BD (roman graphique) : Anaîs Nin sur la mer des mensonges - Léonie Bischoff ****

Si je devais qualifier le roman graphique Anaïs Nin, sur la mer des mensonges, un mot me vient de suite : Sulfureux ! Sulfureux parce qu'il respecte à la ligne les fantasmes et le quotidien de l'écrivaine ponctués par ses rencontres masculines, ses temps d'écriture de journaux intimes et de relecture de l'œuvre d'Henry Miller -écrivain sans le sou avant le succès-. Anaïs Nin a un esprit torturé et on se rend compte que cela ne roule pas complètement dans sa tête, par ses cauchemars et ses doutes nombreux et par ses choix de partenaires : on peut dire qu'à elle seule, elle dépasse tous les tabous. 

J'ai ouvert ce livre en repérant le graphisme et les couleurs sublimes de Léonie Bischoff qui raconte Anaïs Nin avec grâce, sans complaisance, mais sans distance non plus. L'autrice m'a fait découvrir une humaine captivante et séduisante, qui a eu l'art d'attirer l'intérêt d'autrui sans malveillance. Elle narre l'époque titi-parisienne arty, le multiculturalisme, une forme de tolérance à tout type de plaisir, au dépassement de la fidélité sans jugement, mais bien entendu dans un milieu socialement très éclairé et peu cadré.

Bizarrement, le très réussi Anaïs Nin sur la mer des mensonges ne m'a motivée à découvrir l’œuvre d'Anaïs Nin qui se met à nu (dans tous les sens du terme) : je ne suis pas tentée d'y lire ce que mes yeux ont vu grâce à ce beau roman graphique explicite. Je rate sûrement quelque chose mais j'ai toujours préféré la fiction à l'autobiographie. J'ai savouré le trait de crayon de Léonie Bischoff, son scénario, les couleurs et les scènes décrites. J'ai rarement vu un si bel équilibre entre le dessin et le script.

J'ai passé un bon moment avec cette femme sincère (ayant un environnement à mille lieues du sien), m'étonnant de ne pas être choquée par tant d'érotisme (que je trouve charmant par ailleurs): bon, il y a quand même un épisode très complexe à digérer que je vous laisse découvrir, et qui m'a mise mal à l'aise. Et ce n'est pas la plume de Léonie Bischoff qui est responsable mais plus un épisode de vie de Miss Nin. Une question de morale, assurément !  

Éditions Castermann

Emprunté à la bibliothèque.

Autres avis : GambadouNadège,

6 commentaires:

  1. Toujours pas envie de lire des BD. Je passe donc...
    Bon weekend.

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  2. Moi aussi j'ai été mal à l'aise, mais c'est une très belle découverte

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    1. C'est une découverte déconcertante mais je retiens le graphisme juste sublime.

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  3. Comme sylvia plath, elle me fascine, j'ai ses journaux sur ma PAL et faut vraiment que je me décide a les lire enfin, mais vu l'épaisseur je veux avoir du temps (beaucoup) avant de me lancer. La bd est sur ma pal aussi, elle sera sans doute plus vite lu ;0) j'ai repris mon bloc depuis peu, mais plus lentement que ce que je voudrais, bises

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    1. Je ne tenterai pas ses journaux intimes. Leur lecture ne me tente pas du tout.

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