Le dernier testament de Maurice Finkelstein - Sophie Delassein (entre ** et ***)

Bon, je vais être honnête : Sophie Delassein a un style fluide très oralisé (son métier de critique musicale au Nouvel Obs exerce sa plume), sait imbriquer les événements et raconter une intrigue. Mais dans Le dernier testament de Maurice Finkelstein, je n'ai pas super goûté à son type d'humour ni à son histoire, pourtant commune à tous et toutes : comment gérer et parler de la fin de vie d'aieuls ?

Pourtant le script était alléchant : un oncle et une tante qui ont été de vraies terreurs familiales (surtout l'oncle), sont sans enfant et plutôt aisés. L'autrice, leur nièce préférée rêvant d'un héritage considérable se met en quête de se rapprocher d'eux, géographiquement puis physiquement.

J'ai été déçue par cette lecture car j'attendais beaucoup, du moins en interprétant (mal) ce qu'en disait la quatrième de couverture.  Je m'attendais à sourire, à rire, à être attendrie. Et je n'ai rien eu de tout cela. Pourtant les réflexions de Sophie Delassein sur les conditions de fin de vie et le prix exorbitant des frais d'hébergement de certains EHPAD sont pertinentes. Mais cela n'a pas suffi. 

La raison principale est que je n'ai absolument pas adhéré au style de l'autrice, ni à son type d'humour (déjà dit), ni à son imagination débordante, ni à sa mise en scène. Elle en fait trop (et à mon avis, c'était voulu) et ce manque de dosage et de retenue ne m'a pas attirée vers l'histoire. Pourtant, je ne peux pas dire que tout part dans tous les sens, ce serait mensonger et intellectuellement malhonnête. Mais j'ai le sentiment d'une histoire brodée où finalement il ne se passe pas grand chose (à part récupérer des oncle et tante du Sud de la France et les amener à Paris), la broderie consistant à parler de l'existence du double littéraire de Sophie Delassein, de ses états d'âme de ses rencontres professionnelles ou personnelles, de s'en moquer, de les sublimer ou non, de raconter notre monde (et là j'ai été intéressée). Et sinon, le reste ne l'a pas fait du tout chez moi, mais alors pas du tout. Je pense que ce qui m'a manqué sont l'affection et la classe qui ne sont ni liées aux thématiques abordées, ni à l'époque, mais plutôt à la façon de les raconter. L'autrice les traite toutefois dans la partie "vautours" où les scènes que Sophie Delassein décrit ensuite (les caresses avec Maurice et Gisèle pour se réconforter, le sac-poubelle de ces objets étrangers) m'ont touchée.

En bref, soit ce n'était pas le bon moment, soit je suis passée complètement à côté de Le dernier testament de Maurice Finkelstein , soit les deux !

Éditions Seuil

Lu dans le cadre de la Masse Critique Privilégiée de Babelio en partenariat avec les éditions Seuil : je les remercie de cette proposition de lecture.

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