Que dire de ce roman qui a bousculé un microcosme parisien bien installé, qui fait bouger les lignes de façon diffuse mais absolument sûre, un roman qui est un best-seller que nombreux lecteurs ont déjà découvert.
Mon avis va verser dans le pot de ceux des conquis au-delà de l'histoire par la forme narrative choisie par l'autrice, Camille Kouchner, son style, son panache, son phrasé tonique et sec, cinglant sans être méchant, qui respire l'authenticité et l'urgence, l'urgence d'en finir avec le silence, d'achever une boucle pour éviter la répétition, pour protéger les plus jeunes.
La familia grande décrit une saga familiale où on comprend qu'on est tout sauf dans une famille ordinaire, où les enfants ont déjà le statut d'embryons d'adulte, où la liberté sexuelle est vantée aux plus jeunes. Une famille soudée par les souvenirs de vacances, par les nombreuses liaisons, les recompositions, par les figures : le grand-père, la grand-mère, la mère, la tante, le père et puis le beau-père.
On peut retenir de La familia grande l'ultime secret que cette autofiction révèle. Mais ce serait tellement réducteur parce que ce livre vaut tellement plus que cela : pour la qualité narrative de son autrice, son écriture, sa capacité à décrire les personnages et l'univers dans lequel elle a évolué, avec sincérité, avec recul, sans ménagement car il n'a plus sa place à présent.
Bien entendu, à travers ce livre, on re-découvre des personnalités publiques, leur parcours, leur intimité, leur tendresse ou leur rudesse. La déflagration lors de la sortie de La familia grande au sein de ce cercle a dû être retentissante pour un grand nombre et pas uniquement pour celui qui.
La familia grande est un très grand livre, à découvrir si ce n'est déjà fait.
J'ai découvert cette œuvre par les oreilles. Iris Funk-Brentano donne corps aux mots de sa cousine et interprète le texte avec les intonations qu'il faut, avec subtilité, tout en s'effaçant : c'est bien Camille qu'on entend à travers Iris. Une œuvre dans l’œuvre, assurément une autre transmission.
Editions Lizzie.
Texte lu et incarné par Iris Funk-Brentano
Audiolu grâce au partenariat Masse critique proposé par le site Babélio et les éditions Lizzie que je remercie.
Chez Sylire
Je l'ai lu à sa sortie, avant tout le tapage médiatique et je l'ai trouvé remarquable sur le sujet. C'est en plus la description de l'intérieur de tout un milieu. Pas une époque (je sais, je l'ai vécue ;-) ), mais un milieu. Elle a eu du courage de se lancer là-dedans, les pressions ont dû être énormes pour qu'elle ne le fasse pas.
RépondreSupprimerJe n'avais pas spécialement envie de le lire, pensant que le sujet en était uniquement l'inceste, mais tu pourrais bien me faire changer d'avis ...
RépondreSupprimerJe n'ai pas le courage de le lire.
RépondreSupprimerPourquoi pas, au détour de la médiathèque, maintenant que l'on en parle moins?
RépondreSupprimerPas envie de le lire non plus, mais il t'a passionné.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec toi, il ne faut pas réduire ce livre au secret dévoilé. Il y a en plus une belle plume et la description d'un monde, d'une culture et de toute une période.
RépondreSupprimerUn best-seller? Eh bien, je ne le connais pas, mais je suis tenté !
RépondreSupprimerBonne soirée.
L'occasion ne s'est pas encore présentée pour moi de le lire mais j'y compte bien (et en audio ce serait encore mieux).
RépondreSupprimerUne bise en passant !