J'ai été extrêmement déçue par ce roman et cette idée reste incroyablement difficile à admettre car j'aurais tellement voulu adhérer à l'histoire.
Bon, le synopsis que tout le monde connaît bien : un petit garçon de neuf ans, orphelin récent de père, trouve un jour en haut du dressing paternel, un vase bleu avec à l'intérieur une enveloppe au nom de Black et cachant comme trésor une clé. Tel un sujet freudien et doté d'une grande intelligence, Oskar Schell va sillonner New-York à la recherche de la serrure correspondante ! La description de sa quête est entrecoupée des lettres de deux personnages : celle d'un homme muet Thomas, doué en sculptures, s'adressant à son enfant bientôt à naître en 1963 et celle de la grand-mère d'Oskar relatant l'histoire familiale et en particulier le couple qu'elle a formé avec son mari, un homme que le petit garçon n'a jamais connu.
On peut sans problème admirer l'énorme travail de préparation et de rédaction de Jonathan Safran Foer : une narration, implacable et logique, originale dans sa construction et sa typographie (usage de nombreuses photographies, espaces délibérés pour marquer le personnage de la grand-mère, emploi assez lourd d'adverbes pour annoncer notre petit héros, une phrase par page pour Thomas, une main tatouée de Thomas avec le OUI ou le NON rappelée en couverture ...), un abord subtil des désastres humains et psychiques qu'ont générés les attentats du 11 septembre 2001 et la destruction de la ville de Dresde le 13 février 1945 sur les familles de victimes, un livre-mémoire à sa façon.
Mais je regrette vraiment le style trop bavard : soit l'auteur original manque de lyrisme, soit la traduction souffre de ses deux auteurs ? Pourquoi affubler un garçon surdoué d'un langage lourd et exagéré, qu'il ne possèderait pas de toute façon ? J'ai eu aussi beaucoup de mal à cerner la grand-mère d'Oskar, la représentant comme «dissociée» tellement les deux facettes de sa personnalité (celle qu'elle montre dans ses écrits et celle qu'elle présente devant Oskar) semblent éloignées (au point de la considérer parfois comme deux personnages distincts).
Indéniablement, Extrêmement fort et incroyablement près est une œuvre intéressante et riche. De là à dire qu'elle est majeure ? Je n'en suis pas intimement convaincue.
Traduction de Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso
Éditions Points / Éditions de l'Olivier
à ma maison
Bande-annonce de l'adaptation cinématographique du livre (sortie prévue fin février 2012)
J'ai souvent eu envie de le lire et je ne me suis jamais lancée, peur d'être déçue...
RépondreSupprimerSi tu as envie de le lire, vas-y ! Tu ne perdras pas ton temps car malgré certains défauts, ce roman raconte une jolie histoire d'un petit garçon qui apprend à s'affranchir de son passé bien douloureux.
RépondreSupprimer