Je dois la lecture de Promenons-nous dans les bois après la lecture d'un article du Monde. Convaincue par les deux avis enthousiastes et dithyrambiques de presse (Télérama et Le Monde diplomatique) précisés dans la quatrième de couverture de l'édition de poche 10/18,
je me suis laissée tenter par ce recueil de nouvelles. Bon, oui il
l'est par l'écriture, mais bon, je ne suis pas aussi emballée que les critiques littéraires ci-dessus nommées.
Promenons-nous dans les bois est un recueil de nouvelles de Margaret Atwood. J'ai apprécié le style de l'écrivaine qui est toujours aussi impeccable, mais c'est le contenu global de cette œuvre qui m'a paru un brin poussif. Je ne peux pas reprocher à Margaret Atwood de prendre son temps : elle exprime par la forme le fond, celui de raconter le quotidien de personnes très âgées, celui de la contemplation et du souvenir, celui des silences et des pauses. Mais je me suis sentie peu concernée et en marge de certains propos qui ont manqué d'universalité dans leur discours (enfin pour moi).
Pourtant, Margaret Atwood l'a très bien précisé : elle parle de personnes de sa génération, au travers du couple Nell et Tig, des amies de longue date, de leur quotidien, des souvenirs et des deuils auxquels toutes ces personnes survivent. Le titre original de l’œuvre, Old babes in the wood, ne trahit pas ce contexte, au contraire il le sert. Je regrette juste que la traduction française du titre Promenons-nous dans les bois rappelle davantage l'extrait d'une comptine pour enfants : c'est peut-être éditorialement plus vendeur (et plus parlant pour tout quidam français pour qui ces quelques mots lui rappelleront ce souvenir d'enfance) mais on perd en signification et en ciblage de l’œuvre (le titre s'en trouve dissocié du fond, c'est ballot).
Est-ce le gap générationnel ou bien le choix de longues nouvelles ou bien le rythme de narration (sans réelle chute finale) qui m'a fait si peu ressentir d'empathie à l'égard de ces personnages pourtant incarnés ? Je crois que ce qui m'a manqué, c'est l'énergie, la verve dans certaines histoires qui ont souffert de pesanteur et de langueur pour moi, à la fois dans le rythme narratif et dans le récit, même si comme je le précise plus haut ce choix de Margaret Atwood se justifie et s'explique. Je ne peux pas rien reprocher à l'écriture de Margaret Atwood : tout est super propre (style, variété et richesse des registres litteraires) mais je me suis ennuyée à plusieurs reprises (au point de lire certaines nouvelles en mode ultra rapide).
Pour revenir au recueil de 15 nouvelles, j'ai nettement préféré la partie "Ma mère, cette sorcière" (avec la nouvelle éponyme fantastique en tout point). Des nouvelles que je retiens, vous découvrirez un hommage à l'inconscience raisonnée (Premiers secours), la magie en guise de confiance en soi (Ma mère, cette sorcière.... vraiment ma préférée), les médisances pour faire réagir ou juste vivre en société (un salutaire Dents pourries), une Méléegénérale qui rappelle l'univers de La Servante écarlate, une réincarnation très bien traitée (La métempsychose ou le voyage dans l'âme), des Filles de l'air Réunion au sommet (au top du féminisme et de la promotion sociale des femmes, pour poursuivre les gains sociaux, une très bonne nouvelle). Vous lirez également un dialogue entre l'autrice et un célèbre écrivain (Entretien avec un mort... nouvelle que j'ai trouvé bien bavarde... mais on y apprend l'origine du pseudo de l'écrivain et aussi ses pensées intimes) et puis tous les autres souvenirs entre Nell et Tig.
Voilà il y a des nouvelles enjouées, des nouvelles qui parlent du temps qui passe, des nouvelles qui nous font vivre le temps qui passe. À vous de voir ou de lire.
Éditions 10/18
Traduction de l'anglais canadien par Michèle Albaret-Maatsch et Isabelle D. Philippe
De la même autrice : C'est le cœur qui lâche en premier, La servante écarlate,
Ma participation au challenge Bonnes nouvelles de Je lis, je blogue
Et ma participation (catégorie LIEU : Promenons-nous dans les BOIS) pour ma ligne du Petit Bac 2025 d'Enna
Je connais peu cette autrice finalement, je n'ai lu que La servante écarlate, beaucoup aimé, mais c'est sans doute son meilleur ouvrage ? Je suis tout de même curieuse de ces nouvelles, c'est à voir... mais pas tout de suite. (mon programme de nouvelles est complet !)
RépondreSupprimerSi je reviens vers cette auteure, dont j'ai lu La servante écarlate et Lady Oracle, ce sera plutôt avec un roman, je pense.
RépondreSupprimer