J'ai décidé d'écrire cette chronique à l'envers (après tout, je suis chez moi ici, alors je fais ce qui me plaît ! Misère, Camille commence à déteindre sur moi).
Je démarre donc par la chanson qui ne m'a pas quittée pendant cette lecture, tant elle fut représentative d'une partie de mon adolescence, une partie de la vie que Sylvia Hansel a su mettre en lumière (et franchement, elle a fait fort parce que je me suis tellement retrouvée en Camille que j'ai cru un instant que l'auteure avait vécu à ma place).
Elsa - Jamais Nous (Clip Officiel) par clubmusic80s
Synopsis : Camille , adolescente de quinze ans, découvre les arts appliqués au lycée des Grands-Bois. Assez grande gueule tendance sauvageonne, elle a du mal à communiquer avec les autres : ses années collège ne furent guère épanouissantes, la reléguant au rang des infréquentables parmi ses congénères. Forte de cette expérience douloureuse, Camille a décidé d'y remédier fissa dès son entrée au lycée et ça tombe bien : le beau Mathieu lui fait les yeux doux, bon pour pas très longtemps...
Cela a très mal démarré avec ce premier roman de Sylvia Hansel. La prose employée par l'auteure, représentant le fameux franc-parler de Camille, m'a longtemps indisposée et surtout l'intrigue m'a semblé longue à se mettre en place. Donc pendant cent pages, j'ai râlé, râlé, soufflé, soufflé (un peu comme Camille, quoi). Et puis, est arrivé le moment où l'attente de Camille m'a touchée, où son ressenti a si bien représenté le mien au même âge, où ses expériences de vie (brinquebalantes) ont eu un écho en moi (non, je vous rassure de suite, je ne suis pas Camille).
Camille est une jeune fille qui tombe raide dingue de Mathieu, son premier grand amour. Comme elle n'est guère chanceuse, il se barre très vite (d'abord géographiquement). Noël en février raconte les émois d'une adolescente qui se cherche et qui se perd dans des expériences (amoureuses, alcoolisées) parce qu'elle a cristallisé et qu'elle veut malgré tout vivre sa jeunesse, quitte à se brûler un peu les ailes. C'est une héroïne d'un courage extraordinaire, à fleur de peau, un petit cœur très volontaire qui n'a pas peur de paraître idiot, qui met ses émotions à nu, se répand, souffre mais jamais ne désespère.
Bien sûr, le sujet est sûrement et souvent traité en littérature jeunesse. Mais son originalité tient au fait de sa temporalité : l'action se déroule dans les années 1996-1997. Des correspondances épistolaires (à la place des courriels actuels), des échanges de cassettes audio (ancêtres des CD musicaux), une adolescence provinciale marquée par les nombreux déménagements maternels (Camille aspire à un ancrage quelque part, histoire d'y construire un nid, n'importe lequel, mais un nid tout de même.)
Sylvia Hansel a vu juste sur cette période, sur une partie de la génération adolescente de l'époque. Comme Camille, j'ai eu une correspondance foisonnante (j'ai même été surprise qu'elle ne compose pas elle-même ses enveloppes, vu qu'elle est bien branchée artistiquement), j'ai espéré, j'ai moins pleuré (je me suis moins saoulée aussi !). Cette petite mémère m'a semblé à la fois pleine d'espoir et forte d'une acuité sur la réalité assez saisissante : elle ne transige pas avec les adultes, porte un regard sur les relations humaines assez vif (c'est, quand même elle, la meilleure conseillère conjugale des copines de son père lepéniste) ou parfois féroce (ah, les fameux week-ends picards !).
Pourtant avec Mathieu, elle ne voit rien : il la fait mariner, elle espère toujours. Il bouge le petit doigt, elle plaque son petit copain de remplacement (je comprends, j'ai fonctionné pareil). Trois ans de la vie de cette héroïne nous sont relatés : trois années remplies de rencontres, d'amitiés, de beuveries, de clopes, de dessins, d'initiatives, de flirts sans lendemain, vont l'aider à éclore. La fin est à son image : brut de décoffrage !
Une citation parmi tant d'autres pour constater le style employé et qui à mon avis résume parfaitement cette petite mais si fraîche Camille :
« Depuis une semaine, je n'avais quasiment rien avalé, j'étais passée de quarante-neuf à quarante-quatre kilos en l'espace de huit jours, que Slim Fast et Weight Watchers aillent se rhabiller. Être amoureuse, le meilleur régime du monde. Mathieu était parti, l'appétit était revenu. "Quand l'appétit va, tout va." Mon cul. »
Sylvia Hansel a vu juste sur cette période, sur une partie de la génération adolescente de l'époque. Comme Camille, j'ai eu une correspondance foisonnante (j'ai même été surprise qu'elle ne compose pas elle-même ses enveloppes, vu qu'elle est bien branchée artistiquement), j'ai espéré, j'ai moins pleuré (je me suis moins saoulée aussi !). Cette petite mémère m'a semblé à la fois pleine d'espoir et forte d'une acuité sur la réalité assez saisissante : elle ne transige pas avec les adultes, porte un regard sur les relations humaines assez vif (c'est, quand même elle, la meilleure conseillère conjugale des copines de son père lepéniste) ou parfois féroce (ah, les fameux week-ends picards !).
Pourtant avec Mathieu, elle ne voit rien : il la fait mariner, elle espère toujours. Il bouge le petit doigt, elle plaque son petit copain de remplacement (je comprends, j'ai fonctionné pareil). Trois ans de la vie de cette héroïne nous sont relatés : trois années remplies de rencontres, d'amitiés, de beuveries, de clopes, de dessins, d'initiatives, de flirts sans lendemain, vont l'aider à éclore. La fin est à son image : brut de décoffrage !
Une citation parmi tant d'autres pour constater le style employé et qui à mon avis résume parfaitement cette petite mais si fraîche Camille :
« Depuis une semaine, je n'avais quasiment rien avalé, j'étais passée de quarante-neuf à quarante-quatre kilos en l'espace de huit jours, que Slim Fast et Weight Watchers aillent se rhabiller. Être amoureuse, le meilleur régime du monde. Mathieu était parti, l'appétit était revenu. "Quand l'appétit va, tout va." Mon cul. »
SP reçu des Éditions Rue Fromentin que je remercie pour cette découverte.
et un de plus pour le challenge de Monsieur Daniel
Bah...Camille prendra sûrement 10 kilos après le chagrin d'amour... :D Je ne lis pas la littérature jeunesse mais on croise aussi cette thématique dans les romans dits adultes. Cristallisation et épistolaire, j'aime bien en général...Cette chanson d' Elsa, je ne m'en souviens pas, pourtant c'était les années top 50, je me souviens d'autres titres.
RépondreSupprimerc'est ma chanson préférée d'elle. Elle fut moins mise en lumière que d'autres, c'est comme celà. En tout cas, elle tombait à pic avec les pensées de Camille (qui est plutôt rock-punk qu'elsaphile). Bises
SupprimerIl ne me tente pas malgré la tendresse finale que tu as retenue... J'aime cette chanson d'Elsa aussi et je m'aperçois que j'ai été trèèès sage moi pendant mon adolescence !!! :)
RépondreSupprimermoi aussi, moi aussi, quand je compare avec Camille ! Bises
SupprimerIl ne me tente pas non plus, même si je ne suis pas certaine que la littérature jeunesse fasse tellement mieux sur ce thème.
RépondreSupprimerIl est réussi parce que l'auteure a mis beaucoup d'émotion et de vrai dans son écrit. Je suis très heureuse d'avoir dépassé mon ressenti du début.
SupprimerJe suis le mouvement général et j'avoue que ça ne me tente pas plus que ça.
RépondreSupprimerCette chronique est un vrai désastre ! Bises
Supprimerbref, c'est TON livre :)
RépondreSupprimernon, je n'en suis pas l'auteure : je ne suis pas capable d'écrire et tu le sais bien. Bisous
SupprimerBon, je ne suis pas très tentée à vrai dire. Cela m'a intéressée par rapport à ce qu'on glane sur toi.
RépondreSupprimeret voilà comment j'attire le chaland sur mon blog : en me dévoilant ! Enfin, ce que j'ai envie de dévoiler ou de suggérer, oui je suis une filouse !
SupprimerOui oui oui, bon moi j'avais l'âge de ton héroïne à cette époque, et des moeurs assez proches il faut bien le dire, et pourtant non, vraiment ça ne me fait pas envie du tout, sans doute parce que j'aurais une impression de remâché...
RépondreSupprimerje t'imagine très très bien ado, en fait !!! Bisous ma belle, reste comme tu es, surtout ne change pas.
SupprimerJe reviendrai lire ton billet une fois que j'aurai lu ce roman qui m'attend sur ma pal! Bises
RépondreSupprimeret je guettrai ton billet pour savoir ce que tu en as pensé ! Ziboux !
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