La confusion des peines - Laurence Tardieu ***

Bon, alors comment dire ? Je vais passer pour une rabat-joie mais je ne peux pas dire que j'ai détesté ce livre, ni que je l'ai aimé sans commune mesure, ni qu'il me laisse complètement indifférente. J'ai même eu un mal fou à l'évaluer, hésitant entre le ** (trop dur) et le ***(trop gentil si on regarde la plume). La confusion des peines (magnifique titre qui mériterait, à lui tout seul, un *****) résume une lettre adressée à son père par Laurence, la narratrice et certainement l'auteure (tant leurs histoires personnelles paraissent similaires, objet propre à l'autofiction) : lettre d'amour où s'expriment une grosse colère sur les silences paternels imposés, une effusion des sentiments, une exaspération face à une réalité non avouée, celle d'une peine de prison en semi-liberté de 6 mois de ce père tant aimé, effectuée pendant l'agonie de sa femme et mère de Laurence. Peine carcérale d'un côté, peine de cœur certainement des deux côtés, âmes en peine de ne pas communiquer, de ne pas expliquer l'inavouable, de tout taire. 


Si ce livre représente une délivrance et un affranchissement pour Laurence Tardieu (de «fille de» , elle s'autorise à devenir femme) , le peu d'anecdotes qu'il recèle m'a gênée : le récit s'est régulièrement positionné sur les ressentis de douleur de l'auteure. Malgré un regard très incisif avec des formules chocs et efficaces (concernant le milieu carcéral, le snobisme du XVIème arrondissement de Paris), le récit tourne continuellement en boucle autour d'un même thème (et en devient lassant) : Papa, tu ne m'as rien dit, tu ne me dis rien, on se ressemble mais pas tant que cela et je souffre (ce que je peux largement comprendre). Malheureusement, les personnes taiseuses n'ont pas toujours conscience des questions auxquelles elles ne pourront de toute façon pas répondre et ce, malgré un livre, qui leur était destiné (plus qu'à nous d'ailleurs...d'où ma remarque de début d'avis). 

Éditions Stock 

emprunté à ma biblio chérie

évasion musicale: Endless Love (ici très joliment reprise par feu Luther Vandross et Mariah Carey) 

2 commentaires:

  1. C'est tout à fait le genre de littérature que je n'aime pas trop lire...

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  2. On peut ressentir un côté intrusif déplaisant mais il faut reconnaître que ce livre se lit d'un traite. Pour ceux/ celles qui le souhaitent ...

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