Lettre émouvante à cette sœur aînée non connue car née entre huit et dix ans avant l'auteure et décédée à l'âge de six ans suite à une diphtérie sévère, dont l'existence cachée fut découverte à l'occasion d'une conversation anodine entre sa mère commerçante et une cliente. On perçoit les propos maternels rapportés page 16: « elle (Annie) ne sait rien, on n'a pas voulu l'attrister » puis « elle (Ginette) était plus gentille que celle-là (Annie) ». Propos cinglants à l'image de la prose habituelle de l'auteure : pas de détours, peu de faux-semblants, la vérité crue aussi dure soit-elle à décrire comme en page 51 « Je ne leur reproche rien. Les parents d'un enfant mort ne savent ce que leur douleur fait à celui qui est vivant », puis page 60 « Tu étais leur chagrin,.... J'étais leur avenir ».
C'est un livre magnifique sur la mémoire, la difficulté d'aimer une survivante de santé précaire (l'enfant Annie a affronté le tétanos) quand on est confronté à l'ultime douleur (la perte d'un enfant). Cet ouvrage fait suite à la démarche analytique qu'Annie Ernaux a entreprise lors de l'élaboration de La place (autre livre splendide, dédié à son père). Deux très beaux textes à découvrir absolument !
Nil Éditions.
à ma maison
C'est un livre magnifique sur la mémoire, la difficulté d'aimer une survivante de santé précaire (l'enfant Annie a affronté le tétanos) quand on est confronté à l'ultime douleur (la perte d'un enfant). Cet ouvrage fait suite à la démarche analytique qu'Annie Ernaux a entreprise lors de l'élaboration de La place (autre livre splendide, dédié à son père). Deux très beaux textes à découvrir absolument !
Nil Éditions.
à ma maison
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire