Harpagon, sexagénaire bien tassé, n'a qu'un amour dans la vie : l'argent ! Son argent et celui des autres (quand ce personnage se prête au rôle d'usurier). Rien ne lui importe plus que sa cassette (son coffre au trésor de dix mille écus), pas même le devenir de ses enfants sauf celui qu'il leur réserve : à sa fille Élise, une hyménée avec le vieux mais riche Anselme ; à lui-même, un mariage peu coûteux avec la charmante Mariane, accessoirement amoureuse de son fils Cléante. Sa pingrerie amène son entourage à diverses entourloupes pour récupérer quelques subsides pécules avec plutôt un manque de réussite car le bougre reste sacrément coriace à libérer sa bourse.
Cette pièce vaut sa lecture pour son personnage principal exceptionnel : rares sont les fois où Molière arrive à décrire si justement son héros, sans moquerie, sans fanfaronnades, avec ce talent certain de montrer les travers de sa nature. Harpagon devient bête en raison de son avarice, vit dans un autre monde que celui de ses contemporains, confond sa fille avec une cassette, montre sa malhonnêteté lors de gages, mais sait fuir et protéger son précieux trésor lorsqu'il s'agit de l'alléger ! Concernant l'argent, l'Avare ne lâche rien : il possède cette faculté à discerner rapidement les malversations le concernant, une sorte d'intelligence financière : résultat, peu arrivent à lui faire cracher lâcher le morceau et ce n'est pas Monsieur Jacques (à la fois cuisinier et palefrenier) qui me contredira (les menus sont composés en fonction de leur teneur gustative pécuniaire, les chevaux épuisés et suremployés). Les intrigants (Frosine, La Flèche, Valère) butent sur une montagne ; ses enfants Cléante et Élise désespèrent d'épouser leur bienaimé(e), Mariane pour Cléante, Valère pour Élise ; les employés survivent aux conditions vestimentaires insalubres. Tout se tient jusqu'à la fin où le théâtre de Molière reste bien celui des coïncidences (à mon regret, ici, mais comment aurait-il pu dénouer cet imbroglio familial, telle est la question ?). Le ton est léger, les dialogues souvent drôles (avec cette morale toute harpagonienne : ce qui ne coûte pas, rapporte !), un bon moment de lecture que voilà.
Éditions Le Livre de Poche
Ouh le beau classique que voila. Mon Molière préféré et un personnage tout simplement inoubliable !
RépondreSupprimerCe n'est pas mon Molière préféré mais assurément Harpagon reste mon personnage préféré chez Molière.
SupprimerJ'ai bien aimé la version avec De Funès.
RépondreSupprimeravec ses nombreuses mimiques et tics. Bises
SupprimerMerci pour tes participations !
RépondreSupprimerL'avare est malheureusement devenu une comédie impossible à faire étudier à mes élèves. Quitte à "les faire souffrir", je leur fais étudier Le Cid.
Je préfère Le Cid à L'Avare concernant l'intrigue.
Supprimerj'aime également beaucoup l'avare même si Molière n'est pas mon auteur favoris de cette époque.
RépondreSupprimeroui, je comprends. J'aime Corneille et certains très bons Molière (Les fourberies deScapin, Les femmes savantes et L'Avare).
SupprimerC'est vrai qu'il y a des répliques vraiment très drôles dans cette pièce!
RépondreSupprimerdes joutes verbales exceptionnelles, oui assurément.
SupprimerJ'aime cette pièce ! en grande partie pour Louis de Funès !!! Film vu au ciné lorsque j'étais gamine. J'aime aussi "Les fourberies de Scapin"...
RépondreSupprimerJ'aime cette pièce pour son texte et son héros. Je te rejoins sur les Fourberies, très bonnes également.
SupprimerOui alors moi cette lecture ça fait un baille !!!! :lol: je ne m'en souviens pas bien depuis le temps :D faudrait que je la relise ;) bonne soirée
RépondreSupprimercomme tu veux, Miss Laure. les challenges sont aussi là pour cela, pour nous permettre de défricher le registre classique.
SupprimerLu vu, relu, revu et rerelu, et rerevu et....je crois que malgré le génie de Molière l'Avare restera pour un temps ignoré de moi. Chef d’œuvre bien sûr, émouvant aussi.
RépondreSupprimerTu l'as assez essoré, laisse-le poser maintenant !
SupprimerRevu récemment en compagnie de mon petit fils en quatrième qui cherchait des idées pour ajouter une scène ...Ah ces profs! non j'ai pris du plaisir à me remettre dans cette ambiance avec lui.
RépondreSupprimerCelle avec la cassette et Elise est fabuleuse.
SupprimerRetour aux fondamentaux... ça fait du bien de temps en temps !
RépondreSupprimerJe t'embrasse :))
C'est vrai que le challenge d'Eimelle permet tranquillement de les revisiter et j'aime bien
SupprimerUn beau souvenir de lecture, ce classique.
RépondreSupprimerCe n'est pas mon préféré de Molière mais Harpagon est vraiment très réussi.
SupprimerSe livre et tout simplement formidable et bien publié pas Molière.Merci le créateur de se livre , et qui est d'une beauté formidable et très bien joué.
SupprimerMerci
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