Agatha Christie est une romancière géniale qui a réussi à construire une œuvre littéraire complètement adaptable à la réalisation filmée. En refusant de décrire plus qu'il n'en faut, elle ne prend aucun risque à divulgâcher des éléments compromettant le secret et de révéler l'identité du, de la ou des coupables, elle assure aussi l'entière liberté aux réalisateurs et réalisatrices de recréer une atmosphère, de poser les transitions. Bref je comprends pourquoi son œuvre immense est à ce point populaire. Parce que son écriture classe est accessible, parce que son univers ouvert a permis aussi la filmographie de ses œuvres en divers formats (films, séries, épisodes) et sa nécessaire complémentarité avec ses écrits, avec parfois un brin de modernité qui n'aurait pas tant déplu à l'autrice, parce que les vilaines pratiques (cupidité, irrespect, présomption, abus de pouvoir, etc.) restent malheureusement indémodables.
Et il semble que chaque livre soit un challenge pour Agatha Christie. Tantôt elle place la narration par une femme témoin secondaire (ici), dans Un, deux, trois... elle construit son intrigue autour d'une contrainte : celle d'une comptine enfantine. Chaque sous-partie a pour entrée une phrase de ladite comptine.
Quoi dire d'autre sur Un, deux, trois... Peut-être un petit goût du pitch. Hercule Poirot va consulter en matinée son dentiste pour une petite vérification dentaire, puis vaque à ses occupations. Le soir, il apprend la mort de son dentiste mais l'entourage du spécialiste (sœur, assistante, femmes de maison, groom, ...) contredise la thèse préalablement évoquée du suicide. Alors notre Hercule préféré va mener une enquête bien ficelée et qui va lui faire passer par pas mal de détours. Il va même revoir son jugement et repenser ses idéaux. C'est dire.Dans Un, deux, trois..., vous apprendrez le fameux tour de la carte forcée, terriblement efficace dans cette histoire, vous verrez aussi qu'un crime en cache un autre. Mais je n'en dis pas plus.
J'ai apprécié cette lecture car je l'ai trouvée plus complète que la précédente. J'ai visualisé les personnages (je les ai retenus sans trop de difficultés), j'ai aimé les controverses politiques et les éclairages des différents protagonistes. On sent la lutte des classes, on sent les mouvements et les réseaux. J'ai apprécié les différentes options et comme toujours avec Agatha, toute phrase est utile, tout descriptif sert l'intrigue.
Éditions le Club des masques (j'ai repéré trois ou quatre coquilles... j'imagine qu'elles ont été corrigées dans les éditions suivantes)
Exemplaire issu d'une boîte à livres.
Et un de plus pour les challenges Un hiver polar d'Alexandra, Petit Bac 2026 d'Enna et Les gravillons de l'hiver de Sibylline.
| Catégorie Musique (1 2 3 est un titre de chanson, celle d'Amel Bent et d'Hatik, repérée ici et là) |
| 190 pages |

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