1) Si j'étais un personnage masculin
sans contestation possible, William Stoner, héros extra et ordinaire de John Williams, digne héritier de la chanson des Innocents, autodidacte universitaire amoureux des mots, pourfendeur des petites mesquineries et autres entourloupes fréquentes dans ce milieu très fermé de l'intérieur (savamment nourri de belles broderies éloquentes au contenu pompeux et insipide). Stoner, un homme courage que la félicité conjugale n'approchera pas, méritait bien ce bel ouvrage à l'écriture simple et efficace et un auteur si respectueux envers sa créature. Un regret toutefois concernant cette édition, un détail qui m'a choquée (tout comme mon A. lorsque je lui ai présenté la première de couverture) : le nom de la traductrice (Anna Gavalda) est plus prononcé que celui de l'auteur (j'admire le travail remarquable des traducteurs mais selon moi, la création l'emporte sur la reformulation, ce qui ne semble pas le point de vue des éditions J'ai lu dans ce cas présent, peut-être par souci de vendre ?)
mille mercis à Une Comète pour ce cadeau précieux
2) Si j'étais un souvenir
un de ceux délivrés par Amandine Dhée dans Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de bain. Pas simple de se construire dans une famille éclatée, d'avouer ses sentiments les plus intimes aux êtres chers sans les froisser (un monde où tout est tu et dissolu), d'assumer son métier d'artiste (une fonction si éloignée du milieu socioculturel originel). Avec des mots qui font mouche, un phrasé écorché et des situations qui touchent, Amandine Dhée arrive à l'essentiel : celui de rendre universel son récit tout personnel !
Éditions La Contre Allée
mille mercis à Clara pour le prêt de ce texte émouvant.
3) Si j'étais une relation
celle qu'a entretenue Geneviève Brisac avec son père lors de la fameuse dernière année. Avec discernement, attention et parfois rage, l'auteure traverse tous les sentiments inhérents à cette période tendue où chacun souhaite donner un peu d'immortalité à l'être aimé, décrit les hôpitaux et autres maisons de convalescence, les petits gestes du quotidien et l'inquiétude du « est-ce que tout va bien ?». Lu il y a quelques mois, ce livre s'adresse à tous un jour ou l'autre (et parfois plus tôt qu'on le pense). Éditions Points
4) Si j'étais un instrument ?
une viole précieuse, celle de Monsieur de Sainte Colombe ou bien d'une de ses filles. Ce serait l'occasion de respirer à nouveau Tous les matins du monde de Pascal Quignard et d'y apercevoir ce coquin de Marin Marais, venu chercher le beurre (l'art du maître musicien) et l'argent du beurre (quelques relations charnelles avec ses filles). Un récit historique, aussi symphonique que le thème principal du livre, tout en délicatesse et en tension. Point d'amertume, juste une vie consacrée à la musique. Éditions Folio
5) Si j'étais une prise de tête ?
très certainement celle que j'ai ressentie en découvrant En attendant Godot de Samuel Beckett. Une œuvre déstructurée, des personnages en déshérence continuelle et en attente d'un personnage inconnu (le fameux Godot) menant des conversations qui n'ont ni queue ni tête, subissant parfois des pauses salvatrices. Samuel Beckett a totalement «libéré» ses personnages. Dire que j'ai pris plaisir à lire cette pièce serait un mensonge, je ne l'ai pas non plus détestée. Je l'ai juste considérée comme objet d'art contemporain avec mon manque de sensibilité en ce domaine. Les éditions de Minuit.
6) Si j'étais une petite coquine ?
Très certainement, Syl qui envoie à chacune de ses swapées, L'âne et le bon dieu d’Éliane Aubert Colombani, un texte savoureux à prendre au premier ou au second degré. Brigida, corse septuagénaire, prie beaucoup et prend bien soin de son âne Job (d'ailleurs que lui fait-elle ?), divague pas mal et voit débarquer en real life sa petite-fille Julie, en pleine rupture amoureuse (bon, ladite Julie se consolera bien vite). Une fresque haute en couleur, agréable à lire et surtout inhabituelle. Un moment savoureux que j'ai su apprécier à sajuste grande valeur. Éditions Albiana
Mille mercis pour ce cadeau réjouissant, Syl !
et l'avis d'Aspho que j'embrasse très fort pour l'occasion.
mille mercis à Une Comète pour ce cadeau précieux
2) Si j'étais un souvenir
un de ceux délivrés par Amandine Dhée dans Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de bain. Pas simple de se construire dans une famille éclatée, d'avouer ses sentiments les plus intimes aux êtres chers sans les froisser (un monde où tout est tu et dissolu), d'assumer son métier d'artiste (une fonction si éloignée du milieu socioculturel originel). Avec des mots qui font mouche, un phrasé écorché et des situations qui touchent, Amandine Dhée arrive à l'essentiel : celui de rendre universel son récit tout personnel !
Éditions La Contre Allée
mille mercis à Clara pour le prêt de ce texte émouvant.
3) Si j'étais une relation
celle qu'a entretenue Geneviève Brisac avec son père lors de la fameuse dernière année. Avec discernement, attention et parfois rage, l'auteure traverse tous les sentiments inhérents à cette période tendue où chacun souhaite donner un peu d'immortalité à l'être aimé, décrit les hôpitaux et autres maisons de convalescence, les petits gestes du quotidien et l'inquiétude du « est-ce que tout va bien ?». Lu il y a quelques mois, ce livre s'adresse à tous un jour ou l'autre (et parfois plus tôt qu'on le pense). Éditions Points
4) Si j'étais un instrument ?
une viole précieuse, celle de Monsieur de Sainte Colombe ou bien d'une de ses filles. Ce serait l'occasion de respirer à nouveau Tous les matins du monde de Pascal Quignard et d'y apercevoir ce coquin de Marin Marais, venu chercher le beurre (l'art du maître musicien) et l'argent du beurre (quelques relations charnelles avec ses filles). Un récit historique, aussi symphonique que le thème principal du livre, tout en délicatesse et en tension. Point d'amertume, juste une vie consacrée à la musique. Éditions Folio
5) Si j'étais une prise de tête ?
très certainement celle que j'ai ressentie en découvrant En attendant Godot de Samuel Beckett. Une œuvre déstructurée, des personnages en déshérence continuelle et en attente d'un personnage inconnu (le fameux Godot) menant des conversations qui n'ont ni queue ni tête, subissant parfois des pauses salvatrices. Samuel Beckett a totalement «libéré» ses personnages. Dire que j'ai pris plaisir à lire cette pièce serait un mensonge, je ne l'ai pas non plus détestée. Je l'ai juste considérée comme objet d'art contemporain avec mon manque de sensibilité en ce domaine. Les éditions de Minuit.
6) Si j'étais une petite coquine ?
Très certainement, Syl qui envoie à chacune de ses swapées, L'âne et le bon dieu d’Éliane Aubert Colombani, un texte savoureux à prendre au premier ou au second degré. Brigida, corse septuagénaire, prie beaucoup et prend bien soin de son âne Job (d'ailleurs que lui fait-elle ?), divague pas mal et voit débarquer en real life sa petite-fille Julie, en pleine rupture amoureuse (bon, ladite Julie se consolera bien vite). Une fresque haute en couleur, agréable à lire et surtout inhabituelle. Un moment savoureux que j'ai su apprécier à sa
Mille mercis pour ce cadeau réjouissant, Syl !
et l'avis d'Aspho que j'embrasse très fort pour l'occasion.
Chouette billet, j'aime beaucoup cet exercice ! :)
RépondreSupprimerMerci, Cuné et bisous.
SupprimerTrès joli portrait !:) je note le dernier !:)
RépondreSupprimerMerci, Cathulu. Bisous
SupprimerTrès sympathique ce portrait chinois. Je retiens le Geneviève Brisac que j'aime beaucoup et que je n'ai pas encore lu et Stoner qui est en bonne place sur ma PAL. Bonne journée Philisine Cave
RépondreSupprimerTu as raison pour le livre de Geneviève Brisac et pour Stoner : ce sont de très bons choix. Bises
SupprimerLe petit livre d'Eliane a la fantaisie qui plaît ! Mais je ne l'offrirais pas à tout le monde... je sélectionne les foldingues...
RépondreSupprimerAllez ! bisous Philisine et sympathique portrait !
La viole est un bel instrument, c'est sensuel.
Alors comme cela, j'ai été choisie ? Je suis heureuse de l'apprendre.
SupprimerLe thème du roman de Geneviève Brizac me tente beaucoup.
RépondreSupprimerTu as raison, c'est un thème important traite avec délicatesse.
SupprimerJ'aime ton portrait chinois qui me fait découvrir un peu plus sur toi et surtout sur tous ces livres que je n'ai pas lus LOL Il faut que je lise celui de Brisac...
RépondreSupprimerGros bisous ma Phili et belle soirée :)
J'ai choisi cet exercice pour parler de ces livres qui attendaient depuis un temps certain leur billet. C'était un moyen comme un autre de les regrouper. Bises
SupprimerBonsoir !
RépondreSupprimerUn portrait chinois très original, beau travail ;-) !
Bonne soirée ! Biz
Bonjour Mademoiselle, bienvenue ! Et bisous.(merci pour le compliment)
Supprimer6 livres d'un coup tu fais fort.Alors pour moi ce sera ,pas de prise de tête,pas douée pour les instruments,une dernière année trop difficile avec mon père pour revenir sur cette période,mais oui à la coquine,aux souvenirs en maillot de bain et à ce personnage masculin William Stoner (j'ajoute ces 3 là à ma LAL dur dur ). Tu es sympa en chinoise
RépondreSupprimerMerci, Evalire, pour ce com : j'espère que tu aimeras les trois sélectionnés.
SupprimerC'est assez original un portrait chinois fait de cette manière. J'ai eu plaisir à le lire.
RépondreSupprimerMerci, Anis et à bientôt .
SupprimerExercice difficile dont tu te sors en beauté (ce qui ne me surprends évidemment pas). Un vrai plaisir à lire, ce billet.
RépondreSupprimerMerci, Jérôme, tes compliments me touchent.
SupprimerEn effet - une belle manière de réduire sa "PAL" et de se portraiter. Je sens que je vais me mettre dans la peau d'un coquin....
RépondreSupprimerJ'aime hâte de découvrir cela ! Bonne journée
SupprimerJ'avais mis ton billet de côté pour le lire en entier, original le portrait chinois et au passage nos PAL peuvent en souffrir un peu. Bon week-end.
RépondreSupprimerJe l'ai fait pour dégonfler ma BAR (billets à rédiger !) ; je lance le concept. Bisous
SupprimerBravo pour ce billet Philisine ! Quel Travail ! Même réflexion que toi quant à la place du traducteur dont j'admire (et envie !) le travail. J'ai compris leur importance en lisant la première traduction de "Walden ou la vie dans les bois" de Thoreau : je n'arrêtais pas de penser "Quel galimatia", jusuq'au moment où j'ai compris qui était le coupable. Mais traduire n'est rout de même pas créer de bout en bout.
RépondreSupprimerAnna Gavalda a fait du bon boulot, a rendu ce texte accessible au lectorat français : elle mérite des éloges. Mais l'hommage revient avant tout à l'auteur John Williams qui a prêté son nom de famille à son héros.
SupprimerJ'aime beaucoup ton billet... très envie de lire les quatre premieres livres présentés.
RépondreSupprimerIls sont très bons avec un énorme coup de cœur pour Stoner !
SupprimerUn chouette portrait chinois, bravo pour tes réponses, et bon weekend.
RépondreSupprimerMerci, Coccinelle : gros bisous et bon dimanche.
SupprimerPas lu beaucoup dans cette liste, mais le Quignard m'a fait un grand effet
RépondreSupprimerC'est un roman sympa, très bien écrit. J'ai toutefois préféré les solidarités mystérieuses.
SupprimerQuel beau personnage que ce Stoner en effet !!!
RépondreSupprimeroui, un homme magnifique avec ses fêlures et ses faiblesses : j'ai aimé faire sa connaissance.
SupprimerPas facile cet exercice ! Bravo ! Je ne connais pas ce fameux Stoner, il va falloir que je remédie à cela !
RépondreSupprimerje t'envie d'avance ! Bises
SupprimerDésolée de venir si tard ma poulette, je suis heureuse que tu aies aimé Stoner, ce livre me tient particulièrement à coeur :)
RépondreSupprimerBISOUS
C'est un bel homme au sens noble du terme que nous avons côtoyé là : merci en tout cas d'avoir permis la rencontre.
SupprimerQuel jloi portrait ! Dire que j'ai offert Stoner à une amie et je ne l'ai pas lu... Mais je le ferai, si toi et ma Comète êtes aussi enthousiastes c'est qu'il y a forcément quelque chose !!! Quant au livre de Geneviève Brisac, no comment, ce ne doit pas être facile de trouver des échos aussi près de ce que l'on ressent ! En attendant Godot ??? Comme toi, tout pareil...
RépondreSupprimerBises ma Phili♥
J'ai lu le livre de Geneviève Brisac en "pleine crise" et ce livre m'a fait du bien : j'ai compris pourquoi ma vie avait perdu un peu de son sens avec les problèmes de santé de mon père (c'est un sentiment naturel qui repositionne la priorité des choses et qu'il faut laisser venir). Pour Stoner, je peux te l'envoyer, si tu le souhaites. Ravie d'avoir les mêmes impressions sur Godot ! Bisous, ma jolie Aspho.
SupprimerJolie façon de parler de ces quelques livres ! Je la retiens, au cas où, un jour. Bises.
RépondreSupprimerJe voulais ces six lectures en un billet et ne souhaitais pas rédiger six billets : le portrait chinois s'est imposé naturellement.
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