Comme annoncé sur la page du tome 1 de la série Sérum, j'ai découvert en chair et en os (mais habillé tout de même) un des auteurs : j'ai nommé Henri Lœvenbruck. Donc rendez-vous à la librairie Les quatre chemins pour cette escale lilloise. Pour donner du peps à la promotion de ce feuilleton littéraire mêlant enquête policière, psychologie et internet, HL avait prévu son tour de France des librairies indépendantes mais néanmoins amies. Restait pour lui à (re)découvrir Lille : on était là pour l'accueillir !
Tout d'abord le lieu Les quatre chemins, sympathique librairie du Vieux Lille, quartier huppé de la capitale des Flandres. L'intérieur est tout simplement magnifique et typique de la région : hauts plafonds, bois et briques apparentes, étagères par spécialité et prix variés (livres d'occasion ou neufs sont proposés). Les deux gérants sont tout simplement charmants et accessibles, parlant avec passion de leur beau métier, des difficultés à trouver un emplacement plus grand, de proposer une gamme hétéroclite de fantasy, de fantastique et de polars, d'attirer une clientèle jeune en la motivant à acheter des livres plutôt que des jeans à 300 euros (vaste problème) et de rappeler qu'en France, la moyenne se situe à un livre acheté (pas forcément lu) par an et par habitant en âge de lire (cela laisse songeur).
Et puis, je découvre Monsieur Lœvenbruck, stylo déjà sur les starting blocks, poignet à échauffer, épaule droite à masser, cerveau en quasi ébullition et cheveux toujours blonds.
Je reste épatée par sa faculté à écrire des dédicaces (parfois sur six tomes et adressées à la même personne) et à répondre aux interrogations des lecteurs. Lui-même accessible et souriant, au tutoiement facile, il nous parle avec envie de son métier de concepteur d'intrigues, de certaines origines de ses romans, d'anecdotes de sa vie qui ont façonné des intrigues futures, de guidon ou de volant. Un grand bonheur que cette séance de dédicaces qui fut aussi un bel échange, courtois et simple, entre lui et son public (ici, des amis de la famille venant lui faire un petit coucou ou lui rappeler une cérémonie prochaine ; là , la rencontre formidable avec deux copains : A a acheté Le rasoir d'Ockham à son pote B qui est devenu fan depuis. B décide d'offrir l'Apothicaire à A, un copain bien menaçant : une photo rigolote en perspective avec l'auteur).
La richesse des échanges apporte un éclairage nouveau sur certaines œuvres :
1) La montre cassée à l'instant fatidique de la mort d'un personnage et la schizophrénie d'un autre dans Le Syndrome Copernic voient peut-être un lien direct avec la montre brisée lors d'un accident de moto d'Henri Lœvenbruck ou bien avec l'ami schizophrène de son père qui lui promettait à chacun de ses anniversaires de lui offrir une montre à ses 18 ans (le monsieur n'a jamais pu honorer sa promesse car il est décédé avant).
2) Sérum voit le jour suite à l'abandon d'un projet trop coûteux de web feuilleton : Henri Lœvenbruck et Fabrice Mazza ont élaboré des synopsis de 30 pages sur chaque épisode. La possibilité de découvrir cette série en feuilleton télévisé pourrait naître outre-atlantique mais attendons de voir ! Henri a complètement rédigé les romans, Fabrice a surtout relu et travaillé les rêves et la logique de l'héroïne Emily. HL considère qu'une seule main d'écriture permet d'accéder à une meilleure fluidité du style et d'éviter la non-fermeture de portes ouvertes ! Le choix de l'emplacement de l'intrigue (New-York) devient primordial pour une meilleure compréhension : le thème fondateur - la guerre et la manipulation de l'information (scandale type WikiLeaks) - ne pouvait concevoir une intrigue qu'aux Etats-Unis pour plus d'universalité et de véracité. Le choix de publier en poche fut d'abord pensé pour les lecteurs, pour que l'achat de la série leur soit le moins onéreux possible.
3) L'apothicaire considéré par l'auteur comme la meilleure de ses Å“uvres a demandé 5 ans de préparation (tout comme la série Sérum), de documentations, d'archivage. La part de rédaction nécessite moins d'un an. Véritable parabole sur l’Écriture, l'intrigue lie les hommes et les dieux, le personnage et son auteur (un peu comme Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello). L'auteur conclut qu'il publie des livres qui se ressemblent d'une certaine façon.
Et puis, on aborde le thème de l'inspiration. Stephen King est cité comme une sorte d'archéologue de ses propres romans (l'Américain a précisé lors d'un entretien qu'il a la sensation à chaque fois de déterrer ses histoires). HL rappelle qu'en ce qui le concerne, le rendu publié n'est pas aussi beau que l'histoire déroulée dans son cerveau, malgré les nombreuses relectures. Il parle avec émotion de l'importance de deux de ses éditeurs qui, par leur recul, ont dépoussiéré certaines intrigues, l'ont aidé à concevoir les manuscrits. L'inspiration lui vient en conduisant sa moto ou en roulant, son cerveau alors en état de semi-hypnose fait des liens, des analogies qui ressemblent à l'inspiration. Il aborde aussi la notion de clause de préférence pour telle ou telle maison d'édition, sans tabou et avec fraîcheur.
On termine à 19h, direction le bar de L'Athanor pour compléter une soirée bien réussie et pour célébrer le dernier jour de stage de Caroline Pilarczyk qui a brillamment suppléé à Libfly pendant 4 mois Lucie Eple (également présente, cheveux au vent : YES !) : le modèle de la bannière du site On vous lit tout a été créé par Caroline. L'occasion fut belle de revoir Gérard Tissier.
Quand je vous dis qu'il n'y avait que du beau monde !
Quand je vous dis qu'il n'y avait que du beau monde !
Je suis trop jalouse;-) quelle chance de pouvoir rencontrer Henri Loevenbruck !
RépondreSupprimerOn sent une réelle admiration de ta part. Il est vrai que ce monsieur mérite le détour, tant par sa courtoisie que par sa disponibilité.
SupprimerTon billet est plein d'enthousiasme. Gageons que Caroline trouvera un job à sa mesure.
RépondreSupprimerCaroline finit son année de master qui nécessite pour sa validation, la participation à des stages en entreprise. Elle m'a confié que travailler à Libfly pendant 4 mois lui a énormément apporté : elle a pris part à des décisions importantes, à participer grandement à l'envoi d'épreuves non corrigées de livres de la rentrée littéraire 2012 etc. Elle est ravissante, intelligente et modeste. Elle mérite la reconnaissance des contributeurs de Libfly.
Supprimerje suis jalouse !
RépondreSupprimerj'ai d'ailleurs lu le troisième épisode cet après-midi !
d'ailleurs, c'est un regret : aussitôt acheté, aussitôt lu ! trop vite ! (un peu plus de 2 h!!!!!!)
HL et FM, vite la suite !!!!!!
J'ai acheté l'épisode 2. Je verrai pour l'épisode 3. Je ne suis pas sûre d'être autant addict que toi. En tout cas, si tu as l'occasion de découvrir HL ou FM (et je ne parle pas de la bande radio), n'hésite évidemment pas !
SupprimerOh, je te sens complètement embarquéée dans une autre dimension. Philisine, reste avec nous !
RépondreSupprimerJe suis toujours là , Anis et je reste dans ta dimension. Mais parfois, découvrir d'autres univers me permet d'apprécier d'autant plus mon domaine de prédilection : le roman d'introspection.
SupprimerJ'ai lu ton article avec attention et je dois dire qu'il est vraiment intéressant, je ne connais pas cet auteur mais j'ai l'habitude de recevoir des écrivains parce que je travaille en bibliothèque, ce sont plutôt des écrivains et illustrateurs jeunesse parce que nous organisons un salon de livre jeunesse chaque année, avec eux en fait on passe surtout des interventions dans les classes, pas vraiment de leurs livres. Je trouve difficile de dialoguer avec un auteur sur son livre si nous ne sommes pas journaliste avec des questions précises et bien moi je trouve toujours l'exercice périlleux. Ça dépend aussi de l'écrivain et là je pense que Henri Lœvenbruck est vraiment "abordable" et très sympathique. Tu as passé un bon moment et ça c'est bien. Ce sont vraiment des instants un peu "hors réalité" et c'est bien d'en vivre de temps en temps.
RépondreSupprimerIl est sympa et je l'ai peut-être un peu saoulé avec mes questions. En tout cas, il m'a remercié de ma curiosité (tout en emphase, en plus).
SupprimerUne belle rencontre donc !
RépondreSupprimerEn lisant ton texte je me suis aperçue que j'hésitais toujours à acheter un vêtement (à bien moins que 300 euros !), jamais à acheter un livre. Je suis fière, pour au moins toute la journée ! Merci
Je crois que nous partageons ce point de vue (de vie).
SupprimerUn beau moment que tu n'oublieras pas ! Je me lancerai peut-être dans la lecture de cette série... Bon weekend et bel été !
RépondreSupprimerBel été également, Catherine. Je ne suis pas encore en vacances.
SupprimerIl a l'air plutôt joli garçon :-))
RépondreSupprimerQue se passe-t-il quand une Comète fond ? elle scintille ! bises
SupprimerAh j'avais oublié que c'était lui qui avait écrit le rasoir d'Ockham qui me tente depuis longtemps ! Je suis passée à côté de lui à St Maur en poche mais on ne voyait que Sérum et ca ne m'évoquait pas grand chose. Maintenant que j'ai vu le concept je regrette ! Je suis bien contente que tu aies apprécié ta rencontre.
RépondreSupprimerJ'aime rencontrer les auteurs pour comprendre leur démarche artistique et le recadrage de leur(s) œuvre(s)
SupprimerIl est pas mal du tout ce Monsieur, ça ne gâche rien !!! :) Rencontre très intéressante et constructive, il va falloir que je le lise mais pas Sérum !!! :)
RépondreSupprimerJe vois que HL va des ravages... les ventes vont flamber ! L'été sera chaud.
SupprimerHé mais t'es d'min coin ! cool !:)))
RépondreSupprimerOui, mais je ne suis pas native du Nord (juste une expatriée de Nantes !). Malgré mon installation en métropole lilloise datant de 10 ans, je ne parle toujours pas le ch'timi (hou, la honte !)
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