Retour à Cuba - Laurent Bénégui ****

J'ai bien aimé lire le dernier roman (biographie familiale) de Laurent Bénégui, comme les autres romans que j'ai lus de lui. C'est le genre d'auteur qui sait m'accrocher, et ça, bien malgré moi ! Je ne me l'explique pas, même avec un début poussif (où ses nombreuses tergiversions sur la conception de son œuvre ne m'ont fait ni chaud ni froid... j'ai du mal avec ce type d'hésitations, même si elles sont humainement compréhensibles). Voilà ! 

La première couverture de Retour à Cuba représente une famille : celle des grands-parents paternels de Laurent Bénégui avec leurs six enfants (le sixième n'est pas encore visible à l’œil nu), partis s'établir à Cuba pour y faire fortune. 

Parce que Retour à Cuba raconte tout cela : la recherche de Laurent Bénégui en quête de construction et de déconstruction du mythe familial, l'exil, l'envie d'un ailleurs pour y faire fortune, les rêves et les désillusions, la révolution cubaine, les faux-semblants, les petites vérités, les grands mensonges, l'honneur et les broutilles. Avec Retour à Cuba on s'immerge dans un monde de couleurs, de chaleur, de forêts et de terres pas toutes fécondes, de hameaux complètement perdus et de café de grande qualité.

Comme je l'ai dit, le début m'a paru un peu longuet mais ensuite, les rencontres avec les aieules illustres de sa sagrada familia qui permettent de reconstruire un puzzle familial plus ou moins certain, plus ou moins rêvé ou imagé, et la recherche documentée et l'imagination de Laurent Bénégui ont fait le reste ... et pour le coup, du très bon reste ! Je me suis complètement immergée dans l'univers cubain, l'impact de la gouvernance castriste sur les existences, inversant les rôles sociaux et sociétaux. L'auteur nous présente les faits du côté des propriétaires : c'est intéressant. Dans Retour à Cuba, j'ai redécouvert le talent d'écriture de Laurent Bénégui au-delà de ses qualités narratives déjà repérées lors de ses précédentes œuvres : sa capacité à relancer son intrigue, à mêler efficacement la fusion entre la Grande histoire et l'histoire familiale, le travail sur les deux "branches", la déconstruction du mythe, ses mots qui touchent et font mouche. L'auteur se met à découvert tout en retenue : c'est doux, poli, charnel, rond et il arrive à atteindre l'universalité, en ne s'épargnant pas. 

Retour à Cuba est un retour aux sources, une quête des origines, où les femmes y jouent un rôle majeur et font preuve d'un courage incroyable et d'une grande volonté. Un roman lumineux et riche culturellement, qui m'a bien évadée.  

Éditions Julliard (juste une remarque : même si c'est la signature de la maison d'édition, je trouve dommageable que sur la première de couverture, le nom Julliard soit rayé par le trait vert.. comme si on avait honte du nom).

Lu en service de presse : je remercie la maison d'édition pour ce partenariat.

Du même auteurLa Part des anges    Le mari de la harpiste   Mon pire ennemi est sous mon chapeau  Naissance d'un père

14 commentaires:

  1. J'avais bien aimé La part des anges mais je n'ai pas lu d'autres titres de cet auteur ; bon weekend !

    RépondreSupprimer
  2. Voilà encore un auteur que je ne connais pas !
    Bon dimanche.

    RépondreSupprimer
  3. Je n'ai pas encore lu cet auteur ; comme bien d'autres hélas, il faudrait ne faire que lire jour et nuit !

    RépondreSupprimer
  4. Un retour à Cuba qui me tente, après ton billet.

    RépondreSupprimer
  5. Oui, tentant en lisant ton billet

    RépondreSupprimer
  6. Voilà un auteur que je n'ai jamais lu, il faudrait que j'y regarde de plus près.

    RépondreSupprimer
  7. Je le commence aujourd'hui. Je ne te lis pas, mais je reviendrai... A++
    Syl.

    RépondreSupprimer