L'avantage de tenir un blog réside dans l'échange possible avec d'autres lectrices/ lecteurs et les belles rencontres. ainsi faites. Celle avec Une Comète en fait partie. Aussi, j'ai eu l'occasion de découvrir son livre secret et de l'apprécier à sa juste valeur : il s'agit Crimes exemplaires de Max Aub (tiens, vous le saviez déjà : comment-est-ce possible ?).
Max Aub a pensé et rédigé les mille et une excuses possibles et inimaginables qu'un(e) auteur(e) d'homicide volontaire peut énoncer devant le juge ou les agents venus l'arrêter pour justifier de son acte ou du moins l'excuser. Sous le côté sombre (on parle de meurtre humain tout de même) de ces confessions, on rit et on sourit face aux raisons annoncées, aux excuses bidons, au manque incroyable de responsabilité (la meilleure défense pour ces criminels en herbe restant la victimisation du style « à peine coupables mais non responsables») et à cette mauvaise foi tangible : on savoure ces moments de lecture délicieux comme cette fameuse page 57 où peu de mots suffisent à dire TOUT !
«Il m'avait mis un morceau de glace dans le dos. Le moins que je puisse faire était de le refroidir»
(Que rajouter de plus : l'art du minimum dans toute sa splendeur et résolument inclassable !)
(Que rajouter de plus : l'art du minimum dans toute sa splendeur et résolument inclassable !)
ou bien
«Comment peut-on m'accuser de l'avoir tué alors que j'avais oublié que mon pistolet était chargé ? Tout le monde sait que je n'ai pas de mémoire. Alors maintenant on va dire que c'est ma faute ? Ça, c'est un comble ! »
(où un trouble de la mémoire devient le nec plus ultra en termes de défense juridique)
(où un trouble de la mémoire devient le nec plus ultra en termes de défense juridique)
Des points communs entre ces meurtriers : une exaspération excessive, une impatience délirante, une impulsion dévastatrice, une folie douce et lancinante et surtout un honneur pitoyable. En préface de cette édition, se trouve une note intéressante de l'éditeur replaçant les difficultés de diffusion en France et l'itinéraire de l'auteur né en France de père allemand et de mère française, réfugié en Espagne puis au Mexique pour éviter les arrestations sommaires de mon cher pays : très porté politiquement vers l'aile gauche anarchiste, cet attaché culturel à l'ambassade d'Espagne n'a pas longtemps plu aux autorités vichystes. Tout au long de sa vie, il a composé ses œuvres en espagnol ! Du coup, je l'ai classé dans les catégories Espagne et Mexique (certaines chroniques me paraissent très inspirées de l'ambiance d'Amérique centrale). Voilà, tout est dit et tout reste à lire.
Mille mercis à Une Comète pour cette belle découverte.
Traduction subtile de Danièle Guibbert.
Éditions Phébus libretto
et de 4/au moins 1 pour le challenge Voisins Voisines d'Anne
Coucou Phili. Je suis ravie que tu aies aimé ce petit livre et je trouve ton analyse très intéressante. Merci à toi :-)
RépondreSupprimerJ'ai récupéré "Cannisses" et je te l'envoie quand tu veux. Bisous
Merci, jolie Comète. Je te contacte de suite pour Cannisses et merci encore pour avoir permis cette belle rencontre.
SupprimerSur Wikipedia il est classé auteur espagnol par l'exil. Allez, tu peux laisser le logo !!
RépondreSupprimerOui, Chef ! Merci, Chef ! Tout de suite, Chef ! bises
SupprimerOui, c'est une lecture qui semble savoureuse.
RépondreSupprimerCrimes délicieux aurait été un bon titre mais celui choisi reste meilleur !
SupprimerJe découvre cet auteur grâce à toi et ça semble très intéressant et drôle aussi. Bonne semaine.
RépondreSupprimerJe renvoie les remerciements à Une Comète qui a permis cette rencontre. Bises et bonne semaine aussi !
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