Les minutes célibataires - Valérie Nimal ***

Valérie Nimal s'est essayé au format imposé par Régis Jauffret dans Microfictions et franchement, après une première période creuse et assez répétitive (je dois l'admettre), son recueil de Deux-voire-trois-pages-maximum emporte mon adhésion car il y réside quelques pépites du tonnerre. So, let's go !

Trente-neuf nouvelles courtissimes composent Les minutes célibataires (le temps de lecture pour chacune). Assez inégales, elles proposent un ensemble résolument moderne. 

Valérie Nimal alerte sur l'usage abusif d'Internet (en entrée, La fameuse Bouche de première de couverture ; en plat principal, l'inquiétant Regardez-moi des réseaux sociaux ; Facebook Jalousie en dessert jouissif), nous choque avec Paupières du jour et La fermeture éclair (encore faut-il auparavant ne pas avoir lu la quatrième de couverture, histoire de ne pas spoiler deux formidables surprises), nous envoûte avec Dazibao (ou comment donner une jolie leçon de romantisme contemporain à Yasmina Khadra et à feu Henry Bauchau ?), Le lavoir, L'homme de dos, La femme au serpent, Mon voisin célibataire, Les dessous chics, La chambre 17, La fenêtre entrebâillée ou Les boutons de manchettes. 

J'aurais pu lui reprocher de présenter toujours des femmes dépendantes du désir masculin (La cabine téléphonique) mais je ne le fais point puisque Miss Nimal me rétorquerait La conversation. Beaucoup de ELLE et de LUI ponctuent ces espaces-temps (un peu trop à mon goût) tandis qu'un joli final de chassés-croisés termine ce recueil façon Accès direct à la plage de Jean-Philippe Blondel, mais sans la mer avec l'amer.

Les minutes célibataires suggère le désir, l'amour, l'abandon ou le fantasme (Fantasma, Hôtel Origami). Un exercice de style étonnant, parfois dérangeant, assez bien réussi malgré quelques longueurs (un comble, oui je sais !) .

Éditions Luce Wilquin

avis : Minou, Carnet de Lecture (que je remercie infiniment pour le prêt de ce LV)

et un de plus pour les challenges de Minou, de La Part Manquante, de Laure (Prix Gros Sel 2009, ce n'est pas une blague), de Denis et Fabienne et de Lune


évasion musicale : Pourquoi regardes-tu la lune ? Anouk Aïata
Je dois cette sublime découverte à ma copine Nadael (si vous ne connaissez pas son blog, courrez, il est génial... elle aussi !) que je remercie infiniment : je ne me lasse pas de ce refrain !