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Envoyez les couleurs *** - Donald Westlake
Traduction de Michel Deutsch
Emprunté à la bibliothèque de mon nouveau chez-moi
Image captée sur le site Babélio |
Envoyez les couleurs *** - Donald Westlake
Chez
les Abbott, on est enseignant puis principal du collège Colfax de
père en fils et il n'est pas question de déroger à la règle.
Situé dans un quartier noir défavorisé, promu par sa direction
comme mixte ethniquement, l'établissement à la population scolaire
ébène vit des heures chahutées depuis l'intronisation d'Oliver
Abbott, dernier né de la dynastie, pas plus professeur dans l'âme
que cela, mais on ne change pas des habitudes qui perdent. Grèves à
répétition, confusion des luttes de pouvoir, surenchère entre les
clans du statut quo et des revendications du peuple noir à
disposer de son instruction. Et le groupe de la desescalade
représenté par la sémillante et brillante Léona semble déborder
par la situation, d'autant qu'une autre union tout aussi politique va
mettre le feu aux poudres.
Dans
Envoyez les couleurs, Donald Westlake sort de son héros
récurrent John Dormunder (un looser maladroit mais d'un humour
remarquable) et propose une intrigue bien écrite, un manifeste
éducatif et sociétal. Le récit prend le temps des descriptions, le
rythme est plutôt lent, les personnages sont bien ancrés. Sans être
soporifique, il a manqué un certain dynamisme et de l'humour qui
aurait donné de légèreté à ce roman sans diminuer la force du
contenu.
Sous
couvert d'un fait de société – celui de la mixité des
établissements « ghettos » -, il dresse une Amérique
sclérosée, pose la problématique de tous les communitarismes,
dézingue les combats insipides et inefficaces, qui répondent
davantage à une volonté de domination plutôt qu'à une avancée
pour le bien-être de tous.
Le
discours atteint l'universel : plusieurs scènes transposées au
monde politique et scolaire en France y trouvent écho. Gagner une
bataille ne signifie aucunement la victoire tout court. Certaines
négociations se révèlent comme de vraies pertes, parce qu'à force
de se laisser enfermé dans ses convictions, on perd le sens de ce
qui doit être préservé. C'est vrai dans Envoyez les couleurs,
c'est vrai dans la vie aussi.
Collection Rivages / ThrillerTraduction de Michel Deutsch
Emprunté à la bibliothèque de mon nouveau chez-moi
Du même auteur : Mauvaises nouvelles - Surveille tes arrières
Le Territoire des Barbares *** - Rosa Montero
Éditions Metailié
Traduction d'André Gabastou
Emprunté à la bibliothèque de mon nouveau chez-moi
de la même autrice : La folle du logis
Le Territoire des Barbares *** - Rosa Montero
Image captée sur le site de l'éditeur |
Dans
Le Territoire des Barbares, Rosa Montero dépeint une héroïne
désœuvrée, Zarza. Suite à un appel téléphonique angoissant, Zarza va renouer avec un passé enfoui pou tenter d'amadouer la
menace. Sa quête sera l'occasion de l'émergence de souvenirs
douloureux mais également un moyen de retrouver ceux et celles qui
ont compté pour elle ou qui l'ont fait sombrer.
Rosa
Montero maîtrise le récit, cumule certaines digressions non
indispensables (le vie de certains personnages n'aura plus de secret
pour vous). C'est bien écrit, parfois longuet et alambiqué : j'ai
sauté des pages (et en général, c'est mauvais signe, surtout quand ledit livre n'est pas un pavé). Les
personnages sont bien ancrés, l'univers est dessiné. L'atmosphère
oppressante participe à la quête. Thriller psychologique, Le Territoire des Barbares est un roman qui n'apportera pas forcément
de réponse à toutes vos questions mais qui vous interrogera... assurément ! Dans la veine de D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan (écrit quelques années après)
Éditions Metailié
Traduction d'André Gabastou
Emprunté à la bibliothèque de mon nouveau chez-moi
de la même autrice : La folle du logis
Image captée sur le site Babélio |
Les
mécomptes du capitaine Fortin *** - Jean Failler
Le
coéquipier préféré de Mary Lester (héroïne récurrente de
l'auteur) se trouve dans de beaux draps. Appelé à la rescousse par
son copain pompier afin de sauver sa gamine d'une mauvaise passe, il
se retrouve au cœur d'une bagarre monumentale dans une villa cossue
où sexe, drogues,cadavre se côtoient. L'enquête est confiée à la
gendarmerie mais il faudra compter sur Mary Lester pour opérer en
sous main (sous-marin).
Sympa
à lire, idéal pour les vacances, pas prise de tête et quelques
invraisemblances : voici le cocktail de cet énième
échantillon. Jean Failler n'évite pas les clichés, prône la
théorie du complot sans jamais la justifier (la nécessaire présence
de Fortin au moment du méfait n'est pas clairement explicitée et
c'est bien dommage car tout repose un peu sur cette question).
Certains personnages présentés de façon grossière auraient mérité
un traitement plus allégé qui n'aurait perturbé ni l'humour, ni la
nuance… c'est peut-être ce qui manque le plus au récit savamment
dialogué.
Si vous découvrez la série des Mary Lester commencez par les tout premiers tomes : ils sont bons et l'auteur n'est pas encore tombé dans le complotisme parigot. Depuis, avec le succès de cette série bretonnante qui vous fait voyager dans la région de mon cœur, Jean Failler, touché par le syndrôme amélienothombien, publie au minimum un exemplaire par an avec une réussite littéraire aléatoire.
Éditions Palémon
Emprunté à la bibliothèque de mon paradis breton
Emprunté à la bibliothèque de mon paradis breton
Bien, ces billets 'droit au but'! J'ai lu le deuxième, le billet est encore à venir, ce n'est pas mon préféré de l'auteur, mais quand on aime...
RépondreSupprimer(quant à Westlake, je le préfère avec Dortmunder)
Il n'y a que le premier qui me tente. Je n'ai jamais lu Westlake en plus.
RépondreSupprimerTu as su varier tes lectures cet été, chouette ça !
RépondreSupprimerLe premier roman me tente. Pour le troisième, je suis d'accord avec toi. Une maison d'édition que j'apprécie.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Rosa Montero mais je ne suis pas certaine de lire celui-ci du coup.
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