Une couverture blanc sur noir, représentant un immeuble hospitalier ou pénitentiaire (c'est selon), une lumière au loin (les phares d'une voiture, un clair obscur ou autre), la synthèse parfaite de ce premier roman étrange qui m'a laissée au bord de la route malgré des qualités littéraires indéniables.
Moralité : je reste totalement hermétique à l'art contemporain, j'ai bien l'impression que cela vaut pour son champ littéraire aussi !
Un homme à l'agonie au fond d'un lit d'hôpital, réclamant la fin de son trépas, en vain ; sa femme, à l'abandon, vaillante et s'oubliant. Chacun subit sa vie jusqu'à l'ultime dessein : pour lui, le passé ; pour elle, un avenir ; entre eux deux, un quotidien sombre fait de lettres pour le souvenir.
Développant l'immensité de la solitude humaine, Olivier Vanghent joue sur la dualité entre ses deux héros : la sexualité (fantasmée pour lui, subie pour elle) , l'état physique (l'immobilité charnelle pour lui, l'absence de liberté pour elle), la violence des mots pour lui (usage d'un lexique péjoratif comme « négrillonne », des « salopes » démultipliées), l'évocation féminine d'une chanson de Zazie pour elle, la malhonnêteté des corps (médical pour lui, familial pour elle). Véritable dissection physique et mentale des deux entités d'un couple, L'entre-sort aborde le thème de l'euthanasie et soumet la question de sa légalisation. Un phrasé court, ponctué de pages blanches pour alimenter une respiration tendue, des phrases sublimes (par exemple page 93 : « en traçant sa vie, il avait peu à peu gommé la mienne » ; page 67 : « À force de contenir ses larmes, elle se noie » etc ) qui révèlent un sens certain de la formule et pourtant je n'ai pas adhéré au propos, parce que :
1) en matière d'euthanasie, la plupart des soignants actuels a une longueur d'avance sur la société civile et en particulier, sur le monde politique (réfractaire à légiférer ou à se questionner) et sur le monde judiciaire (qui s'appuie sur les lois existantes totalement obsolètes) ;
2) le monde pénitentiaire (aussi violent soit-il et sans procéder à un angélisme forcené) n'est pas constitué seulement de surveillantes perverses (Karine Giebel, sors immédiatement d'Olivier Vanghent ! ) ;
3) la quête de rédemption ne passe pas par un sacrifice (j'ai eu l'impression de lire le calvaire de l'héroïne de Lars Von Trier dans Breaking the waves).
4) noyer de si belles phrases avec un style grossier ou cru me hérisse le poil.
4) noyer de si belles phrases avec un style grossier ou cru me hérisse le poil.
Ce livre reçu dans le cadre de l'opération de Libfly On vous lit tout (presque tout) en partenariat avec l'auteur Olivier Vanghent et son éditeur L'âge d'homme, fait pour l'instant l'unanimité sur la fiche du livre : mon avis l’entache quelque peu !
avis dithyrambique de Mimipinson, Agathe
Rentrée littéraire 2012
avis dithyrambique de Mimipinson, Agathe
Rentrée littéraire 2012
évocation musicale : je, tu, ils - Zazie
De toute façon, je ne suis pas sûre d'être attirée par ce livre... Il est noté dans le challenge !
RépondreSupprimerMerci, Madame !
SupprimerEn ce qui me concerne, j'ai énormément apprécié, car ce livre bouscule.Si tu souhaites en savoir un peu plus, c'est Ici: http://leblogdemimipinson.blogspot.fr/search/label/Vanghent%20%28Olivier%29
RépondreSupprimerJe sais que tu as beaucoup aimé : je viens d'ajouter le lien vers ton article. Merci de ta venue et d'apporter un éclairage nouveau sur ce livre.
SupprimerBon ... j'ai gagné du temps de lecture grâce à toi...merci! Je pense que de toute façon,ni la couverture, ni la 4ème de couverture ne m'auraient accrochée...
RépondreSupprimerMerci pour ce partage malgré tout!
Merci à toi pour ton beau challenge intéressant et qui me plaît beaucoup. Bises.
SupprimerOuhhh non pas pour moi:)) je te fais de gros bisous ma Phili :))))
RépondreSupprimerBisous ma biche ! Pour le bouquin, toi seule peut juger pour toi (Amis lecteurs, c'était ma pensée du jour).
SupprimerBon ben c'est tout vu.
RépondreSupprimermessage lapidaire !
Supprimerles mots crus au milieu de très belles phrases ne me dérangent pas forcement car ils sont surement employés avec raison.
RépondreSupprimerEn fait, au lieu de me détourner de ce titre, tu m' encourages à m'y intéresser...Le summum de la manipulation..Sourires.
J'ai vu que tu faisais allusion au livre de Karine Giebel.J'avoue qu'il m'a laissée KO , je ne peux pas mettre de mots pour le moment, il va falloir que je le relise pour cela.Certes toutes les surveillantes ne sont pas perverses, et heureusement!! Il n'empêche que c'est un livre magistral et qui fait réfléchir ...Non?
Je crois, pyrausta, que nos goûts littéraires diffèrent mais cela n'est pas gênant. Si tu as adoré Meurtres pour rédemption de Karine Giebel, alors tu aimeras L'entre-sort d'Olivier Vanghent. Ce n'est pas mon cas (pour ces deux livres) mais je reconnais, bien volontiers, ne pas avoir la science infuse.
SupprimerJe vais le lire
RépondreSupprimerAh... alors je vais guetter ton avis.
SupprimerJ'ai été très remuée par ce roman. Mon avis n'est pas encore en ligne mais il ne saurait tarder!!
RépondreSupprimerJ'irai le lire avec plaisir. Je crois que j'ai été insensible par les événements tragiques qui arrivent aux héros mais la surabondance des faits m'a plus qu'énervée (et je l'ai trouvée impardonnable, surtout qu'elle n'était pas utile pour moi, la situation état déjà malheureuse en soi)
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