Alors avant de commencer, je le clame haut et fort : ce n'est pas parce que Histoire d'un escargot qui découvrit l'importance de la lenteur (titre à rallonge que je vais résumer par ce sigle : HEDIL) est étiqueté en littérature Jeunesse que cette fable écologiste et très sympa ne s'adresse pas aux adultes. Parce que franchement entre un roman adulte très moyen et un très bon livre jeunesse, ma balance de lecture penche largement pour le second !
C'est l'histoire d'un petit escargot qui ne se contente pas comme ses comparses de ne pas avoir de nom et qui veut aussi comprendre pourquoi il est lent. Bref, c'est l'histoire d'un personnage qui veut faire bouger les lignes - ou du moins la sienne - et qui ne se contente pas de son pré carré vert (et il a là encore raison !)
HEDIL est une fable bien mignonne adaptée aux enfants plutôt grands (parce que le texte est long et imagé) et aux adultes aussi (cf mon introduction). Dans HEDIL, on a le droit à un héros principal dans lequel on se reconnait : il questionne les habitudes de son clan, dérange de ne pas se contenter d'absence de réponse ou bien de réponses toutes faites. Pourtant son intention d'avoir une identité propre par le nom (au-delà de l'enveloppe charnelle) est louable et même recommandée. Alors notre chouette héros, qui a décidé de n'en faire qu'à sa tête va prendre des risques, sortir des ornières et faire des rencontres.
Il y a une très grande bienveillance dans l'écriture ronde de Luis Sepúlveda, de la facétie aussi. On s'attache à notre petit héros, on voit sa difficulté à répondre à ses deux questions, une quête qui paraît presque vaine mais qui va s'avérer aussi salvatrice pour lui et pour les autres. L'auteur en profite pour aborder les thèmes de l'écologie, de la vie en société, du voyage (et de la découverte de corps inconnus), de l'entraide animale, du dépassement de soi : c'est beau, doux, ténu, fragile, plein de sagesse. Notre petit escargot à l'allure candide va faire des rencontres fabuleuses, se confronter à la réalité, prendre du recul, s'affirmer (le voyage transforme la jeunesse) et puis, surtout se retrouver, donner un sens à sa vie, à son être et un avenir à sa tribu.
J'ai beaucoup aimé cette HEDIL qui m'a bien parlé. J'ai aussi apprécié les illustrations qui facilitent la lecture de ce texte copieux (surtout pour les "moins lecteurs" des découvreurs de ce livre). Ces dessins coupent la narration pour libérer un souffle, un supplément d'âme en plus.
Vous l'aurez compris, je vous surconseille cette histoire.
Éditions Métailié (bravo pour l'idée des illustrations et la qualité de la pagination)
Dessins bien venus et super sympas de Joëlle Jolivet
Traduction d'Anne Marie Métailié
Du même auteur : l'exceptionnel Le vieux qui lisait des romans d'amour
Et ma tout première participation au challenge En Amérique latine de Goran et Ingannmic
et un de plus pour le challenge de Sharon : Animaux du monde
En effet, j'ai aimé, et ce livre a résisté aux désherbages de mes étagères!
RépondreSupprimerIl est très sympa !
SupprimerUn texte sympa mais pour moi rien ne surpasse La mouette et le chat dans les histoires animalières de Sepulveda ;)
RépondreSupprimerJe viens de finir la Mouette et le chat et j'ai aussi apprécié (un chouïa plu) mais je reste très attachée à mon petit escargot.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé évidemment cette histoire, mais comme Jérôme, mon préféré reste La mouette et le chat.
RépondreSupprimerles deux histoires me plaisent.
SupprimerJe n'ai pas encore lu celui-là, j'ai lu Le chat et la mouette et aussi Histoire d'un chien mapuche.
RépondreSupprimerPas vu celle du chier, mais tant que j'y suis, j'y reste !
SupprimerUn roman jeunesse, pourquoi pas? J'aime ça, moi !
RépondreSupprimeret je pense qu'il pourrait te plaire, malgré quelques longueurs (normal pour un escargot, me diras-tu !)
SupprimerJe n'ai toujours pas lu Sepulveda ! Honnêtement, je ne sais pas ce que j'attends. Ses romans sont relativement courts en plus...
RépondreSupprimerC'est un auteur fantastique à la plume naturelle, espiègle et foncièrement intelligente : il a une vraie acuité sur la vie. Quel dommage de ne plus le compter parmi nous ! Seule sa belle œuvre subsiste (et j'aimerais aussi son esprit)
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