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Voici quelques petits bonheurs du mois passé :
1) À la fête d'anniversaire d'une de mes amies, j'ai eu le temps et le courage de lui dire que je l'aimais très fort. Voilà, m'épancher m'est difficile (surtout auprès de mes proches) mais l'âge aidant, je gagne en sérénité et en confiance.
2) Une journée de vendredi magnifique : une conférence le matin sur les techniques mathématiques utilisées pour visualiser les courants marins mondiaux (observer l'éblouissante simulation informatique, voir la dérive modélisée d'une bouteille jetée à la mer, reconnaître les méthodes numériques en jeu apprises cette année pour la programmation des logiciels et être fière de tout comprendre), déjeuner avec une amie sur son lieu de travail (échanger, communiquer, partager), rentrer et récupérer mes pépettes (qui sitôt arrivées à la maison, partent vadrouiller chez les copines) et se retrouver toute seule, en se la jouant « Punaise, la vie passe trop vite ! J'ai même pas le temps de m'ennuyer !».
3) Après des mois d'attente (je les ai menacées de finir à la poubelle), mes orchidées se réveillent. J'en ai surnommée une « le Phénix » (je l'avais récupérée dans un état de sécheresse de chez une amie) : elle va peut-être me donner une petite fleur (promis, si floraison il y a, vous aurez le droit à une petite photo). Comme quoi, dans la vie, il ne faut jamais désespérer !
les petits bonheurs de Comète (ici, là et là) et de Kidae (ici, là et là)
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1er mai : une date importante dans mon calendrier. L'année 2015 est rude pour tout le monde : la menace d'attentats qui persiste, les conflits et les génocides toujours présents et parfois tus, les catastrophes naturelles qui apparaissent, les plans sociaux qui fleurissent.
Je suis d'une nature optimiste mais voilà, je profite de cette fête pour exprimer mon désarroi face aux conditions de travail qui se détériorent, au mépris des politiques à l'égard des travailleurs (non, je ne fais pas mon Arlette), à la confiscation du terme « entreprise » par les dirigeants qui ont annexé cette désignation en remplaçant le CNPF (conseil national du patronat français) par le MEDEF (mouvement des entreprises de France).
L'entreprise ne s'est jamais réduite ni à son PDG souvent parachuté à ce poste, ni à ses actionnaires lorsqu'il y en a. Non, l'entreprise ne veut pas licencier, ses cadres dirigeants et actionnaires, eux, peut-être pour une économie de Polichinelle. Non, l'entreprise n'exige pas qu'on soumette une de ses composantes (ses salariés), certains patrons y voient leur intérêt : dénaturer les fonctions, rendre dociles leurs employés (le chômage de masse est un levier de soumission), confisquer les savoir-faire (parce que savoir donne un certain pouvoir. Or en France, il y a une certaine inquiétude/impossibilité de la part des patrons à laisser autonome le personnel) en proposant des tâches complexes qui ont l'art de noyer le poisson et les missions.
Une PME ou un groupe n'est pas viable sans sa composante ouvrière, celle-là même qui connaît toutes les fonctions intrinsèques à l'entreprise. Lorsqu'un plan de restructuration s'annonce, c'est l'efficacité ralentie et une pauvreté intellectuelle qui se profilent : les économies de moyens annoncées voire outrageusement clamées (histoire de jouer sur un cours boursier) fragilisent l'ossature du tout.
On ne gagne rien à démobiliser le personnel, on ne gagne rien à le rendre constamment apprenant (sauf à le soumettre) parce qu'un humain en apprentissage systématique n'est jamais au point. Nous sommes entrés dans l'ère du zapping qui fait la part belle à la valorisation de l'amateurisme : on se mue dans le vide, on rend gloire aux agitateurs du ciboulot qui ne produisent en général que du vent mais qui parlent bien, et surtout agissent sans état d'âme.
Les Français sont attachés à donner un sens aux missions qui leur sont confiées. En général, ils ne comptent pas leur temps. Tout le monde y perd à ne pas être respecté et principalement, les patrons (parce qu'à force de perturber les employés, à les dé-missionner, à les réduire en blocs horaire, ils perdront non seulement leur fidélité mais aussi la qualité du travail fourni).
J'aimerais que les journalistes et les chroniqueurs économistes fassent l'effort sémantique de distinguer les entreprises des dirigeants.
J'aimerais que l'opinion publique, extrêmement dure à l'égard des travailleurs, change : personne n'est heureux d'être en grève, personne ne se satisfait que les mouvements de mécontentement perdurent.
J'aimerais que les syndicats arrêtent de jouer la carte des primes (plutôt, de la déprime) : qu'ils deviennent force de proposition de rythme décent de conditions de travail, qu'ils arrêtent de monnayer la santé des salariés en échange de postes maintenus (comme à Noyelles Godault où certains ont volontairement fermé les yeux devant des cas de saturnisme et de pollution des sols, pour préserver des emplois, perdus par la suite) !
On a tous à y gagner à réagir et à se révolter, parce que ce qu'on subit devient insupportable (le chômage de masse est une aberration).
Bonne fête du 1er mai à tous et à toutes !
J'aimerais que l'opinion publique, extrêmement dure à l'égard des travailleurs, change : personne n'est heureux d'être en grève, personne ne se satisfait que les mouvements de mécontentement perdurent.
J'aimerais que les syndicats arrêtent de jouer la carte des primes (plutôt, de la déprime) : qu'ils deviennent force de proposition de rythme décent de conditions de travail, qu'ils arrêtent de monnayer la santé des salariés en échange de postes maintenus (comme à Noyelles Godault où certains ont volontairement fermé les yeux devant des cas de saturnisme et de pollution des sols, pour préserver des emplois, perdus par la suite) !
On a tous à y gagner à réagir et à se révolter, parce que ce qu'on subit devient insupportable (le chômage de masse est une aberration).
Bonne fête du 1er mai à tous et à toutes !
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Bravo pour ton billet. Je te rejoins oh combien... Et je peux te dire que c'est très compliqué d'être un responsable RH aujourd'hui dans ce contexte.
RépondreSupprimerj'aime au combien la tâche difficile ! Bises
SupprimerTrès joli billet ! Passe un beau mois de mai !
RépondreSupprimermerci à toi, Caroline ! bises
SupprimerBeau mois de mai ! et des petits bonheurs pour chaque jour. J'ai déjà dit à une amie que je l'aimais. C'est embarrassant quand même, mais elle était drôlement heureuse.
RépondreSupprimeroui, je pense que ces mots doux font du bien aux deux personnes : celle qui les dit, celle qui les reçoit.
Supprimerje te suis vraiment dans ta révolte contre la détérioration des conditions de travail l'état lui même ne montre pas l'exemple je suis fonctionnaire ( pas dans l'enseignement ) et les départs ne sont plus remplacés. fin 2014 nous étions 4 en moins avec les m^me heures d'ouverture au public.Nous avons tous tellement souffert de ces conditions que plusieurs d'entre nous sont sous antidépresseurs.Pourquoi l'état qui se donne pour mot d'ordre de relancer l'emploi supprime t'il du personnel chez les fonctionnaires alors que c'est le seul endroit ou il peut réellement influer sur la diminution du chômage.
RépondreSupprimerJ'avoue une grosse baisse du moral en ce début mai . bises
L'Etat est le pire des employeurs et s'attaque en particulier à des ministères qui protègent les individus : l'Education nationale (ministère qui forme le citoyen et l'aide à développer une conscience : on y arrive de moins en moins), l'inspection du travail (c'est un ministère en érosion : on diminue les postes, on charge les agents des missions. Résultat : les entreprises sont très peu contrôlées et leurs dirigeants peuvent enfreindre allègrement des conditions de travail décentes sans risque de se faire taper sur les doigts.) etc
SupprimerBravo pour cette collecte de petits bonheurs à laquelle vous vous tenez toi et Béa ! C'est beau de dire à une amie qu'on l'aime, il ne faut pas attendre, des fois c'est trop tard !
RépondreSupprimerSinon, je suis d'accord, totalement avec ton billet ! La fête des travailleurs sera bientôt remplacée par des défilés de chômeurs... C'est épouvantable mais j'ai l'impression que nous sommes pris dans une spirale infernale que rien ni personne ne peut/veut arrêter et c'est encore plus décourageant... Aurons-nous en 2017, comme en Amérique (en 2007 (ça arrive toujours 10 ans après chez nous) des villes sinistrées, aux maisons et aux centres commerciaux abandonnés ? Bises ma Phili, bravo pour tes maths "que-tu-as-tout-compris" ! :D
c'est possible tout cela : les maisons actuellement se vendent mal et je pense qu'un crack boursier devrait arriver assez incessamment sous peu !
SupprimerOuh, la quel grand coup d'air frais en lisant ton blog ! ça fait un bien fou, c'est bien écrit, et tout à fait dans la réalité des faits vécus sur le terrain. Et non à la valorisation de l'amateurisme ! J'avoue adapter ma façon de travailler à ma hiérarchie directe qui change tous les deux ans ! De toute façon il est absolument impossible de tenir autrement. Un grand bravo et bon premier mai à toi !
RépondreSupprimerta situation professionnelle est guère simple ! bises
SupprimerBonne fête encore et bonnes reivindications!
RépondreSupprimerGros bisous.
merci à toi et grosses bises.
SupprimerJe te reçois cinq sur cinq dans ce que tu exprimes. Je rêve de syndicats qui ferais enfin leur boulot et d'un peuple qui se réveillerait et réclamerait son dû, seulement son dû, au lieu de se scotcher sur tous les écrans possibles et imaginables.
RépondreSupprimeron ne fait que consommer (des loisirs, des vêtements,...). Penser exige du temps qu'on ne se donne plus. C'est bien pour cela que la politique actuelle que ce soit dans le privé et le public, est d'occuper les neurones trop efficaces ! Bisous
Supprimereh ben, c'est une véritable bourrasque rafraîchissante.....après le collier de perles de bonheur, les chaines du labeur (bizarre que chez vous - en France - labeur / travail sont masculin .....en Allemagne = féminin (die Arbeit/ die Maloche).... Merci de garder ton professionnalisme qui fait fi à l'amateurisme.
RépondreSupprimerj'essaie même si en littérature, je resterai définitivement amatrice ! bises
SupprimerOui, tout cela est bien envoyé. Il y a un livre que j'avais bien aimé : c'était le manifeste des économistes atterrés; il y a d'ailleurs un nouveau manifeste qui est sorti. Une saine critique qui n'aurait pas été désavouée par Bernard Maris. Et ravie de voir que tu t'éclates. Quelles sont ces études que tu as reprises cette année ?
RépondreSupprimermaster 2 de mathématiques appliquées en analyse numérique des EDP (très bien)
SupprimerDe beaux moments positifs ! Et un beau coup de gu.... tout à fait d'actualité ! Je suis dépitée à chaque fois que j'allume la radio et que j'entends une nouvelle restructuration, de nouvelles suppressions de postes... Je pense à tous ces gens qui les subissent. :-(
RépondreSupprimermoi, pareil ! bises
SupprimerMerci pour ce billet. C'est chouette de prendre le temps de s'arrêter sur ses petits bonheurs. On l'oublie trop souvent. J'ai passé ce 1er mai pluvieux loin de toute cette révolte pourtant justifiée à rire en lisant roal dahl à mes enfants... Je ne retourne à la civilisation que lundi ;-) Bonne fin de week end!
RépondreSupprimertrès bon choix de divertissement. Bises
SupprimerOh, je garde espoir pour mes orchidées dans ce cas. ;)
RépondreSupprimerQuant au reste, je te rejoins.
tu as raison, il faut garder l'espoir ! Promis, le mois prochain vous aurez le droit aux photos (enfin, si progression il y a).
Supprimertu sais Phili, la majorité des patrons en France ne sont pas des PDG, dirigent des PME ou TPE (en ayant emprunté des sommes folles), ont rarement plus de quelques salariés, ne prennent pas 5 semaines de congé par an, travaillent plus de 12 h par jour et paient des charges ahurissantes. Ils n'ont rien à voir avec les PDG que tu décris, ils sont l'âme de leur entreprise, et en général ce sont eux la composante ouvrière de leur entreprise. Ne les confonds pas avec les autres.
RépondreSupprimerJe ne les confonds pas avec les autres, mais tu as raison : mon texte présente une généralisation. Je regrette qu'en France, les artisans soient surtaxés par rapport aux grandes entreprises qui elles bénéficient d'allègements fiscaux inadmissibles (je pense à Total ou à Loréal par exemple qui investissent leurs dividendes en rachetant les actions pour monter le cours boursier et de ce fait, nourrir uniquement leurs actionnaires, qui ne prennent aucun risque). Je suis aussi en rogne face à des patrons de structures plus petites qui n'emploient pas pour éviter la création de syndicats au sein de leurs entreprises.
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