Après une opération qui aurait pu tourner au pugilat, l'assistante animalière Camille est priée de se retrouver.... et de préférence seule. Mais c'est mal connaître le hasard qui souvent fait bien les choses : l'exil se transforme en asile de fortune, où confidences et chuchotements valent tous les pansements du cœur. Pendant que d'autres soignent les plaies faites au(x) corps.
iage captée sur le site de l'éditeur Murmure des soirs |
La solitude des étoiles narre la rencontre de plusieurs
solitaires regroupés en paires : les premières perles en pleine lumière, Camille
la taciturne et Théodore le vagabond ; les secondes plus sinueuses, la frêle Suzanne et son amoureux éconduit Alain.
La solitude des étoiles est un texte très doux, joli au titre magnifique, une tranche de vie qui réconcilie l'humain. Martine Rouhart, par un phrasé fait de pauses exprimées par les silences et les absences, imprime la mélancolie et la juxtapose avec l'éclosion d'une nouvelle ère, celle qui suit le temps du deuil ou de l'abandon, parfois des années après. Il y a beaucoup d'espoir dans ce texte-là et une infinie poésie où l'élément Nature prend toute sa place. Certaines phrases suffisent à exprimer le tout :
page 186 :
"Une perte l'une après l'autre. Le superflu, l'utile puis l'essentiel. Un oiseau qui tombe de branche en branche sans pouvoir se raccrocher, même pas aux plus basses, celles que la lumière n'atteint jamais. Il lui a fallu tomber tout en bas... Une vie engloutie. Impossible de redresser la courbe fuyante de la volonté.
La ville, dans ces conditions, le regard des passants, les rixes entre clochards, il n'a pas supporté. Plutôt vivre dans les bois telle une bête. Les bêtes ne sont jamais moins que rien et ne vous jugent pas. Il a vécu caché mais à quoi bon, comment se cacher de soi."
page 170 :
"Je devrais le savoir, depuis le temps, qu'avec lui rien n'est jamais ni acquis ni perdu. C'est seulement qu'on ne peut remplir tous les silences à la fois.
Le voici maintenant qui ferme son regard, comme s'il se ravisait. Mais c'est pour mieux se concentrer et regarder dans le puits des souvenirs.
Car il se met à parler ; dans les basses, d'une voix intime. C'est l'heure du repas, je devrais me lever pour allumer le gaz sous la cocotte, mais je ne bouge pas d'un cil. Pas question de faire sauter le pont fragile des mots."
Cette chorale polyphonique est singulièrement perturbée par quelques citations astronomiques savamment choisies.
La solitude des étoiles propose une rencontre littéraire rare et touchante, à consommer seul(e) ou entre ami(e)s. Et une auteure, Martine Rouhart, à suivre de très très près !
Éditions Murmure des soirs
Lu dans le cadre d'un service de presse envoyé par l'éditeur.
Autre avis : Anne
et un de plus pour le challenge Sous la contrainte de Philippe avec le son "é" |
J'ai reçu ce bouquin par la maison d'édition et j'en suis content. J'ai beaucoup aimé l'écriture poétique de l'auteure que je suis sur FB. Les poèmes qu'elle y publie sont très jolis !
RépondreSupprimerMerci pour cette participation à mon challenge et bon dimanche.
Merci pour le partage de ces extraits.
RépondreSupprimerUne découverte pour moi grâce à ta chronique !
RépondreSupprimerTrès joli titre en effet. Un livre qui fait du bien, on en a besoin de temps en temps.
RépondreSupprimerA lire ton billet, je te sens encore sous le charme de cette lecture.
RépondreSupprimer