Visage, camouflage, armée,
plume, vénitien, jaune, déguiser, bal, argile, mensonge, embaumer,
comédie, celer, mystère, pailleté, crème, farandole, grimace,
hypocrisie, dissimuler, unir, usure, unique.
Il entra dans la chambre et repéra le joli masque pailleté aux plumes jaune orangé. Il se rappela combien elle aimait se déguiser, jouer la comédie à la moindre contrariété, dissimuler son corps menu sous les taffetas colorés ou user de perruque, camouflage idéal de son blond vénitien.
Il balaya du regard l'intérieur de la pièce : rien de nouveau, rien de changé. Partout son image. Ici, la mallette de maquillage avec la fameuse crème mascara « pour faire comme les grandes, hein Papa ? » et là, son parfum dont quelques effluves embaumaient encore l'atmosphère unie.
Son visage se crispa et laissa place à une grimace : il étouffa une armée de sanglots. Venir chez elle entraînait à chaque fois la farandole douloureuse des souvenirs.
Ce n'était plus un mystère : il représentait à présent un géant aux pieds d'argile, au cœur fragile et à jamais celé. L'usure du temps et la chose avaient agi sur lui.
Point de bal cette année, pas d'hypocrisie sociale, moins de mensonges, peu de sourires.
Elle resterait son unique ravissement.
Il retint sa respiration, quitta son univers et referma la porte derrière lui. Puis pleura.
Les liens vers les textes des autres participants sont recensés dans le billet d'Aspho : ICI
(pour découvrir l'écrit de Dame Aspho et celui de Jacou) ou ci-dessous (je ne suis qu'une vulgaire copieuse)
Violette Dame Mauve, Adrienne, Ghislaine, Valentyne, Janickmm, Soène, Mon Café Lecture, Miss Nefer, Célestine, Jobougon, PatchCath, Mind The Gap, Eeguab-Modrone, Marlaguette, Nunzi, Brize, Evalire, Claudialucia, Marie, Cériat, Jean-Charles, l’Or Rouge, Pierrot Bâton. Wens.LilouSoleil, Béatrice, Coccinelle, DimDamDon, Rosemonde (dès qu'Aspho a le lien !).
(pour découvrir l'écrit de Dame Aspho et celui de Jacou) ou ci-dessous (je ne suis qu'une vulgaire copieuse)
Violette Dame Mauve, Adrienne, Ghislaine, Valentyne, Janickmm, Soène, Mon Café Lecture, Miss Nefer, Célestine, Jobougon, PatchCath, Mind The Gap, Eeguab-Modrone, Marlaguette, Nunzi, Brize, Evalire, Claudialucia, Marie, Cériat, Jean-Charles, l’Or Rouge, Pierrot Bâton. Wens.LilouSoleil, Béatrice, Coccinelle, DimDamDon, Rosemonde (dès qu'Aspho a le lien !).
J'ai eu la chair de poule en lisant ton texte, tellement beau et poignant à la fois, empreint d'une grande tristesse.
RépondreSupprimermerci à toi : oui, une vraie et profonde tristesse car on ne se remet pas du deuil de son enfant. Bisous
SupprimerUn texte très évocateur et très beau. Tu m'as émue.
RépondreSupprimermerci, Mina : j'ai été très émue et chamboulée d'aligner ce court récit. J'ai gardé mon idée première, j'avais peur de mettre des mots dessus mais je suis contente de ce résultat, de l'impression qui s'en dégage. Pas plus, pas moins.
SupprimerNon ça recommence !!!! Où est mon comm ? (je suis obligée de copier maintenant à chaque fois que je commente sur Blogspot, c'est...) Bref..
RépondreSupprimerJe te disais que ton texte était poignant et m'a serré le coeur, qu'il n'y avait pas besoin d'en dire plus... c'est une réussite ! Ce que tu voulais faire passer est bien passé ! ;)
merci à toi, Aspho de ce com (recopié deux fois : ta persévérance te grandit !). Je t'embrasse fort et ton compliment me va droit au cœur.
SupprimerTon texte est triste mais les mots sont beaux.
RépondreSupprimermerci beaucoup : ce compliment me touche particulièrement.
SupprimerC'est triste et soulève plein de questions .....Pauvre homme.....
RépondreSupprimerJ'aime particulièrement la "farandole douloureuse des souvenirs"
oui, j'ai volontairement laissé ces questions sans réponses pour que vous vous imaginiez tout (ou rien, c'est selon). Je ne souhaitais pas en dévoiler plus car mon héros est pudique. Il ne pleure pas dans le sanctuaire de sa fille défunte.
SupprimerBeaucoup d'émotions à la lecture de ce retour sur un passé douloureux parce qu'il rappelle l’absence.
RépondreSupprimeroui, les prénoms sont effacés : seules restent une réflexion, une odeur, une chambre, un masque et du maquillage de ce qui fut.
SupprimerC'est bien triste, et on imagine tout. Je me suis fait un film !!!
RépondreSupprimeroui, je ne laisse pas beaucoup de détails et le doute plane. C'est volontaire de ma part : ne pas trop en dire, laisser mon héros agir. Bisous
SupprimerA quand la suite, Philisine ?
RépondreSupprimertu sais, Annie, ce texte m'a été douloureux à écrire car il correspond à une hantise pour moi. Mais cette histoire s'est imposée quand j'ai vu les mots proposés sur le blog d'Aspho et l'image de cet homme penché sur le bureau, caressant du doigt un masque d'enfant fut la première à surgir. Voilà. Bisous
Supprimerdes souvenirs douloureux
RépondreSupprimeroui, les siens : j'ai essayé de respecter la douleur de mon héros, de ne pas l'abaisser. Il reste humble et fragile, tout simplement.
SupprimerTristesse et délicatesse... Très beau !
RépondreSupprimeravec le sourire
merci, Lilousoleil : tu es gentille.
SupprimerJ'ai du le relire deux fois pour être sûre...c'est triste et beau ton texte!
RépondreSupprimermon A. l'a lu une fois et n'a rien compris : clairement je ne suis pas prête à me perdre la grosse tête avec ma prose !
SupprimerVoilà un texte bien tristounet qui va avec les couleurs du temps de ce dimanche...
RépondreSupprimerBravo pour les émotions transmisent avec délicatesse.
merci à toi pour ce si gentil mot.
SupprimerHello
RépondreSupprimerCe beau texte n'a pas besoin de suite. Tu as dit l'essentiel...
Pudique mais complet, tu as su à la perfection évoquer le drame d'une vie pour les gens qui perdent un enfant.
Bonne semaine et bises de Lyon
merci, Soène de ton gentil com. Je t'embrasse de Lille (et je reviens de ta belle ville où j'ai passé un excellent week-end festif. Quelle cité, ce Lyon !)
SupprimerLa prochaine fois que tu viens, fais-moi signe !
SupprimerJ'adore Lille. J'y vais par la Braderie et je mange des moules-frites !!
Bises♥
et toi, pareil ! je tacherai de ne pas te rater à la prochaine braderie. je t'embrasse.
SupprimerJ'ai cru reconnaître cette chambre de petite fille, l'amour pour le déguisement, pour les paillettes, pour faire comme les grands.. Un texte qui fait frémir!
RépondreSupprimeroui, j'ai conscience d'avoir écrit un texte profondément triste. Je te remercie de ta venue ici.
SupprimerJe n'ai qu'un seul mot à écrire : B ravo
RépondreSupprimermerci, Zazy, infiniment ! bisous
SupprimerSuperbe texte, et concis comme d'habitude mais très complet !
RépondreSupprimerje ne sais pas faire long car je ne maîtrise pas assez l'orthographe et les champs lexicaux français. J'ai besoin de libérer ma plume et ce n'est à mon avis pas pour tout de suite.
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