Il y a des rencontres comme cela qu'on n'oublie pas : celle que j'ai vécue (et rapportée) avec Libfly et Deux éditeurs du Maghreb à Lille en fait partie. Ce fut pour moi l'occasion de découvrir et d'apprécier un jeune auteur présent (et bien présent, vif et profondément humain, brut de décoffrage, affirmant des principes et les argumentant : quelqu'un qui assume ses opinions, quelqu'un qui s'assume !). J'ai nommé Yamen Manai. Sous le charme et motivée à lire les œuvres de Monsieur, je me suis attelée à la première : La marche de l'incertitude. J'ai bien fait !
Il y a des amours qui survivent à l'éloignement géographique, à la durée de séparation, au hasard maître des dés (alea jacta es) : celui de deux jeunes enfants de Sidi Bou Saïd, celui d'une jeune maman célibataire pour son enfant, celui d'un colonel pour un orphelin, celui d'un peintre tchèque pour une future fleuriste : tous et à la fois uniques, on les voit déambuler, en manque d'une moitié arrachée par le sort (ici, l'histoire d'un œuf gobé par erreur, là celle de moutons suicidaires,...). Le sort s'acharne et puis rassemble. On y découvre Marie et Christian brillants mathématiciens, les «Bohémiens» Rima et Milan, le romantique Boblé au cœur si généreux, le fantasque Haj Souleymane enfin, la naïve et crédule Sophie. Le moment est délicieux, on aime les personnages, on sourit de leurs facéties et leurs maladresses, on s'épanche sur leurs rencontres éventuelles, on respire la Tunisie et puis Paris. La prose est toute jolie, en rondeurs, semblable à un conte des Mille et une nuits. A la manière géniale d'Anna Gavalda, Yamen Manai nous apporte que du bonheur en le lisant : qu'il continue !
à ma maison
évasion musicale : Je reste - Amel Bent
Hommage à Benoît Poher, chanteur de Kyo et l'auteur de si belles paroles et musique de cette chanson, interprétée avec force, conviction et retenue par Amel Bent (très belle dans la vidéo comme son séduisant partenaire, alias Karl E. Landler qui est quand même à tomber par terre dans ce clip)