Un perdant magnifique - Florence Seyvos ***

Un perdant magnifique de Florence Seyvos a reçu le prix Inter 2025. Si j'ai apprécié les qualités littéraires de cette histoire bien écrite et fluide à lire, je n'arrive pas à comprendre le titre (peut-être émane-t-il d'une citation connue ?), parce que si Jacques, le beau-père de la narratrice, est un looser de première classe, son attitude et son comportement ne le rendent ni sympathique, ni attendrissant, tout au mieux toxique. 

 

Dans Un perdant magnifique, on découvre une famille recomposée : Anna (la narratrice), Irène sa sœur aînée, leur mère, Jacques son second époux, le père des filles et Katia sa seconde épouse. Florence Seyvos nous présente l'équilibre constamment instable de cet ensemble, au gré des fantaisies et lubies de Jacques qui n'a que les idées et pas forcément les fonds pour les assouvir, un être qui se dit libre mais impose ses contraintes et sa vindicte continuellement : ce n'est pas antinomique, c'est juste désespérant. Si l'intelligence de Florence Seyvos nuance l'impression première que l'on a de ce personnage, c'est-à-dire défendre le caractère fantasque de Jacques malgré sa folie (et franchement ce n'était pas gagné d'avance), rien ne soulage les inquiétudes et les dommages collatéraux de ses différentes prises de décision : une insécurité permanente à la fois affective et financière pour son foyer, une galère dans les et sans fond(s).

Voilà, si j'ai lu avec attention cette histoire et j'ai apprécié la plume de l'autrice (notamment sa capacité à nous immerger dans cette famille, à nous faire ressentir leur quotidien), je ne suis ni fan du titre, ni empathique à l'égard de ce personnage (un anti-héros de la cause féminine) irresponsable et irrespectueux : c'est ballot.  

Éditions de l'Olivier 

autres avis : Luociné, Jostein

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