Nous entrons maintenant dans le côté obscur... de la littérature. Enfin, pas tant que cela mais ce n'est pas gai, gai, non plus !
Dans la forêt de Jean Hegland *****
Image captée du site Babélio |
Deux sœurs adolescentes, Nell et Eva, se retrouvent seules à gérer le quotidien dans un no man's land pourtant familier : leur maison, leur antre, isolée et éloignée de toute civilisation, en pleine forêt. Les voisins les plus proches se situent à cinq kilomètres et ont disparu comme la plupart des êtres humains normalement constitués : une crise économique suivie d'un désastre écologique interdit tout moyen de subsistance lié au commerce : plus d'essence, plus d'électricité, des magasins à l'abandon, un monde dans le déclin et des âmes humaines en perdition.
Remarquable récit, Dans la forêt montre une impressionnante maîtrise d'écriture de la part de Jean Hegland. Tout est décrit comme le style de nature writing l'exige : les deux héroïnes évoluent en parfaite harmonie avec leur environnement. Chacune fait preuve d'un caractère bien trempé, apprend à céder, épaule l'autre. Des moments d'accalmie sont interrompus par des arrivées tantôt fugaces tantôt traumatisantes : loin de dresser un monde idyllique, Jean Hegland y narre la survie tout simplement. Impressionnant !
Editions Gallmeister
Traduction de Josette Chicheportiche
Lu grâce au conseil de mes libraires bretons préférés (Hélène et Jean-François Delapré) du Saint-Christophe (29)
Nul n'est à l'abri du succès de Pascal Garnier **
Image captée du site Babélio |
Jean-François Colombier est un écrivain sans grand succès public. Sa vie intime est à l'image de sa notoriété : balbutiante ! Cinquantenaire divorcé, il navigue entre des femmes surtout jeunes et parfois défoncées. Sa vie décousue n'est pas source d'équilibre pour son fils unique dont le contact essentiellement épistolaire se résume à l'envoi de chèques mensuels. Et lui arrive le truc improbable : sa dernière œuvre remporte un prix littéraire de haute estime. Et se pose ensuite la question fondamentale : comment gérer l'après-reconnaissance ?
J'aime bien l'univers de Pascal Garnier et je regrette vraiment sa disparition précoce dans le paysage littéraire français. Toutefois, on sent dans ce roman qu'il a pas mal tâtonné, que son Jeff lui en a fait voir de toutes les couleurs (ou peut-être l'inverse). En tout cas, d'un récit plutôt monotone, on débarque dans une seconde phase psychédélique qui ressemble à un rêve (et là, pour le coup, cela aurait été plausible et bien intéressant à traiter) et qui s'achève en du grand n'importe quoi. Alors comme le sieur maîtrise la narration, possède une plume intéressante et peut en gros écrire ce qu'il lui plaît sans paraître ridicule, cela passe mais on ne peut pas dire que j'en garderai un souvenir mémorable. Les changements de situation conjugale si chères à David Lodge sont ici balancées, le héros s'extirpe d'une situation criminelle avec une chance inouïe et tout simplement inenvisageable. Il y a de l'arnaque dans l'air et pas que dans l'intrigue : or, je veux bien planer -avec ou sans excitants-, voire me laisser berner mais faut pas pousser Mémé non plus ! Je pense sincèrement que Pascal Garnier n'a su gérer ni son héros ni son histoire qui finit aussi défoncée que JFC.
Et franchement, après Lune captive dans un œil mort (là aussi, avec une fin grandiloquente mais réussie), j'avais misé gros... à tort !
Éditions Zulma
Emprunté à ma nouvelle biblio bien fournie
du même auteur : Lune captive dans un œil mort
Dans la forêt a été sur tous les blogs cette année, je ne l'ai pas lu mais certainement un jour, je ne suis pas fan de nature writing. J'aime beaucoup Pascal Garnier mais je ne pense pas avoir lu celui-ci, et je vais m'abstenir. Bises.
RépondreSupprimerJe ne suis pas surprise du succès de Dans la forêt. Pendant cette année, je ne me suis pas tenue au courant des succès littéraires et bloguesques. La maison Gallmeister fait partie des chouchoutes de la blogosphère aussi. Bises
SupprimerJe te rejoins pour Dans la forêt, et je note que le Pascal Garnier n'est pas son meilleur.
RépondreSupprimerOk ! Bises
SupprimerMalgré les nombreux coups de cœur, je n'arrive pas à avoir envie de lire ce Gallmeister (mais je sais qu'ne général, c'est une maison d'édition qui n'est pas pour moi).
RépondreSupprimerAs you want, my dear !
SupprimerJe ne connais pas ces auteurs mais ne suis pas tenté en lisant tes chroniques.
RépondreSupprimerAs you want , my dear !
SupprimerComme toi, j'ai adoré Dans la forêt. Quant au Pascal Garnier, son univers ne m'a jamais trop parlé...
RépondreSupprimerMa chronique sur Dans la forêt n'était pas essentielle, comme beaucoup de mes avis mais j'avais envie de parler de ce roman.
SupprimerJe viens justement de finir "Dans la forêt" et j'ai bien aimé. Je suis moins enthousiaste parce que dans le genre, je préfère de très loin "La route" tellement plus remuant à mon goût.
RépondreSupprimerEt pour rassurer Emma, moi non plus je ne suis pas Nature writing mais pour le coup, ça ne se sent pas du tout (les étiquettes, hein...)
La route est un récit saisissant, remuant, très fort. Dans la forêt est plus doux. Mais il marque aussi son passage.
SupprimerLe premier m'a été conseillé par ma libraire préférée amie depuis 20 ans, mais je sais qu'il n'est pas pour moi, je n'arrive pas à gérer le huis-clos de fin du monde en littérature (ni IRL d'ailleurs je pense ;-). Le second me tente pour exactement les raisons que tu avances, mais bon du coup je vais passer ma route...
RépondreSupprimerJe partage ton coup de coeur pour Dans la forêt ! J'ai adoré !
RépondreSupprimerJ'ai adoré Dans la forêt ! Ma soeur est donc en train de le lire. Quel titre !
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