Mon maître et mon vainqueur- François-Henri Désérable ****

En lisant ce roman, je me suis demandée si on pouvait décemment tomber amoureux.se d'un.e écrivain.e juste par sa prose, ses mots, juste par sa délicatesse et sa classe, sa subtilité, sa grâce et son humour. Oui, je me suis posé cette question parce que j'ai bien senti que je commençais sérieusement à être séduite par le sieur Désérable (dont j'ai aperçu des images fort attrayantes sur le net - il est charismatique tout de même-). Et c'est peut-être là sa prouesse : celle de nous faire vivre ce que vit sa belle héroïne Tina auprès de Vasco (bon, ils n'en sont pas restés aux petites touches épistolaires non plus, l'écrit a ses limites)


Mon maître et mon vainqueur - couple de mots emprunté à Verlaine (un autre personnage de cette histoire) - raconte à la mode d'Article 353 du Code pénal du copain Tanguy Viel, l'histoire d'un amour impossible : sa genèse, son éclosion avant l'explosion. Et on va dire que cela va pétarader fort !  

C'est remarquablement écrit, frais, drôle, sympa, c'est aussi longuet : mon esprit synthétique de scientifique a parfois moins apprécié les longues tirades pourtant toutes jolies mais qui ressemblent plus à de l'enrobage et parfois du remplissage qu'autre chose. Mais François-Henri a tellement de qualités esthétiques (et je ne parle pas de sa personne). Avec finesse, il aborde l'art de concevoir un livre avec un écrivain qui vire en écrevisse, il rend la BNF comme haut lieu de voltige littéraire et humaine. Avec lui, les haïkus deviennent des pièces à conviction, un âne comme un fier destrier pour une ultime bravache. Bien sûr, Évariste n'est pas loin et est même cité à l'occasion. Voilà, Mon maître et mon vainqueur propose une héroïne absolue  à l'image de sa passion, deux hommes qui veulent en découdre, un ami spectateur et un juge qui cherche à comprendre. Les scènes sont très bien installées, le scénario impose un rythme. On voyage dans Paris. 

Vraiment intéressant.

Éditions Gallimard  

avis : Bernhard

Emprunté à la bibliothèque

10 commentaires:

  1. C'est le genre de thème qui ne m'attire pas plus que ça .. malgré le charme de l'auteur auquel tu sembles très sensible ;-)

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  2. Hum, ton billet est bien , voire amusant! mais je ne vois pas si ça peut me plaire...

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  3. j'ai beaucoup aimé Un certain Mr Pikielny sur Romain Gary (plus que La promesse de l'aube) et aussi la présentation que le sieur Désérable en avait faite lors d'une fête du livre... (il est sympathique, mais bien trop jeune pour mon goût).
    Bref, je ne sais pas pour le roman actuel, le sujet ne me parle pas trop.

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  4. C'est une part de Roxanne en toi qui a écrit les 1eres lignes (plus qu'elle tu sembles hésiter entre celui qui "est fier, noble, jeune, intrépide, beau...." (2 acte, scène VI) et l'autre qui pond ces mots à tomber à la renverse..., ? Et comme je te comprends ! C'est tellement "drôle" et "frais" ... on a envie de se lover dans ses iambes (à défaut de bras) - Merci pour ton lien....

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  5. Il m'attend dans ma liseuse pour ces vacances. Ta présentation me donne envie de le lire rapidement.

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  6. Tu as été séduite par ce roman qui m'est inconnu. Je ne sais pas si je le serais...
    Bonne semaine.

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  7. J’adore cet écrivain et ce livre est sur ma table de chevet depuis le jour de sa sortie!!! Je veux lui réserver le bon moment :)

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  8. plutôt tentant, je l'avais déjà repéré (comme tant ;0) et tu sembles si enthousiaste :0)

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  9. Une photo de l'auteur s'impose pour illustrer ce billet, non ?

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