J'ai regardé ces personnages sans éprouver la moindre empathie à leur égard, je pense que mon côté hyper installé et mon besoin de sécurité affective se confrontent à l'instabilité courante et constante chez Lucia, à sa liberté assumée (ce qui est bien) teintée d'égoïsme (ce qui l'est moins). Si je comprends certains choix bienvenus pour assurer un équilibre psychologique intellectuel, j'adhère moins à d'autres choix faits qui vont impacter sérieusement d'autres protagonistes qui n'ont rien demandé du tout (cf le souvenir que ramène Lucia de Norvège). Et je ne dis pas que j'ai la juste façon de voir, parce que l'émancipation de Lucia montre aussi des qualités : celle de s'éloigner avant que les choses empirent, celle de rester cohérente avec une certaine image de la vie mêlée d'insouciance et d'apesanteur. Restent vraiment les images, le graphisme, l'ambiance qui servent le récit, voire le subliment. Reste aussi un traitement un peu sévère sur une génération de jeunes adultes qui veulent avant tout vivre l'instant présent en harmonie avec eux-mêmes en limitant les contraintes (même si on voit bien que cette forme de raisonnement a ses limites morales aussi).
Ce roman graphique a reçu le prix Fauve d'Or du festival littéraire d'Angoulême 2011 (il reste d'actualité et expose à sa façon et par cette histoire les conflits philosophiques entre générations, par l'interprétation que s'en font ses lecteurs.)
Éditions Atrabile
Emprunté à la bibliothèque



Je suis d'accord avec toi, tous les albums de cet auteur se singularisent d'abord par l'atmosphère qui s'en dégage
RépondreSupprimerBelle analyse de cette BD
RépondreSupprimerA lire ton beau billet et tes bémols, j'ai envie de me faire mon propre avis et de découvrir la BD...
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