Une petite lecture commune avec Adalana, Zazy, Miss Leo, Sharon, Hélène Choco, Malika et Shelbylee avant les vacances et me voilà toute énervée. Je vous rassure, mes copines n'y sont pour rien, les copies de bac non plus. Non, je me tournerais vers la Finlande pour y découvrir l'auteure de mon courroux. Vous avez deviné ? et oui, Sofi Oksanen !
Anna souffre de graves problèmes alimentaires (boulimie et anorexie) qu'elle raccourcit en boulimarexie. Katariina vit un déni, quant à elle, des difficultés identitaires rencontrées. Entre elles deux, subsiste un lien plus profond qu'il n'y paraît (oubliez la quatrième de couverture de cette édition, qui vous sabre une bonne partie des découvertes). Nous sommes en Finlande en 1970, en Estonie en 1950 et puis entre les deux pays.
Comme il est difficile d'évaluer correctement ce livre, sans souffrir de complaisance ou de rancœur. Si je me restreignais à la problématique historique présentée par les relations familiales, très clairement je noterais *****. Malheureusement, l'autre moitié des courts chapîtres s'apparente au quotidien d'Anna, personnage complètement bâclé, et ne sera affectée que de *.
Moralité : on procède à la moyenne *** (qui ne signifie rien ici).
Je ne comprends pas non plus comment un tel livre a pu sortir sans relecture et sans amendement, comment on a pu laisser gâcher des moments si importants, parfaitement décrits sur la vie en Estonie, la période stalinienne, le quotidien misérable des survivants et des exilés en Sibérie, par une plate répétition des troubles gastriques d'Anna. Là, quelque chose m'échappe. Peut-être tenait-il à coeur à Sofi Oksanen de discutailler sur l'anorexie et la boulimie en long, en large et en travers au risque de perdre son lectorat ? (n'est-ce pas, Malika et Hélène Choco). Mais il aurait fallu davantage condenser le propos (juste d'ailleurs) et l'amener plus rapidement à une finalité historique familiale ; les explications sont données en dernières pages, balancées au lieu d'être détaillées (contrairement au modus opérandi de la malade, décrit en infimes détails sordides) car là résidait un trésor, enfoui et mal approché. Tous les thèmes abordés restent saisissants d'honnêteté et leur vérité historique ne peut pas être contredite : la difficulté d'appartenir à deux mondes diamétralement opposés, le entre deux cultures, l'impossibilité d'assumer un présent sous peine de représailles et de tension, la notion d'identité, la difficulté d'aimer sereinement, la peur, la mort, l'amour, les trahisons multiples et variées, la transmission (des secrets de famille, du mal manger, du champ linguisitique...). Et puis : ce qui est tu, réapparaîtra sous une autre forme, sous une autre période.
Voilà Les vaches de Staline aurait pu devenir un très grand livre comme l'est Purge mais malgré ses nombreux défauts non corrigés, d'ores et déjà il inscrit son auteure parmi les écrivaines majeures de notre ère.
Traduction de Sébastien Cagnoli
Collection La Cosmopolite - Éditions Stock
Je vous laisse découvrir les avis de mes copines, citées en en-tête d'article, en cliquant sur leur pseudo (pour Hélène Choco, toujours rien à l'horizon).
et un de plus pour les challenges Littérature au féminin d'Anis, Voisins Voisines et Premier roman d'Anne et Littératures nordiques de Myiuki
Pour moi, l'avis paraîtra sans doute cet après-midi. Je sèche lamentablement pour l'écrire, afin de ne pas être trop explosive.
RépondreSupprimerIl est très bien, ton article. Grosses bises !
SupprimerMerci pour cette LC. Dommage que le livre n'ait pas été à la hauteur de Purge. Profites-bien de tes vacances ! Bises.
RépondreSupprimerJe suis quand même contente de l'avoir lu et surtout avec vous ! bises et merci pour le partage.
SupprimerJe suis bien moins énervée que toi ! ;-) Je suis cependant d'accord avec ce que tu écris. Encore merci pour l'organisation de cette LC (sans aucun sarcasme).
RépondreSupprimerOui, ton article repositionne bien l’œuvre dans son ensemble. Gros bisous et merci pour tout (tu vois, je me suis calmée : les vacances, rien de tel !)
SupprimerLe livre a été écrit avant "Purge", mais publié après en France, vu le succès de "Purge".
RépondreSupprimerJe l'ai moins aimé moi aussi ..., mais Purge était tellement excellent !
Oui, on sent le plan marketing derrière et je rejoins aussi l'avis de Nina (en dessous). Bises et merci de ta visite.
SupprimerJe n'ai pas apprécié "Purge" alors un livre sur les troubles gastriques, non merci...
RépondreSupprimerOh là là, si tu n'as pas aimé Purge, je pense en effet qu'il te faut éviter Les vaches ! Bises
SupprimerAu final, j'ai pu publier le jour même ! Je suis entièrement d'accord avec toi sur l'intérêt des aspects historiques, par opposition à l'ennui liés aux problèmes alimentaires de l'héroïne.
RépondreSupprimerOui, je crois qu'on se retrouve un peu toutes sur ces points. Quel dommage que Sofi ait noyé son récit à ce point-là.
Supprimercc
RépondreSupprimerje découvre votre lecture commune, j'avoue que le titre et la taille du livre ne m'avaient pas attiré, les commentaires que vous en faites ne sont pas encourageants. donc j'oublie les vaches je vais peut être noter Purge qui semble faire l'unanimité .
bonne soirée
evalire
Oui, Purge est très très bien et quelque part indispensable à lire.
SupprimerOuf, je ne regrette pas d'y avoir échappé ! Je trouve ton billet remarquable. Bisous
RépondreSupprimerMerci, ma Comète préférée. Bonnes vacances à toi.
Supprimerje préfère "Purge"...
RépondreSupprimerI do too !
SupprimerIl reste tout de même un sacré témoignage sur l'exil, la peur de la dénonciation, le déni....
RépondreSupprimerMerci de m'avoir fait participer à cette LC, je suis prête à recommencer
Merci à toi pour ton si bel article. Merci aussi pour cette LC qui n'existerait sans vos participations à toutes. Je réfléchis à d'autres titres pour LC (dont un qui concerne Syl). Bises
SupprimerJ'aime bien tes arguments ! Ce livre continue à m'intéresser, malgré tout... il est à la bibliothèque mais ce ne sera pas une priorité !
RépondreSupprimerJe pense qu'il pourrait te convenir pour certains thèmques qu'il dégage. Il est possible que la boulimarexie te dégoûte un peu, également. A voir pour te faire ta propre opinion.
SupprimerC'était une grosse LC, je crois que toutes les autres ont été déçues, je l'ai carrément retiré de ma LàL... Purge - que j'ai beaucoup aimé - me suffit. Bonne semaine.
RépondreSupprimerBon, je sens que l'éditeur va apprécier cette LC et il aura qu'à s'en prendre à lui-même (bon, cela dit, cette LC arrive après au moins deux années complètes de parution, donc on peut dire que le business a été établi dans les règles du "pas d'art").
SupprimerJe lirai plutôt Purge.
RépondreSupprimerJe pense que c'est une saine décision.
SupprimerC'est effectivement un roman qu'il n'est pas indispensable de lire, et qui fait de l'ombre malgré tout au très bon "Purge" !
RépondreSupprimerExact : tu le résumes parfaitement !
SupprimerJ'ai lu "Purge" et j'ai su que "les vaches de Staline" n'était pas un livre abouti mais comme "Purge" a eu un énorme succès l'éditeur a décidé de l'éditer en France. Je ne sais pas si l'affaire a été si productive que ça parce que très vite avec les critiques et le bouche à oreilles on a su que ce livre avait les faiblesses d'un 1er roman. C'est de toute manière une écrivaine à suivre, on va attendre le prochain qui sera sûrement excellent si il est de la dimension de Purge.
RépondreSupprimerMerci, Nina pour toutes ces précisions. Bises.
SupprimerBonjour Philisine Cave, j'avais apprécié Purge (mais sans plus). Je passe pour Les vaches de Staline: le sujet ne me passionne pas plus que cela. J'attends le prochain. Bonne journée.
RépondreSupprimerJe vais continuer à lire Sofi mais je la sens très portée sur la vie de deux sœurs antagonistes (l'une résistante et l'autre collaboratrice) et sur l'identité (malmenée par l'exil). Ces thèmes sont apparus dans les deux livres. Reste à voir si elle sait s'en dégager.
Supprimerj'ai beaucoup aimé purge lu récemment pour le le jury du livre de poche 2012. Il sera dans la dernière sélection à voter fin août. Je lirai sans doute ce livre aussi
RépondreSupprimerEt j'attendrai avec impatience ton avis. Bises
Supprimer