Voilà, il arrive un moment où me plonger dans un bon gros roman neurasthénique est au-dessus de mes forces et qu'une rencontre formidable (celle avec Valentine Goby samedi dernier dans ma ville) m'a permis de retrouver le chemin des fondamentaux -celui des bijoux jeunesse et d'un petit Jeanne Benameur (clin d’œil à Noukette)- pour me mettre en joie.
Le grand mensonge de la famille Pommerol de Valentine Goby et de Lili Cortina (Littérature Jeunesse) ****
La famille Pommerol a décidé de partir en Chine pendant les vacances estivales. Tout le quartier est au courant de ce projet. Sauf que la vie en a décidé autrement et qu'il va falloir voyager justement, autrement ! Et parfois, ce qui s'avère être une déconvenue peut devenir une félicité vitale...
Tout est réjouissant dans ce roman : les parents Pommerol mentent effrontément, assurent une morale quelque peu inhabituelle. Les filles Juliette (la narratrice) et Flo s'en accommodent. Dans cette tribu, la mère jure et adore le foot, le père maquette à mort. Valentine Goby casse les codes sociaux et abîme la représentation classique de la famille. Les livrets scolaires d'apprentissage de la lecture en classe de CP devraient s'en inspirer. À déguster .. en famille bien sûr ! (à partir de onze ans)
Éditions Thierry Magnier
Une preuve d'amour de Valentine Goby (Littérature Jeunesse) *****
Dans la classe de français de Sonia, on étudie Les Misérables de Victor Hugo. À l'occasion d'un débat sur l'image de Fantine, Abdou, jeune réfugié malien, s'enfuit et s'enferme dans un silence prolongé. Sonia concernée par une autre image de ce roman classique, va s'approcher du garçon et enquêter avec lui.
Indéniablement, les auteurs Jeunesse donnent envie de découvrir des classiques de la littérature française. Comme Marie-Aude Murail dans 3000 façons de dire je t'aime, Valentine Goby réussit à intégrer l'histoire dans l'histoire, par le jeu des similitudes. Elle porte un regard politique sur la condition des sans-papier sans forcer le trait, sans appesantir son récit. Elle véhicule l'image d'un duo solide Abdou-Sonia malgré les fêlures de ces deux êtres en devenir. Les débats scolaires sont explosifs et foncièrement salvateurs, les remarques claquent. Il y a des mots écorchés, il y a des phrases si justes. Un excellent roman jeunesse doux et magnifique. (à partir de 13-14 ans)
Éditions Thierry Magnier
avis : Géronimo, Noukette, Cathulu,
Les demeurées de Jeanne Benameur *****
C'est l'histoire d'un trio féminin -deux adultes et une fillette- instable parce qu'il n'existe que sous la forme 2+1. La Varienne, femme socialement isolée et déficiente, couve La Petite (sa fille issue d'une histoire sans lendemain) comme une louve protège sa progéniture. Non scolarisée, peu au contact des enfants de sa génération, la fillette grandit loin de tous et du monde de l'instruction. Mais Mademoiselle Solange, institutrice du village en a décidé autrement, quitte à briser l'équilibre fragile établi entre la mère et la fille.
Tout est beau dans ce roman où la forme accompagne le fond. Jeanne Benameur a l'art de distribuer avec parcimonie les mots pour donner corps à son texte, pour renforcer leur pouvoir et leur signification. L'étude des personnages est parfaitement équilibrée : l'une plonge pendant que l'autre prend vie. Ces vases communicants humains donnent un rythme dans la narration, accompagnent l'intrigue. Les images de la femme et de la mère ne sont pas dénaturées. Une totale réussite !
Éditions Folio
avis : Géronimo, Noukette, Clara, Leiloona, etc
et un de plus dans le challenge de Noukette !
Images des premières de couvertures captées sur le site Libfly.com
La famille Pommerol a décidé de partir en Chine pendant les vacances estivales. Tout le quartier est au courant de ce projet. Sauf que la vie en a décidé autrement et qu'il va falloir voyager justement, autrement ! Et parfois, ce qui s'avère être une déconvenue peut devenir une félicité vitale...
Tout est réjouissant dans ce roman : les parents Pommerol mentent effrontément, assurent une morale quelque peu inhabituelle. Les filles Juliette (la narratrice) et Flo s'en accommodent. Dans cette tribu, la mère jure et adore le foot, le père maquette à mort. Valentine Goby casse les codes sociaux et abîme la représentation classique de la famille. Les livrets scolaires d'apprentissage de la lecture en classe de CP devraient s'en inspirer. À déguster .. en famille bien sûr ! (à partir de onze ans)
Éditions Thierry Magnier
Une preuve d'amour de Valentine Goby (Littérature Jeunesse) *****
Dans la classe de français de Sonia, on étudie Les Misérables de Victor Hugo. À l'occasion d'un débat sur l'image de Fantine, Abdou, jeune réfugié malien, s'enfuit et s'enferme dans un silence prolongé. Sonia concernée par une autre image de ce roman classique, va s'approcher du garçon et enquêter avec lui.
Indéniablement, les auteurs Jeunesse donnent envie de découvrir des classiques de la littérature française. Comme Marie-Aude Murail dans 3000 façons de dire je t'aime, Valentine Goby réussit à intégrer l'histoire dans l'histoire, par le jeu des similitudes. Elle porte un regard politique sur la condition des sans-papier sans forcer le trait, sans appesantir son récit. Elle véhicule l'image d'un duo solide Abdou-Sonia malgré les fêlures de ces deux êtres en devenir. Les débats scolaires sont explosifs et foncièrement salvateurs, les remarques claquent. Il y a des mots écorchés, il y a des phrases si justes. Un excellent roman jeunesse doux et magnifique. (à partir de 13-14 ans)
Éditions Thierry Magnier
avis : Géronimo, Noukette, Cathulu,
Les demeurées de Jeanne Benameur *****
C'est l'histoire d'un trio féminin -deux adultes et une fillette- instable parce qu'il n'existe que sous la forme 2+1. La Varienne, femme socialement isolée et déficiente, couve La Petite (sa fille issue d'une histoire sans lendemain) comme une louve protège sa progéniture. Non scolarisée, peu au contact des enfants de sa génération, la fillette grandit loin de tous et du monde de l'instruction. Mais Mademoiselle Solange, institutrice du village en a décidé autrement, quitte à briser l'équilibre fragile établi entre la mère et la fille.
Tout est beau dans ce roman où la forme accompagne le fond. Jeanne Benameur a l'art de distribuer avec parcimonie les mots pour donner corps à son texte, pour renforcer leur pouvoir et leur signification. L'étude des personnages est parfaitement équilibrée : l'une plonge pendant que l'autre prend vie. Ces vases communicants humains donnent un rythme dans la narration, accompagnent l'intrigue. Les images de la femme et de la mère ne sont pas dénaturées. Une totale réussite !
Éditions Folio
avis : Géronimo, Noukette, Clara, Leiloona, etc
et un de plus dans le challenge de Noukette !
Images des premières de couvertures captées sur le site Libfly.com
J'ai lu le Benameur et le Goby... vraiment très bien !
RépondreSupprimeroui, deux très bons choix de lecture. Bises
SupprimerJe ne les ai pas lus, mais tu as raison de cumuler les lectures qui font du bien... contre le ciel gris !
RépondreSupprimerEt surtout je ne veux plus me forcer dans mes lectures. Le concept chroniques courtes me convient aussi bien : retour aux fondamentaux de tout !
Supprimer"Les demeurées" avaient été pour moi un grand choc de lecture ! Benameur et Goby : des valeurs sûres :)
RépondreSupprimerexact ! Bises
SupprimerAh Les Demeurées... ce roman m'a submergée d'émotion et reste à ce jour mon référé parmi les Benameur que j'ai lus.
RépondreSupprimerIl est très lyrique et moins accessible que Profanes ou Insurrections singulières. Mais il m'a paru plus fort aussi.
Supprimer.Bonjour Philisine, j'avoue que Les demeurées m'est tombé des mains, je n'ai pas "accroché" du tout. Désolé (peut-être est-ce l'écriture?) Bon dimanche et bon bloganniversaire avec beaucoup, beaucoup de retard.
RépondreSupprimerJe pense que c'est l'écriture qui ne t'a pas autant accrochée : Jeanne Benameur use des métaphores. Cela m'a plu mais je comprends qu'elles peuvent éloigner.
SupprimerJ'ai de plus en plus de mal avec Goby, en fait, à part Kinderzimmer, je n'accroche pas vraiment. "les demeurés" est en effet un très beau texte, mais l'écriture poétique, j'ai toujours un peu peur de saturer. J'en suis donc restée là dans l'ouvre de l'auteure. Sans doute est-ce un tort ?
RépondreSupprimerJ'apprécie toujours autant l'univers de valentine Goby : je la trouve sensible et j'aime son attachement à dépeindre notre quotidien, à parler des injustices sociales. La lire me nourrit intellectuellement et me permet de garder les yeux bien ouverts. Bises
SupprimerUne preuve d'amour et Les demeurées, deux textes fabuleux. Voila un billet qui fait plaisir à lire !
RépondreSupprimermerci à toi, très cher !
SupprimerJe ne lis pas de livres jeunesse, je ne connais Valentine Goby que de nom.
RépondreSupprimerPar contre, énorme coup de coeur pour " Les demeurées ", j'ai découvert Jeanne Bénameur avec ce titre et j'ai hâte de lire son nouveau livre que je viens de faire rentrer dans ma wish list.
Gros bisous.
oui, je viens de retrouver tona vis : je vais insérer le lien de suite. Bises
SupprimerMerci...c'était pas indispensable !! :D :D
SupprimerTrois titres très très tentants que je m'empresse de noter! J'aime beaucoup le concept de ta nouvelle rubrique, en espérant qu'elle devienne récurrente. Bcp de mal à me plonger dans un roman ces temps-ci, ça rassure de voir que c'est pareil ailleurs! Bises Phili!
RépondreSupprimerJ'aime assez le concept : il est possible que je le décline au gré de mes envies et du temps imparti. Bises et merci de tes encouragements.
SupprimerGoby et Benameur, tu n'as pas pris beaucoup de risques :) Bonne semaine !!
RépondreSupprimerÇa c'est sûr !!!!! Bises
SupprimerTu t'es fait une belle cure de Benameur :) Les demeurées me tentent bien mais une preuve d'amour aussi, tout comme le premier !
RépondreSupprimerCes lectures sont revigorantes. Bonne soirée.
Supprimereh bien moi, il m'arrive un moment où ces romans emplis de bons sentiments me gooonflent!! :) Celui de Goby m'attire quand même (pour quand je serai neurasthénique ^-^)
RépondreSupprimerJe raffole des romans à bons sentiments. Il y en a deux de Goby mais je pense que tu voulais parler de Une preuve d'amour (au titre sublime).
SupprimerMTG m'a offert les Demeurées et tu sais que je suis terrorisée à l'idée de l'ouvrir, les critiques sont si enthousiastes sur cette romancière que j'ai peur d'être encore le vilain petit canard....
RépondreSupprimerJe te fais de grosses bises ma Phili
tu as le droit de n pas aimer et de le dire : personne n'a le droit de t'en empêcher et plus il y a d'avis sur un livre, mieux c'est !
SupprimerLes Demeurées, quelle belle lecture.....
RépondreSupprimerexact ! Bises
SupprimerJ'ai lu 3 Benameur, je pense. Je ne les ai pas aimés. Depuis que j'ai dit ça sur mon blog, Noukette n'est plus venue chez moi !
RépondreSupprimerGobi, je n'en ai lu qu'un que j'ai d'ailleurs abandonné en route. Je devrai refaire un essai.
Bonne semaine.
Tu as le droit de ne pas aimer l'univers de ces deux auteures, je continuerai à visiter ton blog !!! Bisous
SupprimerC'est en lisant Les demeurées que je me suis dit que Benameur n'était pas pour moi. Et ça s'est confirmé avec son avant-dernier.
RépondreSupprimerLes demeurées reste son meilleur écrit selon moi. Il ne souffre d'aucun défaut, tout est suggéré. C'est remarquable. Après, je peux comprendre que tu n'aies pas aimé.
SupprimerJe garde un bon souvenir des demeurées. Pas encore lu le dernier, il attend son tour.
RépondreSupprimerPas lu le dernier, peut-être un jour.
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