Après un article plus que motivant de Mademoiselle Sophie (à un moment pas top pour Miss) et celui de ma Comète préférée, je fus plus que motivée pour découvrir le prix Interallié 2012 acheté courant septembre mais lu récemment. Avant de l'ouvrir (je parle du livre, quoique...), je pense sans l'offenser que Philippe Djian collectionne certains intitulés assez mauvais (exemples : Ça, c'est un baiser, mais encore vers chez les blancs.). Franchement, "Oh..." : et pourquoi pas "Ah..." ? Finalement, "Heu..." ne serait pas si mal (c'est une blague !!!!!). Rien n'excuse ce titre, pas même la dernière réplique.
Trente jours de vie de Michèle, une femme proche de la cinquantaine où rien ne lui sera épargné : une existence fragmentée, le spectacle douloureux de ses relations distendues ou ambiguës (c'est selon) avec son ex-mari Richard, leur fils Vincent et son nouveau foyer, sa meilleure amie et collègue Anna et son époux Robert, sa mère Irène pour qui le jeunisme devient une thérapie de résilience et enfin son séduisant voisin Patrick. Tel un puzzle, "Oh..." résume le mois compliqué de décembre de Michèle et nous permet de recoller les morceaux de ce puzzle éclaté pour mieux cerner cette obscure héroïne frappadingue, aussi disjonctée qu'amorale, aussi séduisante que courageuse : Michèle se révèle dans l'adversité et incontestablement, Philippe Djian n'avait absolument pas envie de la ménager.
Difficile de ne pas tout vous dire, tant les révélations arrivent par vagues avec un ton enjoué et dynamique, avec ce souci constant de rendre la lecture intelligente (amas d'indices). Philippe Djian arrive à nous faire aimer cette Michèle avec tous ses défauts (et elle en possède pléthore), à la faire évoluer dans ce court périmètre temporel : tour à tour mère indigne ou protectrice, constamment sur le qui-vive (on comprend) et d'un profond recul (au point de mettre sa sécurité en danger), oscillant entre trahison et fidélité, une femme dans sa globalité et sa démesure, à l'enfance perturbée, en recherche. Plus les révélations sont hallucinantes, plus j'y ai cru. Belle maîtrise du récit de la part de l'auteur qui par son phrasé simple et ordinaire, ne cherche pas les leçons de style, s'amuse de son lectorat et l'amène doucement vers la scène de la page 228. Là, on se questionne : « ce n'est pas possible que je puisse rire de cela comme cela ? ». Je reconnais le talent certain de Philippe Djian d'avoir su disséquer l'âme féminine au point d'occulter son propre genre (une belle leçon d'humilité). Au final, tout (l'intrigue, la personnalité complexe des personnages, leur positionnement) fonctionne : plus c'est gros, plus je fonce tête baissée ! Jamais, je n'ai eu la sensation d'avoir été manipulée, jamais Djian n'a raté le coche. Je regrette juste la proximité phonique des prénoms Robert et Richard.
"Oh..." : un livre qui ne fera peut-être pas l'unanimité mais qui m'a fait passer un moment délicieux.
Éditions Gallimard
Rentrée littéraire 2012
prix Interallié 2012
avis : Sophie, Une Comète, Clara, Evalire
et un de plus pour le challenge de Sharon
Note personnelle : à près d'un mois des fêtes de fin d'année, deux copinautes Clara et Leiloona organisent des jeux concours sur leur blog pour remporter des livres . N'hésitez pas à les consulter et à jouer (comme moi !).
évasion musicale : She went quietly - Charlie Winston
Trente jours de vie de Michèle, une femme proche de la cinquantaine où rien ne lui sera épargné : une existence fragmentée, le spectacle douloureux de ses relations distendues ou ambiguës (c'est selon) avec son ex-mari Richard, leur fils Vincent et son nouveau foyer, sa meilleure amie et collègue Anna et son époux Robert, sa mère Irène pour qui le jeunisme devient une thérapie de résilience et enfin son séduisant voisin Patrick. Tel un puzzle, "Oh..." résume le mois compliqué de décembre de Michèle et nous permet de recoller les morceaux de ce puzzle éclaté pour mieux cerner cette obscure héroïne frappadingue, aussi disjonctée qu'amorale, aussi séduisante que courageuse : Michèle se révèle dans l'adversité et incontestablement, Philippe Djian n'avait absolument pas envie de la ménager.
Difficile de ne pas tout vous dire, tant les révélations arrivent par vagues avec un ton enjoué et dynamique, avec ce souci constant de rendre la lecture intelligente (amas d'indices). Philippe Djian arrive à nous faire aimer cette Michèle avec tous ses défauts (et elle en possède pléthore), à la faire évoluer dans ce court périmètre temporel : tour à tour mère indigne ou protectrice, constamment sur le qui-vive (on comprend) et d'un profond recul (au point de mettre sa sécurité en danger), oscillant entre trahison et fidélité, une femme dans sa globalité et sa démesure, à l'enfance perturbée, en recherche. Plus les révélations sont hallucinantes, plus j'y ai cru. Belle maîtrise du récit de la part de l'auteur qui par son phrasé simple et ordinaire, ne cherche pas les leçons de style, s'amuse de son lectorat et l'amène doucement vers la scène de la page 228. Là, on se questionne : « ce n'est pas possible que je puisse rire de cela comme cela ? ». Je reconnais le talent certain de Philippe Djian d'avoir su disséquer l'âme féminine au point d'occulter son propre genre (une belle leçon d'humilité). Au final, tout (l'intrigue, la personnalité complexe des personnages, leur positionnement) fonctionne : plus c'est gros, plus je fonce tête baissée ! Jamais, je n'ai eu la sensation d'avoir été manipulée, jamais Djian n'a raté le coche. Je regrette juste la proximité phonique des prénoms Robert et Richard.
"Oh..." : un livre qui ne fera peut-être pas l'unanimité mais qui m'a fait passer un moment délicieux.
Éditions Gallimard
Rentrée littéraire 2012
prix Interallié 2012
avis : Sophie, Une Comète, Clara, Evalire
et un de plus pour le challenge de Sharon
Note personnelle : à près d'un mois des fêtes de fin d'année, deux copinautes Clara et Leiloona organisent des jeux concours sur leur blog pour remporter des livres . N'hésitez pas à les consulter et à jouer (comme moi !).
évasion musicale : She went quietly - Charlie Winston
j'adore Charlie Winston :))
RépondreSupprimerEt je suis ravie que tu aies aimé le Djian.
Ta critique est superbe , bravo !
Juste un truc : moi j'adore ce titre "Oh", complètement frappadingue, comme son héroïne !
GROS BISOUS !!!
Idem ma belle ! Énormes bisous.
SupprimerJe pense que tout (bon) écrivain doit pouvoir se glisser dans la peau d'un homme ou d'une femme et inversement... sinon tu connais mon avis sur ce livre ( mouais..)
RépondreSupprimermerci d'avoir parlé du concours ma belle !
Je m'occupe des liens demain. Bisous.
SupprimerBof... ce livre ne m'attire pas, je ne crois que ça va marcher sur moi, je n'essayerai même pas...
RépondreSupprimerComme tu veux, il y a tellement de livres à lire de toute façon. Bisous
SupprimerRepéré chez Sophie peu après sa parution, je l'ai noté mais pas encore lu !
RépondreSupprimerOui c'est ce qu'on fait souvent, finalement ! Bises
SupprimerJe ne crois pas non plus que ce livre soit pour moi. Après avoir entendu plusieurs interviews de l'auteur, je ne partage guère sa vision des femmes et de la vie. En plus, je n'ai pas aimé le seul roman lu de lui (37°)
RépondreSupprimerC'est le premier roman que je lisais de lui. Je l'ai apprécié, disons que j'étais prête à cette découverte. Rien ne m'a choquée dans sa description des femmes ici. Bises
SupprimerA propos des titres de livres, l'éditeur est tout-puissant, pour les miens c'est lui qui choisi les titres, sauf pour le dernier il a gardé mon choix. Donc pas de récrimination pour "OH !"
RépondreSupprimerOui, ma remarque sur le titre ne s'adressait pas à l'auteur directement (du moins ce n'est pas ce que je souhaitais énoncer et je me suis mal exprimée certainement). Je sais les contraintes de l'édition mais remarque le manque d'intuition sur certains titres de Djian, selon ma sensibilité qui n'est pas celle d'Une Comète sur ce point. Merci pour votre commentaire en tout cas qui me permet d'éclairer davantage mon propos.
SupprimerJe nuance quand même un peu le commentaire précédent, ça dépend des éditeurs : certains (une minorité, peut-être, je ne sais pas) sont tout de même davantage à l'écoute de l'auteur et lui laissent plus de liberté dans certains choix (parfois trop, quand ça nuit au livre, d'ailleurs ; ça va dans les deux sens). Voilà, je tenais à le dire.
RépondreSupprimerPour en revenir au livre, je te rejoins sur ce titre qui, comme celui des deux fléaux, n'a pas attiré mon attention un seul instant (et puisque les couvertures de Gallimard sont toutes les mêmes, le titre fait tout). Maintenant que j'en sais plus grâce à toi, j'en reste là. Je n'ai pas envie de ce texte maintenant (et la tête de l'auteur n'est pas engageante : ce n'est pas un argument, mais soit)
Zut, j'aurais dû retirer le bandeau qui accompagnait le livre, bandeau qui présente la tête de Philippe Djian. Je me dis souvent que je ne sais pas... tout prévoir ! Bisous
SupprimerBon...si tu veux bien Philisine,je vais répondre à certains commentaires à ta place! ;)
RépondreSupprimer-c'est Djian qui voulait absolument ce titre, y compris avec le point d'exclamation (dont ne voulait pas l'éditeur!)
-les derniers romans de Djian ont beaucoup évolué depuis 37 2,si vous n'avez pas aimé ses premières productions, il est tout à fait possible que vous aimiez les plus récentes.
-à propos de la photo sur la couverture: c'est devenu presqu'un passage obligatoire (même Toni Morrison sur Home), et en ce qui me concerne, pour l'avoir souvent vu et entendu, je trouve l'homme particulièrement séduisant...comme quoi...
et pour finir, Philisine, très bon article, et j'ai juste envie de rajouter: si le style de Djian paraît "simple", presque "froid", il est en réalité extrêmement travaillé...ce n'est pas parce qu'on n'emploie pas des métaphores et des phrases longues comme le bras qu'on ne travaille pas pour autant très sérieusement la langue...et d'ailleurs l'auteur le revendique à longueur d'intreview: pour lui,le style est la condition de tout.
ouf!!! ;)
bon dimanche miss!
Merci pour ce com hyper instructif et détaillé (j'aime le débat documenté, yes !). Djian ne cherche pas les phrases alambiquées ou les tournures poétiques. Il va à l'essentiel et rend la lecture très fluide : on adhère ou pas (j'ai très apprécié). J'ai aimé cette aisance du phrasé, cette simplicité qui visiblement est très travaillée (tant mieux). Je reconnais avoir eu beaucoup de plaisir à lire cette histoire et la défends car je la trouve intelligente et bien menée. Quant au titre, il ne me convient pas. Hé bien, tant pis pour moi ! Bisous.
SupprimerJ'avais lu et bien aimé son précédent alors pourquoi pas celui-ci... Tu es très enthousiaste !
RépondreSupprimerJ'ai bien aime ce livre donc je le défends.
Supprimerje voulais dire "points de suspension", et non d'exclamation...
RépondreSupprimeroh...
Finalement ce titre est plus compliqué qu'il n'y parait.bises
SupprimerEncore un bouquin qui ne me tentait pas mais pas du tout...et je lis ton billet... et voila que cette histoire m'intrigue!! De Djian, j'ai lu Crocodiles, un bon souvenir de lecture.
RépondreSupprimerCrocodiles, pas croqué (désolée...), "Oh..." beaucoup aimé (pour la rime et la vérité). Bisous
SupprimerJ'ai eu ce livre dans les mains tout à l'heure mais ma PAL est vraiment trop haute. Je dois absolument me modérer!
RépondreSupprimerBonne fin de soirée.
Pas de modération entre Philippe(s) ! Bises
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