**** pour le graphisme poétique, esquissé de Denis Deprez
*** pour le texte de Jean Rouaud qui respecte vraiment un réel classicisme (mais j'attendais peut-être un peu plus de fantaisie, à l'image des dessins de son collègue)
Moby Dick narre l'histoire d'un capitaine de navire qui a décidé de faire la peau au cétacé qui lui a pris un peu de vie. Convaincu de sa quête et sans mesure de sa folie, il plonge son équipage en plein effroi. Mais réduire Moby Dick à une traversée maritime tumultueuse, à une vulgaire pêche au large serait oublier l'autre versant du conte : celui d'une amitié sincère, durable - d'une fraternité même - entre deux hommes que le hasard a placé au bord du chemin, l'un comme l'autre ostracisés par leur nouveau voisinage : l'un pour sa couleur de peau, ses origines et ses mythes ; l'autre pour celui qui ne vient pas d'ici.
*** pour le texte de Jean Rouaud qui respecte vraiment un réel classicisme (mais j'attendais peut-être un peu plus de fantaisie, à l'image des dessins de son collègue)
Moby Dick narre l'histoire d'un capitaine de navire qui a décidé de faire la peau au cétacé qui lui a pris un peu de vie. Convaincu de sa quête et sans mesure de sa folie, il plonge son équipage en plein effroi. Mais réduire Moby Dick à une traversée maritime tumultueuse, à une vulgaire pêche au large serait oublier l'autre versant du conte : celui d'une amitié sincère, durable - d'une fraternité même - entre deux hommes que le hasard a placé au bord du chemin, l'un comme l'autre ostracisés par leur nouveau voisinage : l'un pour sa couleur de peau, ses origines et ses mythes ; l'autre pour celui qui ne vient pas d'ici.
Je n'ai jamais lu le roman d'Herman Melville. Ce roman graphique superbement illustré par Denis Deprez s'en inspire, agrémenté par les textes et dialogues copieux de Jean Rouaud.
J'ai vraiment apprécié le trait de crayon de Denis Deprez, des images évanescentes et impressionnistes, avec un travail remarquable sur les couleurs du fond (des planches tantôt bleutées, tantôt grisées, parfois rouges pour exprimer l'impact du sang etc). Chaque image ressemble presque à un tableau.
J'ai été un peu moins réceptive à la forme narrative de Jean Rouaud faite de phrases longues : les dialogues sont surprenants par leur manque de brièveté , le récit se lit sans difficultés mais il m'a manqué un côté punchy, un rythme. J'ai trouvé tout extrêmement lent. Il est peut-être juste de dire que ce roman graphique respecte à la lettre l'écrit originel d'Herman Melville à la fois dans les descriptions, dans les atmosphères, dans les échanges entre les personnages. Je retrouve en tout cas certains traits de plume de Jean Rouaud dont j'ai apprécié les autofictions (Les Champs d'honneur, Sur la scène comme au ciel).
Et puis, le fameux Moby Dick nous éblouit de toute sa blancheur : un Saint Graal qui mérite sa réputation redoutable.
En résumé : un joli moment de lecture, des illustrations qui m'ont régalée, un classique revisité et abordable par tous et toutes.
Éditions Casterman
Emprunté à la bibliothèque avant confinement
Emprunté à la bibliothèque avant confinement
Tout pour le Mois belge d'Anne (dans la catégorie Bande dessinée) car Denis Deprez est belge !
Sympa la BD, je n'ai pas lu non plus le roman d'Herman Melville. par contre sur Moby Dick, j'ai vu le film "Au cœur de l'océan" que j'ai adoré et j'ai dans ma PAL : "La véritable histoire de Moby Dick" de Nathaniel Philbrick.
RépondreSupprimerBon week-end !
Merci beaucoup beaucoup pour tous ces chouettes conseils. Je note les références. Cette histoire m'a intriguée.
SupprimerLe dessin a l'air chouette (du moins ça me plairait). Je connaissais déjà la version de Chabouté mais pas celle-ci.
RépondreSupprimerJe vais m'empresser de lire la version de Chabouté mais aussi et surtout le roman de Melville. Parce que ce que Deprez et Royaux arrivent parfaitement à retranscrire est l'époque un peu caverneuse, à la fois dans l'atmosphère et dans les propos tenus par les hommes. D'ailleurs c'est un livre d'hommes, il n'y a pas d'intervention féminine marquante dans ce roman graphique.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu le roman de Melville. Et pourtant il me tente terriblement.
RépondreSupprimerOn pourrait le lire en LC pour ton défi Classiques sur le mois de mai (sauf si tu as déjà prévu un autre roman). J'envisageais de lire également un Agatha Christie.
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