Enfant de salaud décrit en parallèle le procès de Klaus Barbie, chef de la Gestapo lyonnaise, et l'enquête du narrateur sur le comportement de son propre père pendant la seconde guerre mondiale.
Enfant de salaud est un récit incisif, authentique et puissant d'un journaliste aux prises de deux vérités : celle d'un tortionnaire génocidaire et de ses rares victimes encore vivantes, celle d'un père fuyant -véritable girouette politique, insaisissable et mystérieux.
Enfant de salaud présente la force descriptive de Sorj Chalandon, sa capacité à nous permettre de percevoir toute la complexité de ce père arrogant et violent, à décrire les tiraillements intérieurs de ce journaliste qui use du procès d'un barbare pour faire parler son père et aller à sa rencontre vraiment.
J'ai beaucoup aimé Enfant de salaud parce que j'admire le talent narratif de Sorj Chalandon, sa capacité à mêler une histoire intime à l'universel, à rendre compte avec émotion des témoignages poignants du procès Barbie, à marquer les troubles, à dire la violence, à rester authentique. Il exprime une violence contenue continuelle avec une réelle maîtrise et aussi avec une grande justesse. On sent les larmes, on entend les précipices.
Et puis, il y a les moments d'hommage, les témoignages des survivants dignes, qui appellent le silence et le respect, qui occupent toute la place parce qu'ils la méritent tout simplement.
Enfant de salaud se lit d'une traite, c'est un livre remarquable, très bien écrit avec une fluidité narrative incroyable. L'image finale saisissante est juste splendide, une libération.
Éditions Grasset
Emprunté à la bibliothèque
autres avis : Eve,
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Ton beau billet donne envie de se pencher sur ce roman plus vite que prévu !
RépondreSupprimerMerci Kathel. Cette autofiction est réussie.
SupprimerJ'aime beaucoup cet auteur mais j'hésitais, j'ai du mal avec les livres où l'auteur fait sa psychothérapie. Il m'a ému lors de sa venue à la grande libraire, et là, tu fais encore pencher la balance vers la lecture de ce livre.
RépondreSupprimerPour moi, on n'est pas dans la psychothérapie. Sorj Chalandon a déconstruit et reconstruit un moment de vie et sa relation avec son père et propose là son double littéraire et celui de son paternel. C'est bien pour cela que je parle de narrateur et non d'auteur.
SupprimerTu me donnes envie de lire tout de suite "l'image finale saisissante". ... en effet un auteur avec une belle écriture qui nous emmène ailleurs.
RépondreSupprimerJe pense que tu serais sensible à cette histoire.
SupprimerC'est un auteur que je ne lis pas, mais je pense que ce livre me plairait. Je retiens !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine.
Chouette !
SupprimerOui mais bon, encore une fois, l'auteur parle de son père....
RépondreSupprimerIl en a créé un personnage. Je n'ai pas ressenti cette oroximité malsaine de quelqu'un qui laverait son linge sale familial avec debordement. Ici tout est parfaitement mesuré incisif et direct.
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