Délicieuses pourritures - Joyce Carol Oates ***

Je vous présente le livre, the book, qui m'a causé le plus gros souci de l'été. Son contenu (richement écrit et glauquissime) n'y est pour rien. Je fus simplement incapable pendant de nombreuses semaines (trois, pour être précise) de rédiger le moindre petit avis dessus. Comme dirait ma copine Une Comète qui m'a envoyé l'exemplaire, il faut parfois laisser décanter : elle ne croyait pas si bien dire ! Ça, on peut remarquer que j'ai bien pris mon temps !
Oxymore emprunté au poète D.H Laurence qui met de suite dans l'ambiance, Délicieuses pourritures contient le journal intime d'une jeune étudiante Gillian Bauer in amore de son professeur de littérature Andre Harrow, aussi charismatique que sulfureux. Conscient de son attrait auprès d'élèves douées mais néanmoins fragiles, il constitue une sorte de « cercle des poètes(ses) disparu(e)s » versus trash yéyé (normal pour les années 1970, me suggère Benjamin Biolay). Pour compléter ce petit tableau littéraire, débarque la femme d'Andre, Dorcas, une sculptrice de la laideur à ses heures, complètement fêlée tout le temps. Bref, que du beau monde ! 

Un livre très noir, parfaitement construit où l'arrivée fortuite d'incendies rythme la narration en même temps que les déviances de notre club des 5 (ou 6, voire plus). Joyce Carol Oates maîtrise son sujet : celui de bobos en mal de repères, pourfendant l'art vivant aux concepts nauséabonds, abordant sans concession les thèmes sympathiques et légers comme l'anorexie, la dépression, le suicide, la manipulation, la pornographie. Une vraie lecture de vacances !

Traduction de Claude Seban
Éditions J'ai lu

avis d'Une Comète

Un immense merci à ma Comète préférée qui, par cette lecture, m'a permis d'aborder l'univers de cette grande auteure américaine. Au vu de ma réaction, il n'est pas sûr que Blonde (qui dépérit depuis onze ans sur ma table de nuit) voit le bout de mes yeux prochainement. 

et un de plus pour le challenge de la Part Manquante (120 pages) et pour celui d'Anis (Littérature au féminin)
Femmes écrivains du Monde

26 commentaires:

  1. J'aime beaucoup JCO mais il est vrai que ses romans ne sont jamais faciles à aborder !

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  2. Une auteure que j'aborde toujours avec réserve. J'avais trouvé "Les chutes" magnifiques. Les autres romans que j'ai lu de sa plume m'ont déçu, voire me sont tombés des mains.

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    1. Ah, Une Comète m'a envoyé un livre d'elle qu'elle a adoré. je verrai bien à l'usage.

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  3. Une lecture étrange en ce qui me concerne, à la fois happée par la noirceur et gênée par cette même noirceur ... J'avais lu "Nous étions les Mulvaney" avant et j'ai "Les chutes" en attente. Je fais des poses entre deux "secouages de neurones" ...

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    1. voilà, c'est Nous étions les Mulvaney qu'Une Comète m'a adressé. Alors pour toi, Athalie ?

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    2. J'ai découvert Oates avec ce titre, je suis tombée dedans à pieds joints. La lecture en est moins délicieusement pourrie mais la décrépitude morale qui entraîne la famille est une machine à lire diablement efficace. J'ai un bémol, mais à discuter, éventuellement, après ta lecture ...

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    3. Bon, je sens l'obligation de lire Les Mulvaney et d'en écrire un article ... prochainement d'ici un mois ou deux (pas plus, je prends l'engagement !)

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  4. AAAh j'étais loin de me douter que ça avait été aussi difficile Phili !! Du coup, j'ai peur que tu n'aimes pas "Les Mulvaney", même s'il est très différent...Aie aie aie, pourquoi mais pourquoi ne m'as tu rien dit? Pourquoiiiiiiiiiiiii?

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    1. D'abord parce que je t'aime et ensuite parce que je n'ai absolument pas détesté ce livre. J'ai juste été bloquée dans mon élan pour écrire cet article. C'est tout et cela m'arrive parfois d'avoir une panne sèche (de stylo).

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  5. Réponses
    1. je viens de te répondre, Bibiche ! Je crois surtout que l'univers très sombre m'a un peu gelée (même si je suis passablement habituée à celui d'Ellroy qui me semble aussi sanglant). Je crois que ce livre m'a fait un grand effet (un sentiment de manipulation très fort lié au fait que Joyce suggère plus qu'elle ne montre... trop forte, la dadame). Je reste ouverte à ses œuvres. On verra avec les Mulvaney (je te tiendrai au courant).

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  6. Cette auteure m'est inconnue mais le peu que j'en ai entendu dire, soulignait en effet le "glauquissime"...je ne suis pas sûre d'accrocher à un livre dans le genre ;-)
    Merci pour ce partage!

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    1. Le côté glauque ne me gêne pas mais j pense que mon état d'esprit du moment de la lecture (vacances, soleil etc) n'était totalement adapté à l'atmosphère dégagé par l'oeuvre. En plein hiver lillois, ce serait plus simple !

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  7. C'est vrai que l'univers de Oates est passablement tourmenté mais il y a des lectures moins difficiles, notamment "Les chutes" qui est un vrai chef-d'oeuvre.

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  8. J'ai lu aussi ce livre et je n'ai vraiment pas aimé. Pour c'est un univers trop glauque. Je ne pense pas que je relirai cette auteure.
    Je te souhaite un bon dimanche

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    1. Bon dimanche, Astrid. Je ne lui ferme pas la porte car elle m'a interpellée d'une certaine façon. Il me reste à découvrir l'autre livre qu'Une Comète m'a si gentiment envoyé. Et visiblement, Les chutes semble être une grande œuvre. Alors why not ?

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  9. C'est celui que tu m'as conseillé de cette auteur, n'est-ce pas ?

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    1. C'est celui dont je t'ai peut-être parlé, vu que je n'ai lu que celui-là.

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  10. un auteur que je connais en littérature jeunesse et là aussi pas toujours facile, des sujets très durs, mais ....

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    1. Tiens, pour le coup, je tenterai bien Joyce Carol Oates en littérature jeunesse. Elle possède une écriture au scalpel, remarquable et intelligente.

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  11. J'adooooooooooooooooooooore cette auteur.

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  12. J'adore cette auteure mais cette été j'ai commencé Bellefleur mais je n'ai pas pu rentré dedans, j'ai lu environ 300 pages et je l'ai laissé, mais sinon j'aime particulièrement cette écrivaine. Je note ce titre que je n'ai pas encore acheté pour la bibliothèque (a mon boulot) !!!

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    1. Ici le texte est court et on ne l'abandonne pas au final.

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