Les voleurs de Manhattan - Adam Langer ***

Ian Minot est du genre pas de bol (un peu comme ma génération, née pendant les chocs pétroliers, apprenant l'existence du SIDA au moment des premiers émois amoureux, imprégnée par le chômage de masse et pour couronner le tout, la réforme des retraites qui va l'amener à travailler sept années en moyenne en plus pour une retraite moindre... Comment cela, je suis déprimante ?).

Romancier à ses heures, il collectionne les lettres de refus des maisons d'édition. Son job de survie dans un café le gonfle particulièrement, tout comme son patron. Pire, un client le nargue tous les jours en se pointant avec le best-seller au marketing huilé d'un pseudo gangster-rappeur de pacotille. Et le Pompon of the pompones se réalise lorsqu'Ian découvre, stupéfait, que sa chérie du moment devient l'auteure à suivre. It's too much ! Loser d'accord mais point trop n'en faut. Sa situation doit changer : c'est justement le deal que lui propose l'Homme Confiant. La vie d'Ian va s'en trouver perturbée, un petit peu trop à son goût finalement !

À travers cette fable des temps modernes, Adam Langer fustige tous les auteurs à succès lancés à coups de millions, les nombreuses dérives d'un monde littéraire déboussolé et en mal de sensationnel, la médiocrité de certains ou pire, l'usurpation d'autres. Débuté sous le format roman, Les voleurs de Manhattan glisse rapidement en intrigue policière avec suffisamment de suspense et d'imbroglios, de quête du Saint Graal livresque (ici, un livre ancestral : Le Dit du Genji). Si le fond peut parfois laisser à désirer (avec une intrigue à rallonge, des étapes qui s'éternisent), il serait malhonnête de ne pas reconnaître le talent certain et l'intelligence de l'auteur à référencer les plagiats littéraires les plus illustres ou les méprises les plus réussies, soit par le biais d'entêtes de chapitres ou par les noms d'emprunt d'objets ou de personnages (le glossaire et l'historique en fin de livre apportent un éclairage nécessaire et enrichissent la lecture). Notre grandissime PPDA n'est pas même pas référencé, sûrement un oubli d'Adam Langer !

Traduction de Laura Derajinski

Éditions Gallmeister

Un énorme merci à Fransoaz qui a fait voyager ce livre jusqu'à moi :
Alex Keisha , Kathel , Lystig et une Comète l'ont hébergé également. Je ne l'ai plus retenu et il est recueilli maintenant par Astrid.

un de plus pour le challenge de Liliba

24 commentaires:

  1. Ah mais oui, livre voyageur!
    J'aime le début du billet, eh oui...Pas de bol pour cette génération.

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    1. C'est comme cela que je surnomme ma classe d'âge : «la génération pas de bol». J'aimerais connaître l'appellation employée par les sociologues.

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    1. Je reconnais être irrévérencieuse lorsqu'un auteur fautif n'assume pas sa malversation et fait porter le chapeau à son éditeur par exemple.

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  3. Un livre qui aurait bien sa place dans ma rubrique des "Echos du lundi", tant il me tente sans me tenter, m'attire avec un petit quelque chose qui me retient !!!

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    1. oui je comprends : une sorte de roman encyclopédique mêlé à une intrigue policière. Copieux en somme.

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  4. J'ai déjà noté ce livre ;-)
    Bonne soirée.

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  5. À toi de voir si tu as le temps... Bonne soirée, miss Cath.

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  6. Je l'avais repéré à sa sortie, j'essayerai de le lire à l'occasion !

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    1. Il est clair que c'est un livre intéressant mais je ne le mets pas en coup de coeur.

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  7. Je n'ai pas réussi à aller très loin dans ce livre. Trop de personnages, trop d'Amérique enfin trop de tout pour moi mais ce n'est que mon avis car je vois que beaucoup de monde à aimer.
    Je te souhaite une bonne journée

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    1. Oui, j'ai un moment perdu le fil que j'ai repris. Je suis d'accord avec toi sur la multitude des personnages. Bises et bonne journée également.

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  8. Moi je suis de la génération baby boom, celle des 30 glorieuses, du plein emploi, de la généralisation de la pilule, etc... Bon, OK, les WC étaient au fond de la cour...^_^
    Mais je reconnais qu'aujourd'hui la "génération stagiaire", tu sais, ceux qui sortent de leurs études, ou y sont encore, n'a pas de bol non plus...

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    1. Plusieurs générations sacrifiées en fait. Tu as raison de le souligner.

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  9. Avec une collègue, nous parlions aujourd'hui de notre retraite (parce qu'au point où vont les choses, nous serons toujours dans le même établissement d'ici la retraite) : "madame Sharon, nous vous offrons ce fauteuil électrique pour votre retraite, après 63 ans de bons et loyaux services dans l'éducation nationale").

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    1. Honnêtement, je pense qu'à ce rythme je dis « bye bye » à ma retraite et je débute maintenant ma vie (en prenant un temps partiel car les conditions d'exercice deviennent difficiles et je souhaite me préserver). J'ai parfaitement conscience de ce luxe.

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  10. Très sympa ce billet, beaucoup d'humour. par contre je ne comprends pas l'allusion à PPDA. Il n'est pas encore à l'Académie française ?

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    1. non, les Immortels n'en veulent pas. Une certaine lettre (un canular vraiment osé mais drôlissime) a réactivé le rejet de certains.

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  11. Tiens, je note! Chouette billet! J'adore ton expression "génération pas de bol", je la retiens.

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    1. oui elle reste valable aussi pour les générations qui suivent, malheureusement.

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  12. Un roman intéressant (malgré quelques bémols, tu as raison). Merci encore à Fransoaz pour ce livre-voyageur.

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  13. un livre original, ne serait-ce que par le thème !

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