Les gens sont les gens - Stéphane Carlier ***

Je vous raconte un peu ma rencontre avec ce livre, avant de vous parler dudit bouquin (si vous voulez passer ce paragraphe, n'hésitez surtout pas !). J'ai offert Les gens sont les gens à une amie qui avait besoin de rigoler un peu. Je l'ai choisi suivant des critères hyper objectifs
1) j'aimais bien la première de couverture *
2) le titre me parlait (par rapport à ma copine) **
3) le pitch présentait une intrigue bien barrée (tout ce qui fallait à mon amie)
[en aparté : * et ** sont des clins d’œil destinés à Emma qui comprendra à quel point ma mère commence à déteindre sur moi ! ]

Bref, ma copine l'a lu, me l'a tendu hier en me déclamant « il faut que tu le lises ! ». 
Ma première impression fut : « la prochaine fois, j'offre des bouquins déjà lus parce que là, je ne vais pas m'en sortir avec une PAL qui gonfle à vue d'oeil ».
Ma seconde impression après la découverte du « truc » avalé en une journée, fut « bon, ben d'un autre côté, je risque dans ce cas, de faire moins de trouvailles et ce serait vraiment dommage

Nicole (la cinquantaine), psychanalyste parisienne, s'ennuie ferme dans sa vie bourgeoise. Ses patients tous barges la rendent limite folle ou du moins neurasthénique, son mari devenu un colocataire fantôme (plus de vie intime depuis au moins sept ans) ne lui apporte guère de réconfort. Après une séance de trop, Nicole part prendre l'air de la campagne le temps d'une journée, en rendant visite à sa quasi-jumelle et ex-voisine Élisabeth. Un petit tour dans une ferme voisine va totalement changer la donne.

Le résumé semble tout à fait raisonnable, ce qui l'est moins est la suite de cette journée. Car aussi bizarre soit cette femme lettrée, Nicole va vivre une sorte de black-out positif. 

Tout est invraisemblable dans ce roman et pourtant la mayonnaise a pris chez moi, parce que justement j'ai conscience de l'impossibilité de cette intrigue dans la vraie vie. Du coup, cette histoire m'a sortie du quotidien pour me plonger dans cet univers sans retenue. Les personnages sont hauts en couleur et absolument peu lisses : tous sont en recherche de légitimité. 
Nicole passe du psychodrame à la femme active et dévouée, Jean-Pierre stoïque voit sa vie se défaire, Bertrand assume tout sans complexe et avec facilité. Il y a des scènes réjouissantes dans Les gens sont les gens (une lapalissade comme titre) : le débarquement de Foufou dans la voiture, la présentation de Foufou à Paris, le retour de Nicole à la table des convives après avoir ostensiblement séché le dîner, les interprétations foireuses de son psy très américanophile etc. 

Rien n'est crédible et pourtant, les protagonistes tous frappadingues évoluent sagement dans cette intrigue complètement barrée (l'épisode américain en est un bel exemple), où un pauvre cochon sorti de l'enfer rural rencontre celui de la grande ville. Stéphane Carlier s'amuse, a conscience d'ouvrir les vannes les plus larges possible : il a construit un roman sympa qui ne prend décidément pas la tête (un comble pour la psychanalyse).

avis : Keisha, Clara, L'Irrégulière,

Éditions Pocket

20 commentaires:

  1. Tu m'as bien fait rire avec ton début d'articles, ça me fait penser à Florence Foresti quand elle se regarde dans la glace le matin et qu'elle dit : Maman ?.... Enfin tu en as conscience.... Hi hi... Merci pour le clin d'oeil :)
    Pour en revenir au livre, il a l'air complètement loufoque, je verrais bien, je le croiserai peut-être un jour. Bises.

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    1. Florence Foresti : tu balances une référence, là ! Je ne possède pas une once de son talent. Quant au livre, il est sympa, ce ne fait pas partie de la grande littérature mais il permet de préparer notre cerveau à des livres plus denses.

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  2. J'aime quand tu "décroches" comme ça dans tes billets!!!

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    1. C'est malin, maintenant quand je décroche, je pense à toi !!!! Bisous

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  3. Je comprends dans quel état d'esprit tu l'as lu, on a tous besoin de ce genre de soupape à un moment ou à un autre, mais j'ai relu le billet de Keisha et je ne suis pas sûre qu'il me conviendrait.

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    1. Passe ton tour si tu ne le sens pas. C'est un livre qu'il faut accueillir sans prétention, vraiment.

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  4. Sans relire mon billet, je sais que la fin m'a parue un peu rapide! Mais j'avais aimé son premier roman Grand amour.

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    1. La fin m'a paru idéale : j'avais un peu peur que l'auteur s'enlise et se complaît avec ses personnages. Il a mis un bon tempo, je trouve, pour son intrigue.

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  5. Et oui ça fait du bien de temps en temps de lire ce type de roman même si l'intrigue est improbable.
    Je note cette lecture anti morosité :)

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  6. Ahah pourquoi pas, en tous cas j'aime beaucoup la couverture !!!

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    1. ah, enfin une qui me comprend !!!! Ta mère ressemble peut-être à la mienne ? Bisous

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  7. Un titre qui parait bien sympathique, à caler en une journée frileuse, je retiens ... L'invraisemblable ne me gêne pas dans un roman, c'est même fait pour cela, souvent, lire, décrocher et aller voir ailleurs ....

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    1. Là, tout est hallucinant et pas crédible. Je pense que l'auteur s'en est moqué (du moins je l'espère parce que sinon, il a de sérieux problèmes de logique). Bisous

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  8. Je ne suis pas très fan de ce genre de roman. Et puis je trouve le titre très moyen ;)

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    1. Oui mais ce titre correspond tout à fait au discours tenu dans cette intrigue. Il y a des remarques amusées sur la psychanalyse (sans méchanceté). Tout est assez barré et j'ai bien aimé pour cela.

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  9. Il faut se méfier parfois de ce qui a priori ne semble pas prendre la tête ! Ça peut creuser par en-dessous !

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    1. J'adore, Anis !!!! Merci pour cette intervention juste et qui m'a fait bien rire. Bon dimanche !

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  10. SI c'est le Stephane CArlier auquel je pense (le fils de Guy qui a déjà publié des romans), je ne suis pas très fan de sa plume, et je ne suis pas certaine d'être sensible au loufoque...bon, non ma PHili, la psy qui pète un câble, la ferme et tout ça, je te jure ça me rappelle des séries TV, je passe et peut-être ai-je tort....

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    1. oui, cette histoire pourrait servir de scénario et ce n'est pas sûr que le rendu télévisuel soit réussi d'ailleurs. Je pense que le Stéphane est le fils du Guy et à la rigueur, sans le savoir (je viens de le découvrir grâce à ton com'), je me fiche un peu de cette généalogie. Je ne remets pas en cause la publication de cet écrit qui s'inscrit dans le registre de la chick litt'. Bisous

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