Un livre issu du prochain comité de lecture de ma bibliothèque, un premier roman (tiens, tiens), la Seconde Guerre mondiale sur toile de fond autrichien et surtout la musique classique. Des thèmes abordés copieux, de l'ambition et au final une vraie et belle réussite.
Otto J. Steiner, tuberculeux, est mis en quarantaine et survit dans un sanatorium tenu par le truand docteur Müller. Miné par l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie, il n'a qu'une idée en tête : exécuter Hitler et sauver Mozart. Motivé, ce chroniqueur musical actif participe à la programmation du Festspiele, spectacle devenu vitrine artistique pour asseoir l'hégémonie nazie. Tous les moyens seront bons pour répondre aux deux objectifs : reste un menu détail à régler.
À l'image de Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, Otto J Steiner incarne l'insoumission. D'origine juive, non circoncis et devenu athée, cet Autrichien ne supporte pas les attitudes nauséabondes liées à l'Anschluss : la délation, la collaboration, la suspicion et la mise en place de futurs pogroms. L'absence d'êtres chers (sa sœur et sa famille ne donnent plus signe de vie, son fils Dieter est parti vivre en Palestine), le marché noir et l'existence dans ce hospice bon marché alourdissent son quotidien. L'omniprésence des enquêteurs de la Gestapo, fieffés zélateurs lorsqu'il s'agit d'importuner de vieux mourants, fragilise l'équilibre précaire de son existence. Les commandes de chroniques de son copain Hans et les tranches de cervelas apportées par le fils du concierge agrémentent son quotidien. Toutefois, loin de paraître désespéré, Otto possède une arme secrète : son amour inconditionnel pour la musique classique, un art finalement politique.
Un héros extraordinaire (témoin d'une période effroyable), une écriture simple, un texte ample fractionné en paragraphes courts, un journal intime émouvant, point de prosélytisme religieux de la part de l'auteur. Raphaël Jérusalmy présente l'Autriche de 1939 à 1940 et les habitants de Salzbourg oscillant entre défaitisme et courage, entre soumission et rébellion, entre peur et rejet. L'empreinte historique infiltre le récit savamment nuancé mais l'auteur ne tombe pas dans l'excès des faits historiques, appréhende les enjeux sous-jacents de la modernité ferroviaire. Par petites touches anecdotiques, Raphaël Jérusalmy dissèque une société nazie : certains collaborent sans état d'âme, la plupart subit quand d'autres s'opposent par des actes héroïques quotidiens (soutien moral et physique à un malade juif, crachats aux pieds de prétendus délateurs). Chaque moment intègre une partition idéale : point de fausse note, une cadence littéraire soutenue, une Otto clé attachante et facétieuse.
Sauver Mozart, un livre réjouissant malgré le contexte abordé, une première œuvre juste comme le furent certains pendant cette guerre monstrueuse.
Mention spéciale encore une fois à la première de couverture : un gramophone, l'objet transitionnel d'Otto.
Éditions Actes Sud
avis : Kathel, Zazy , Mimipinson, Jokili, Athalie
emprunté à la bibliothèque
et un de plus pour les challenges d'Anne, d'Une Comète (deux scènes importantes du livre se situent dans une gare et un train) et de La Part Manquante
Un héros extraordinaire (témoin d'une période effroyable), une écriture simple, un texte ample fractionné en paragraphes courts, un journal intime émouvant, point de prosélytisme religieux de la part de l'auteur. Raphaël Jérusalmy présente l'Autriche de 1939 à 1940 et les habitants de Salzbourg oscillant entre défaitisme et courage, entre soumission et rébellion, entre peur et rejet. L'empreinte historique infiltre le récit savamment nuancé mais l'auteur ne tombe pas dans l'excès des faits historiques, appréhende les enjeux sous-jacents de la modernité ferroviaire. Par petites touches anecdotiques, Raphaël Jérusalmy dissèque une société nazie : certains collaborent sans état d'âme, la plupart subit quand d'autres s'opposent par des actes héroïques quotidiens (soutien moral et physique à un malade juif, crachats aux pieds de prétendus délateurs). Chaque moment intègre une partition idéale : point de fausse note, une cadence littéraire soutenue, une Otto clé attachante et facétieuse.
Sauver Mozart, un livre réjouissant malgré le contexte abordé, une première œuvre juste comme le furent certains pendant cette guerre monstrueuse.
Mention spéciale encore une fois à la première de couverture : un gramophone, l'objet transitionnel d'Otto.
Éditions Actes Sud
avis : Kathel, Zazy , Mimipinson, Jokili, Athalie
emprunté à la bibliothèque
et un de plus pour les challenges d'Anne, d'Une Comète (deux scènes importantes du livre se situent dans une gare et un train) et de La Part Manquante
S'il y a Mozart là dedans...^_^
RépondreSupprimerMozart est un prétexte, la musique non ! Bises
SupprimerMerci de ta participation ma Philinette ! Et merci de me faire découvrir ce livre que je lirai certainement un jour. Le sujet m'intéresse. Bisous :)
RépondreSupprimeravec plaisir Madame.
SupprimerEncore un livre sur fond de guerre ou de nazisme, je paaaasssse !!! Mais ton billet est superbe !!! :)
RépondreSupprimerMerci, Aspho pour le compliment mais j'aimerais tellmeent que tu le lises car il n'est pas plombant du tout.
SupprimerEncore un livre dont le sujet pourrait m'intéresser. Et chez Actes Sud, en plus ! Que de tentations...
RépondreSupprimeroui, c'est pour cela que ma bibliothèque municipale s'avère si indispensable pour mon porte-monnaie !!!! bises
SupprimerUn roman qui se passe en Autriche, plutôt un journal de bord, je suis tentée.
RépondreSupprimerun vrai journal intime destiné à Dieter le fils d'Otto. Je pense que tu aimeras ce roman s'il a la chance de rencontrer tes yeux.
SupprimerTrès beau billet ! Je compte le lire en juin, pour la fête de la musique.
RépondreSupprimerQuelle vraie bonne idée ! Merci de ton passage.
SupprimerUn très beau livre, Asphodèle, il n'y a aucun pathos, plutôt de la bougonnerie, de la rebellion.
RépondreSupprimerPhilisine, tu en parles très bien.
Je suis en pleine lecture du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Saignant, réjouissant, juste ce qu'il me faut !!!!
J'ai préféré le présent de ce fameux Vieux, que son passé un peu trop loufoque et surtout invraisemblable à mon goût.
SupprimerJe suis dans une période romans historiques, ce livre pourrait bien me convenir...
RépondreSupprimeron pourrait vair une LC romans historiques : j'ai voulu quitter les deux guerres, histoire de respirer un peu. Mal m'en a pris, le livre débuté et abandonné est tellement navrant que je me replonge d'office vers le passé. Bises
SupprimerUne très belle lecture ! Tu fais bien de souligner le rythme, ce qui est bien le moins quand le thème est la musique, d'avoir un bon tempo ! Dans ce livre, ça marche très bien.
RépondreSupprimerExact et ce n'est pas pompeux. J'ai aimé l'atmosphère qui se dégage de ce court roman.
SupprimerJe suis assez intriguée par ce roman, La griffe Noire en parle comme d'une vraie petite merveille !!!
RépondreSupprimerJe viens de lire leur court résumé : il parle de subversivité. je trouve le terme un peu exagéré. C'est gentillement insolent mais pas subversif.
SupprimerIl y a beaucoup de livres sur cette période mais celui là semble différent je note .
RépondreSupprimerIl est réussi et ce n'était pas gagné d'avance.
SupprimerMalgré le titre, ça m'attire beaucoup... :-)
RépondreSupprimerTu n'aimes pas Mozart ?
SupprimerSeconde guerre mondiale et musique classique, pas du tout mon truc ça. Même si c'est réjouissant, je préfère faire l'impasse^^
RépondreSupprimerPas de problème, je n'ai pas réussi à te convaincre, tant pis. Je ferai mieux la prochaine fois.
SupprimerApparemment une réussite pour un premier bouquin mais je ne connais pas.
RépondreSupprimerBon weekend et à bientôt. Je pars lundi en espérant trouver le soleil mais j'ai des doutes!
Je te souhaite un bon repos et du soleil, du soleil !
SupprimerLe thème ne m'attire pas. Je passe, même si Mozart plane au-dessus des pages...
RépondreSupprimerL'histoire n'est pas complètement sombre mais je comprends ton appréhension et surtout le manque d'attrait. Bises (j'aurai essayé !)
SupprimerIl me le faut ! Il me le faut ! Il me le faut !
RépondreSupprimerTout me tente dans ce livre et sans ton avis, je serais peut-être passé à côté de cette pépite ! Alors Merci !
Merci à toi, Malorie, de ta confiance. Je pense que tu l'iameras.
Supprimeril me tente bien celui-ci, je note!
RépondreSupprimerJe pense qu'il pourrait te plaire.
SupprimerAlors, ça c'est rigolo !!! On a presque des avis contraires sur tout ... Tu parles de l'arrière plan historique comme très présent, d'un Otto attachant et actif, alors que je l'ai trouvé roboratif et poussièreux ... Je dis amusant parce que souvent, je suis pleinement d'accord avec tes avis ( quand je connais les livres, bien sûr), ce n'est pourtant pas un livre qui a fait polémique, plutôt l'unanimité ! Mon avis n'est d'ailleurs que tiède.
RépondreSupprimeron peut avoir une approche différente su cette œuvre : ce n'est pas gênant au contraire d'ailleurs. Bisous (je rajoute le lien vers ton avis)
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