Le café où vivent les souvenirs - Toshikazu Kawaguchi ****

Contre toute attente, je suis revenue sur ma décision d'arrêter de lire la série des Cafés de Toshikazu Kawaguchi. Si j'avais apprécié l'idée principale (celle de revenir dans le passé  ou d'aller dans le futur sans rien modifier quoi que ce soit) - je l'apprécie toujours-, j'avais été un peu moins enthousiaste concernant le tome 2 : une forme d'usure, une difficulté à repérer les personnages. Pourtant c'est pas faute d'inventivité de la part de l'auteur : à chaque tome, Toshikazu Kawaguchi propose un nouveau petit truc.

 

J'ai volontairement choisi le tome 3 pour les vacances estivales, parce que je sais qu'en ce moment j'entame des lectures pas gaies gaies et qu'un peu de bienveillance littéraire ne fait jamais de mal à personne. Et contre toute attente, j'ai bien fait et j'ai nettement mieux apprécié ce tome 3, et ce n'était pas gagné d'avance. Comme quoi, se remettre en question a parfois du bon (enfin me concernant, a souvent du bon !).

Dans Le café où vivent les souvenirs, on retrouve un nouveau café le Dona Dona, une nouvelle team avec des intervenants historiques : Nagare, sa soeur Kazu, Sachi la fille de Kazu, Reiji le serveur qui se rêve comique et Nanako son amie d'enfance, Saki la psychiatre, et puis la grande absente bien présente à distance Yukari,la mère de Nagare et de Kazu et propriétaire du café Dona Dona. Yukari qui justement en raison d'une absence plus ou moins longue, a demandé à son fils de la remplacer. 

Je crois que ce qui est vraiment réussi dans ce tome par rapport aux deux précédents est la force des histoires individuelles, la proximité de toutes ces individualités et le fait de leurs interactions permanentes. J'ai aussi apprécié la volonté de l'auteur de rappeler régulièrement le statut des personnages et les règles, il a également diminué le nombre d'intervenants permettant d'approfondir les caractères et de leur donner davantage d'amplitude. Chaque chronique se suffit à elle-même mais est bien inscrite dans un script cohérent. Contrairement aux deux autres tomes, je me suis attachée aux personnages et j'ai aussi à la fois ri et pleuré : bref, j'ai éprouvé de l'empathie et c'est un très bon signe. Et ce que j'ai trouvé de moins bien réussi dans le second tome (le passage du passé et du futur) est là parfaitement maîtrisé. On pourra peut-être résumer Le café où vivent les souvenirs comme un tome larmoyant : il rappelle la nostalgie d'évoquer le passé, mais donne une forme aussi de réconciliation à soi-même et aux autres. 

Éditions Le livre de Poche 

 Tant que le café est encore chaud (tome 1)

 Le café du temps retrouvé (tome 2)

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