convaincant.
À lire si cela vous dit.
Editions L'iconoclaste
autre avis : Autist reading
du même auteur : Accès direct à la plage - Et rester vivant - Juke-Box - 1979 - Passage du gué - Un minuscule inventaire
Je l'ai lu récemment (deux ou trois semaines) mais je ne pense pas le commenter, je n'ai pas été plus emballée que toi, voire moins. (et je l'oublie déjà à toute vitesse).
RépondreSupprimerLes relations humaines et leur apparente complexité, c'est ce que je retiens surtout de ce roman. Le sens de l'observation et la délicatesse de JP Blondel fonctionnent très bien dans cette histoire.
RépondreSupprimer(merci pour le lien 👍 )
Au vue de ton article, je préfère donc rester sur mes bonnes impressions de ses premiers romans.
RépondreSupprimerIl faudrait que je note ceux que tu as préférés de l'auteur.
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