Première personne du singulier est un recueil de nouvelles profondément intelligent, dans lequel l'auteur Haruki Murakami met en scène son double littéraire. Bien entendu, on imagine parfaitement que le narrateur n'est pas Haruki Murakami. Mais il faut bien reconnaître que l'usage du "je" très bien maîtrisé est confondant. Alors oui, le narrateur nous embarque dans ses souvenirs et chacun amène à une nouvelle.
Si j'ai été scotchée par le style à la fois accessible, riche et instruit (notamment sur la musique - rock et classique-) de l'auteur Haruki Murakami, j'ai été plus défaite face à certaine lenteur (très certainement liée au monde littéraire japonisant, dans lequel naviguent des digressions). Certaines nouvelles m'ont énormément plu. J'ai beaucoup aimé La confession fantastique du singe de Shinagawa et With the Beatles (ou le souvenir de la touchante et douce Sayoko), j'ai eu un coup de cœur pour l'intrigant Carnaval (là où beauté intellectuelle et laideur physique se mêlent). On a même le droit à une énigme mathématique (le cercle aux nombreux centres) dans La crème de la crème. Dans ce recueil de huit nouvelles, Haruki Murakami se met joliment en scène, raconte ses histoires d'amour, ses débuts d'écrivain, ses goûts musicaux, sa précision artistique : tout cela est sûrement inventé (et part peut-être de certains situations réelles). Le tout renvoie à l'authenticité et parle de culture japonaise, à l'image de l'écriture. Intéressant, vraiment intéressant.
Éditions 10/18
Traduction du japonais de Hélène Morita

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