Un titre moins inspiré (même si le contenu l'explique), voici le second roman de Pierre Szalowski, auteur de l'intéressant Le froid modifie la trajectoire des poissons. J'ai une première fois abandonné cet ouvrage puis les défis de Denis et Fabienne et de Nadael m'ont motivée à poursuivre. Résultat : Mais qu'est-ce que tu fais là, tout seul ? frôle la catastrophe littéraire.
Martin Ladouceur porte un patronyme à l'exact opposé de son comportement en société. Ce noceur invétéré, hockeyeur autant renommé pour ses frasques hors du terrain que ses passes décisives, se trouve le soir du réveillon dans un hôtel de luxe, seul face à lui-même... enfin, pas vraiment : un personnel en effectif réduit surveille ses faits et gestes et accessoirement sa consommation d'alcool, dopant naturel de son agressivité matérielle. Martin Ladouceur s'ennuie donc en cette soirée à Montréal, malgré les bons soins prodigués par la femme de chambre Louise, le concierge Maxime, le groom Charles-David et le taxi Pierre-Léon. Même, revoir son vieux pote Georges d'Amour, alias Labarre, devient compliqué. Bref, la sinistrose le guette et ce n'est pas l'arrivée d'un ange-gardien improbable qui va changer la donne... quoique ?
Ce livre aurait pu être génial, ou du moins aussi bon que le premier avec des thèmes suffisamment universels et consensuels : une gentille histoire avec tout plein de bons sentiments, l'apprentissage de l'âge adulte, l'art de la réconciliation avec soi-même et avec ses proches, la paternité, la vie à deux.
Mais très vite se sontposées imposées des difficultés de digestion littéraire :
1) un comique de répétition étouffant : le mot tabernacle répété un nombre incalculable de fois (soit l'auteur insiste sur sa quebecquitude, soit il a parié avec un copain cette redondance du terme - j'imagine dans ce cas qu'il a gagné), les gesticulations exaspérantes du concierge Maxime (les tics de Louis de Funès paraissent de gentilles mimiques à côté) et les dialogues entre ce dernier et Martin. Bref du lourd, du très lourd.
2) un textetrop très bavard : sur les 255 pages, au moins 70 sont inutiles. Il faut savoir épurer les dialogues et les scènes, les terminer aussi. Là, le brin de ménage ne s'est pas fait : le comble pour un hôtel !
3) une mise-en-route trop tardive, lié au 2). C'est regrettable car à force de noyer l'intrigue, on perd le fil et... le lecteur/la lectrice... surtout que la fin remarquable méritait un corpus plus allégé et direct.
4) le passé du héros ne semble pas assez instruit, son présent l'est trop par des anecdotes secondaires : un différentiel qui déséquilibre l'histoire et balance l'explication finale de manière brutale.
Juste un cri : où sont passés l'humour intelligent et la finesse analytique de Le froid modifie la trajectoire des poissons ?
Même, le nounours de la couverture de Mais qu'est-ce que tu fais là, tout seul ? cache ses yeux pour masquer ses larmes : parfois, il y a des détails qui ne trompent pas !
Éditions Héloïse d'Ormesson
emprunté à la bibliothèque
avis : Jostein, Carnet de lecture, Hélène
Rentrée littéraire 2012
et un de plus pour les challenges de Denis et Fabienne et de Nadael
Ce livre aurait pu être génial, ou du moins aussi bon que le premier avec des thèmes suffisamment universels et consensuels : une gentille histoire avec tout plein de bons sentiments, l'apprentissage de l'âge adulte, l'art de la réconciliation avec soi-même et avec ses proches, la paternité, la vie à deux.
Mais très vite se sont
1) un comique de répétition étouffant : le mot tabernacle répété un nombre incalculable de fois (soit l'auteur insiste sur sa quebecquitude, soit il a parié avec un copain cette redondance du terme - j'imagine dans ce cas qu'il a gagné), les gesticulations exaspérantes du concierge Maxime (les tics de Louis de Funès paraissent de gentilles mimiques à côté) et les dialogues entre ce dernier et Martin. Bref du lourd, du très lourd.
2) un texte
3) une mise-en-route trop tardive, lié au 2). C'est regrettable car à force de noyer l'intrigue, on perd le fil et... le lecteur/la lectrice... surtout que la fin remarquable méritait un corpus plus allégé et direct.
4) le passé du héros ne semble pas assez instruit, son présent l'est trop par des anecdotes secondaires : un différentiel qui déséquilibre l'histoire et balance l'explication finale de manière brutale.
Juste un cri : où sont passés l'humour intelligent et la finesse analytique de Le froid modifie la trajectoire des poissons ?
Même, le nounours de la couverture de Mais qu'est-ce que tu fais là, tout seul ? cache ses yeux pour masquer ses larmes : parfois, il y a des détails qui ne trompent pas !
Éditions Héloïse d'Ormesson
emprunté à la bibliothèque
avis : Jostein, Carnet de lecture, Hélène
Rentrée littéraire 2012
et un de plus pour les challenges de Denis et Fabienne et de Nadael
Un de moins à noter, oserais-je dire que c'est une bonne nouvelle ? Dommage pour l'auteur, ce n'est pas toujours facile, le virage du deuxième roman...
RépondreSupprimerNon, il est allé trop dans la surenchère, c'est mon principal reproche. Il a perdu en simplicité et c'est vraiment dommage.
SupprimerJ'adore ton billet plein d'humour et d'arguments. Mais j'ai toujours envie de lire son premier roman.
RépondreSupprimeret tu as raison de garder cette envie car pour une mathématicienne, il est assez réjouissant d'entendre parler de topologie.. je te laisse découvrir le moment.
SupprimerTon billet est excellent ! Mais ce livre... jamais de la vie ! :))
RépondreSupprimerBisous et bon dimanche !
Je te conseille Le froid modifie la trajectoire des poissons. Bises et bon dimanche, ma Comète.
SupprimerQuand on connait le parcours du combattant pour éditer un livre, on se demande comment certains parviennent jusqu'à nous ????
RépondreSupprimerCet auteur est sympa, son premier roman chouette et cette histoire aurait pu être géniale si les différents points que j'ai analysés avaient été mieux traités. Après, pas mal de contributeurs de Libfly ont aimé ce livre.... moi, nettement moins !
Supprimerouch... on est raccord cette semaine :)
RépondreSupprimeroui, complètement : tu ne peux pas savoir combien ton article m'a fait du bien ! bises
Supprimer"Frôle la catastrophe littéraire", j'adore ! Mais bon, pas tentée par le roman en revanche.
RépondreSupprimeroui, il faut dire que j'ai tout fait pour.
SupprimerBon, alors je vais t'écouter bien sagement... en passant mon chemin!
RépondreSupprimerJe te laisse vaquer tranquillement.
SupprimerQuand je lis en début de billet que l'on frôle la catastrophe littéraire, je sais d'avance que je vais me régaler à te lire. Pas manqué^^
RépondreSupprimerMerci, Jérôme. Je t'embrasse.
SupprimerTiens je crois qu'il faut que je fasse un carnet "A ne pas lire" pour ne pas oublier :lol:
RépondreSupprimerJe passe donc mon chemin sur ce livre ;)
Bonne soirée bises
Tu as le droit d'aimer : mon avis fait partie des rares négativement émis sur ce roman. Je m'endurcis visiblement mais je reconnais avoir abandonné la lecture (un acte rare chez moi) puis l'avoir reprise.
SupprimerDommage pour lui! Il avait peut-être épuisé son capital imaginaire dès son premier roman !
RépondreSupprimerje ne pense pas qu'il ait tout donné mais m'a paru assez paresseux sur ce coup-là.
SupprimerTon article est très drôle et tu as beaucoup d'humour, ce que moi je ne sais pas faire.
RépondreSupprimermais si, tu peux le faire et même mieux ! Je te remercie.
SupprimerAh on est content quand il n'y a pas de tentation à noter...
RépondreSupprimersurtout toi, en ce moment, avec les livres du prix dont on taira le nom... Bises
SupprimerLe froid modifie la trajectoire... est dans ma PAL (enfin, je pense !!) mais, à la lecture de ta chronique, je ne jouerai pas au nounours !
RépondreSupprimermême pas une envie de retour en enfance, flûte alors !
SupprimerLe 1er roman était sympathique mais pas d'une grande qualité littéraire, dommage que ce 2è roman ne soit pas dans la même veine...
RépondreSupprimeril est possible qu'on me trouve dur mais pour l'instant je ne retire rien de mes écrits.
SupprimerEffectivement, un roman très gentillet avec de nombreux écueils ! Pas très concluant pour moi... Je "n'ai pas lu "le froid.." ça vaut le coup ?
RépondreSupprimerDisons que j'ai préféré (ou étais dans de meilleures conditions) le premier au deuxième (je n'ose dire second).
SupprimerToujours un plaisir de te lire Philisine...même quand toi, justement, tu n'en as pas éprouvé!!
RépondreSupprimermerci, Sophie, infiniment.
SupprimerMerci ,pour ton gentil passage chez moi ......
RépondreSupprimerBisous du lundi et bonne semaine .
Maman mule
Bonne semaine également et si je suis passée chez toi, c'était pour te montrer mon soutien car nous pouvons tous et toutes connaître la mésaventure que tu as dû endurer . Je ne remercierai jamais assez Aifelle de l'avoir expliqué.
SupprimerC'est ce que je crains avec les challenges : devoir lire un livre qui m'ennuie totalement ! Bravo pour ton courage !
RépondreSupprimeroui, tu as raison sur ce point : je dois apprendre à abandonner ! bises
SupprimerLe virage du deuxième roman (ou second, sait-on jamais...) est souvent difficile à négocier).
RépondreSupprimeroui, tu as raison et j'étais en attente de mieux, je pense.
SupprimerPour garder le bon souvenir de son premier roman j'éviterai celui là. merci pour l'info
RépondreSupprimerPeut-être que tu l'aimeras comme Jostein par exemple. Bises
SupprimerLe premier déjà à l'époque ne m'a jamais vraiment tentée, je ne sais pas pourquoi, donc je m'abstiendrai pour celui-ci ! Dommage, la couverture était choupinette ! :)
RépondreSupprimerLe premier est vraiment sympa, l'histoire est chouette. Là, l'écriture ne m'a pas plu et je suis passée à côté de l'intrigue. Trop de bavardages, de détails, un récit étouffé.
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