Les livres à l'épreuve du temps # 3 : Trois saisons d'orage **** - Cécile Coulon

C'est l'avantage d'avoir un boulot très prenant : il vous oblige à choisir au plus juste vos lectures, sous peine de risquer une carence. Comme je me sais très susceptible et sensible à la moindre déconvenue littéraire, en grande aventurière de l'âme que je suis, j'ai choisi la sécurité au point de rendre mon blog comme vecteur de confirmations littéraires plus que de découvertes littéraires. Je vous présente par avance mes excuses !
L'inconvénient est qu'en me lisant, vous n'apprendrez rien, absolument rien, surtout parce que d'autres avant moi vous ont déjà parlé (en mieux) de ces histoires.
Mais je tiens tout de même à donner mon avis afin de conforter l'avis général ou d'enfoncer le clou (à vous de choisir l'expression qui vous sied le mieux).
Trois saisons d'orage raconte une épopée familiale de médecins de campagne dont le patriarche décida de quitter la ville pour rejoindre le côté minier et miné de Les Fontaines. Sans en dire trop, Trois saisons d'orage dévoile trois générations de cette famille (deux hommes, une jeune femme) et quelques secrets en passant qui l'ont construite.

En écrivant Trois saisons d'orage sous une narration old school, Cécile Coulon réussit son pari : ancrer ses personnages dans l'histoire ; narrer l'attrait industriel et l'engagement des pionniers pour un désert médical et en devenir, la lente intronisation de nouveaux venus dans un hameau où tout se sait, tout se tait et où tout le monde se connaît depuis des lustres. C'est aussi l'occasion d'expliciter davantage la lente émancipation féminine obtenue par le travail et enfin un certain instinct de paternité. 

Cécile Coulon maîtrise l'art de la saga, donne un rythme soutenu à l'intrigue. On ne s'ennuie pas. Les personnages sont bien marqués et distincts. Les Fontaines, abusivement réputées comme un lieu sinistre de dépravation et de désolation, dévoilent leurs qualités: celle d'offrir un havre de tranquillité (à défaut de paix), une osmose entre nature et mine, entre cadres médicaux et paysans, un lieu où tout est possible, où le progrès industriel peut côtoyer le progrès social et le mieux-être humain, où les anges veillent et marquent à la culotte (ou sur la peau) les destinées. 
C'est brillant et réussi (excepté le dernier et plus gros secret de famille mal ficelé et pas si indispensable, a certes fait monter la tension d'un cran mais par manque de justifications crédibles, a cassé la construction parfaite de la narration. Ce sera là mon unique bémol). 

Je découvre grâce à Trois saisons d'orage, la jolie plume instruite de Cécile Coulon, son aisance à dire simplement les choses, à construire un univers de toutes pièces, sa grande réussite à nous embarquer avec elle. Je comprends le succès mérité de Cécile Coulon pour cette œuvre (une écrivaine qui enchaîne les succès littéraires et il me tarde de lire d'autres de ses romans).
  
Trois saisons d'orage possède cette rare qualité de s'adresser à un public élargi parce qu'il peut convenir à beaucoup de monde : roman du terroir, roman historique et social (placé sous l'ère industrielle et les avancées sociétales), roman d'amour et de passion, très légèrement ésotérique.

Un moment de littérature très agréable, un très bon moyen d'évasion, bref à lire sans retenue et idéal pour tout type de vacances (ou pas) !

Éditions Viviane Hamy

4 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé, l'histoire et le style de l'auteur que j'avais déjà aimée dans "le cœur du pélican" et j'ai acheté dans la foulée "une bête au paradis" ��

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    1. Avec MTG, tu confirmes donc Le cœur du pélican : je vais l'emprunter à la biblio. Merci de ton conseil.

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  2. Pas eu envie d'acheter son dernier, qui me semble bien proche de celui-ci. Mais oui, une belle plume et un vrai talent pour raconter cette mini saga. Et oui, le pélican est top !

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    1. Merci mon grand pour ton conseil. Je vais emprunter ou acheter le Pélican. Après je verrai. Mais la plume de cette Cécile m'a tapée dans l'oeil.

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