Annie Ernaux profite de Les années pour relater la période débutant par son enfance (située autour des années 1940) et se terminant à nos jours. Tout y passe : les grands bouleversements de l'Histoire (chute du bloc soviétique, 11 septembre 2001...), les dates sociologiques symboliques (l'avènement de la pillule contraceptive, l'autorisation légale de l'IVG, l'abolition de la peine de mort, l'arrivée du SIDA, l'augmentation des divorces...), la chaise musicale des présidents français (plusieurs de droite, un de gauche, la cohabitation ), les affaires, la mort de gens célèbres (Bourdieu- l'idole d'Ernaux- , Coluche, Mitterand...). L'auteure glisse entre deux paragraphes, au moyen de photographies, les pans de la vie de « la femme » (que l'on suppose être elle-même) et ses réflexions sur la modernité galopante: à ce propos, le domaine de la sexualité féminine est abordé de façon crue sans être dérangeante et avec une aisance et une fraîcheur déconcertantes.
Le début du livre n'en demeure pas déroutant, mal construit et assez zappant. Passées les 80 premières pages, les anecdotes s'éternisent davantage pour mon plus grand bonheur, ce qui permet d'ancrer les scènes. Néanmoins, malgré son départ chaotique, Les années reste un livre de qualité, un sorte d'OLNI à mi-chemin entre le roman, l'essai philosophique et la réflexion sociologique, à découvrir bien sûr !
emprunté à ma biblio chérie
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