D'abord, je présente mes excuses à mes deux blogocopains qui ont géré comme des chefs la lecture commune, j'ai nommé Athalie et Bernhard, contrairement à moi qui ai fui devant mes responsabilités (des obligations professionnelles sont une bonne raison mais ne justifient pas complètement ma paresse). À part mon rendez-vous photographique et mes petits bonheurs, je m'étais dit qu'il n'était pas décent après une longue pause que je reprenne mes chroniques littéraires sans parler d'Envoyée spéciale, en tout premier lieu. D'abord parce que ce roman échenozien d'un excellent acabit le mérite amplement, ensuite parce qu'il est essentiel d'honorer mes engagements (même très très très en retard : je ne compte plus le nombre de jours... oh le malus !), enfin parce que ma Comète chérie en mal de Jemelivre s'est inquiétée un tantinet de mon silence bloguesque et m'a susurré à l'oreille via mon portable qu'elle publierait un billet ce jour sur Envoyée spéciale. Alors là, je me suis dit : « Phili, y'a pas à tortiller (j'entends par là... du clavier !), l'heure est grave, tu as trop exagéré et maintenant il te faut assumer !!! » (oui, beaucoup de son « é » dans ma réplique pour me donner du olé !).
So, let's go !!!! (PS: si vous trouvez ma chronique nullissime, je vous conseille d'aller voir ailleurs (sans méchanceté) parce que des articles élogieux et super bien rédigés foisonnent sur la toile dont ces trois beaux spécimens ici, là et là).
So, let's go !!!! (PS: si vous trouvez ma chronique nullissime, je vous conseille d'aller voir ailleurs (sans méchanceté) parce que des articles élogieux et super bien rédigés foisonnent sur la toile dont ces trois beaux spécimens ici, là et là).
Avant toute chose, je dois dire que la quatrième de couverture est sacrément vendeuse. Jugez par vous-mêmes :
« Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s’occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l’empêcher d’accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n’est pas toujours très bien organisé.»
Je n'ai pas pour habitude de lire cette accroche mais là, j'ai fait une exception. Je l'ai un peu regrettée parce qu'après avoir fini le livre, on comprend en quoi elle complète le roman.
« Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s’occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l’empêcher d’accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n’est pas toujours très bien organisé.»
Je n'ai pas pour habitude de lire cette accroche mais là, j'ai fait une exception. Je l'ai un peu regrettée parce qu'après avoir fini le livre, on comprend en quoi elle complète le roman.
image captée du site des Editions de Minuit |
Constante s'ennuie ferme dans sa vie maritale : douce rêveuse, cette Parisienne pas vraiment stressée a le temps de ne rien faire. Son mari, Lou Tausk, auteur d'un unique hit musical, cherche l'inspiration. Leur conjugalité plan-plan va prendre un tournant lorsque Constance se fait enlever et son radin de concubin refuse de payer la rançon, même avec un doigt d'honneur.
Jean Echenoz se lâche. Bon, je vais être très honnête (comme d'habitude). J'adore cet auteur, j'aime sa plume, son érudition, sa façon de se moquer de tout et de rien, son immense respect pour ses personnages qu'il manipule, pantins sous ses doigts littéraires. Plus que jamais cet auteur commente (son intrigue, les lieux, ses héros,...), digresse, bouscule les conventions, s'attache à un registre (le thriller) puis vire vers un autre (l'espionnage), plus que jamais il s'amuse et résultat : je ne m'ennuie pas ! Jusqu'à la moitié de l'histoire, on voit évoluer des hommes, des femmes, sans véritable lien entre eux, et puis les fils se tissent, le passé resurgit et la folie s'imprègne. Envoyée spéciale est une totale réussite littéraire : parce qu'elle surprend systématiquement, parce que c'est une histoire très bien écrite et surtout admirablement construite (qui nous fait voyager de la Creuse à la Corée, présentant un champ d'éoliennes comme une excellente cachette), parce que les personnages hauts en couleur (des malfrats d'une bienveillance rare, des agents d'une incroyable naïveté et d'une incommensurable maladresse, un dignitaire qui tient à « sa » femme...) ont des réactions totalement inattendues, parce que l'auteur en devient acteur (il se met en scène, attise le « on » cher à Philippe Delerm). Plus il charge, moins on y croit et plus on gobe. C'est étonnant : Envoyée spéciale est le roman le plus accessible de Jean Echenoz, le plus populaire, celui qui le rendra accessible à un plus grand nombre. Il part dans tous les sens (que Jean Echenoz contrôle globalement, malgré certains commentaires de trop en dernière partie) mais que cette intrigue de folie est jubilatoire ! La fin exceptionnelle reprend la boucle.
Envoyée spéciale est en lice pour le Prix du Livre Inter 2016 avec 7 de Tristan Garcia : deux très bons choix de ma radio préférée !
Les Éditions de Minuit
emprunté à la bibliothèque
emprunté à la bibliothèque
LC datant du 27 février 2016 avec Athalie et Bernhard, complétée par ma Comète qui est plus que chouette (et que j'embrasse particulièrement aujourd'hui et elle sait pourquoi)
Évasion musicale : une chanson que n'aurait pas reniée Constance
Je ne suis pas très fan de Jean Echenoz et je ne pensais pas le relire, mais là, le thème me tente.
RépondreSupprimerLe masque et la plume a su me donner envie (il m'attend à la bibli)
RépondreSupprimerAaah ! Acheté pour Mister, il traine sur sa table de nuit. Je finirai peut être par craquer et le lire avant lui :) Comme Keisha, c'est Le masque et la plume qui nous ont donné envie.
RépondreSupprimerJe crois que je n'ai jamais lu Echenoz... 0_0
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la plume et l'humour d'Echenoz mais j'ai quand même trouvé que le roman s'essouflait vers la fin...
RépondreSupprimerUn régal !
RépondreSupprimerLes livres d'Echenoz ne m'ont jamais vraiment tentée. J'ai toujours eu une impression d'inaccessibilité, de complications inutiles. Ce que tu dis de ce nouveau roman "plus populaire" pourrait me décider...
RépondreSupprimerJe suis bien contente de lire ton enthousiasme car il est le 4eme ouvrage du prix relay.
RépondreSupprimeril m'est réservé à la bibliothèque, comme j'ai hâte!!!
RépondreSupprimerJamais lu Echenoz mais j'ai "14" dans ma pal donc ça viendra un jour ou l'autre.
RépondreSupprimer(et ravi de te retrouver ici, vraiment).
Jamais lu cet auteur. La 4e est alléchante en effet. Bises
RépondreSupprimerHello. Le fond de ce livre ne me tente pas mais j'aimerais un jour essayer cet auteur, ça se fera sûrement. Je me méfie des quatrièmes de couv, c'est vrai qu'elle est efficace celle-ci !
RépondreSupprimertu es de retour ma poulette comme ça fait du bien !
RépondreSupprimeret ta chronique est géniale, je viens de mettre le lien :)
gros bisousxxxxx (ta comète chérie)
T'es drôle toa....tu étais pardonné depuis des siècles... et je me réjouis du fait que toi aussi tu t'es laisser mener par le bout du nez de "Ai-je Nose".... Bizzz
RépondreSupprimerUn pur Echenoz qui se lâche ! Juste excellent ! Un indispensable, quand on aime l'auteur évidemment, aussi bon que "Courir", "Les grandes blondes" ou "Au piano" !
RépondreSupprimerJe ne sais plus si j'ai envie de le lire avec tout ça! On me dit que c'est très bien, ou pas bien, mon coeur balance.
RépondreSupprimerDu polar, du thriller et la plume de Jean Echenoz, je fonce !
RépondreSupprimerBonjour Phlisine, j'ai adoré lire ce roman, un moment privélégié. En revanche, j'ai été attristée par le destin du pauvre "Biscuit alias Faust". Bon dimanche.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu Echenoz, et je comptais commencer avec celui-ci, offert à Mister, mais qui ne l'a toujours pas lu. Je sens que je vais finir par le lire avant lui en fait :)
RépondreSupprimer